Et les livres sans images, alors?

Citation :

Oui et surtout quand il aura lu plus de 1 de ses bouquins!

Saloperie!

Allez, je vous laisse vous pignoler sur Chateaubriand et j'arrête de polluer avec mes crades beatniks.

Béroalde De Fuzz a écrit:

Et puis même mon avis scientifique, délicat et presque exagéré sur le caractère superfétatoire de la littérature post-classique peut être très légèrement nuancé: après tout, dans les moments de mansuétude coupable, on peut sauver, à l'extrême limite, quelques pages de Péguy, de Barbey d'Aurevilly, Léon Bloy et de Bernanos.

Et Balzac et Stendhal.
Et Flaubert.
Et le roman russe.
Les anglo-saxons, d't'façon l'anglais chais pas lire.

Balzac et Stendhal en seconde position. Un chouilla surpris mais comme j'ai la plus haute estime pour Barbey D'Aurevilly, je me dit que Péguy, Bloy et Bernanos (jamais lu ) doivent être foutrement talentueux pour se hisser a ce niveau, tant la suite du classement semble limpide.

Du coup monsieur le baron on attends bibliographie selective et critique objective!!


Sinon, adorer Bukowski quand on met Tom Waits dans son top 10 albums, c'etait un peu prévisible cohérent, non ?

La prochaine fois que je vois "Bukowski", "beatnik" et "rock'n'roll" trop proches les uns des autres dans la même phrase, je crois que je vais me trancher la jugulaire de rire.

(vais aussi éviter de poster ce soir, chuis d'humeur odieuse, me semble)

Tom Waits a chanté du Bukowksi et le cite régulièrement en interview, mais c'est vrai que Burroughs rentre aussi dans cet "univers" -d'une certaine manière-. D'ailleurs j'ai essayé d'en lire, hein. Sauf que j'aime pas . (mais disons que si ça m'avait plu, ça n'aurait pas été surprenant outre mesure)

C'est quand même marrant, j'ai lu 4 bouquins dans ma vie mais j'ai quand même plus ou moins initié un topic "littérature"
ça m'apprendra à vouloir faire des blagues intelligentes...

Dahu Clipperton a écrit:

La prochaine fois que je vois "Bukowski", "beatnik" et "rock'n'roll" trop proches les uns des autres dans la même phrase, je crois que je vais me trancher la jugulaire de rire.

(vais aussi éviter de poster ce soir, chuis d'humeur odieuse, me semble)

Je crois qu'on a suffisament souligné l'opposition entre Bukowski et l'ensemble beatnik, le déroulement de la conversation ne tenant qu'à la seule provocation de MC5. Après je crois pas que la relation avec le rock ai été specialement avançée, a moins qu'on veuille inclure ma remarque sur Tom Waits, que j'aime a croire justifiée, quoi qu'essentiellement humoristique.

Nan c'est surtout ce grigou de Béro qui a parlé de "littérature rock'n'roll" et mis le Buk dans le lot...
Pis surtout, tous ceux que j'ai pu croiser qui me causaient de lui comme d'un écrivain """"rock'n'roll"""" en étaient restés à déglingue + picole + cul, sans rien y voir d'autre... (bien évidemment je ne mets pas du tout Béro dans le lot, pisqu'il a bien dit qu'il n'en avait jamais lu).

Sinon, Tom Waits et Bukowski, ça me semble former une paire plutôt sensée.

Sinon, mes menues emplettes de samedi (parce qu'un bouquin c'est autrement plus nécessaire et pratique qu'un vinyle pour pas s'emm*rder comme un rat mort dans les transporancomins ) :
(découverte complète, on verra)
(parce que j'avais chopé un jour La désobéissance -ouch !-, viens de les commencer)
Le seul autre Steinbeck que j'ai lu, c'était le mois dernier :
juste avant c'était : et pis :

je crois que j'ai lu ce Borges et que j'ai adoré, j'en ai lu plusieurs et j'adore cet auteur, j'aime comment d'une histoire qui semble une anecdote on vire au fantastique sans avoir l'air d'y toucher

après ballade sur internet et google, je pense que j'ai lu "le livre des sables" et "fictions" et j'ai beaucoup aimé les deux
super auteur, à la fois très lettré mais capable d'entrainer facilement le lecteur dans des histoires inventives et très belles

enfin j'aime vraiment beaucoup, et pas que parce qu'il est argentin!

Dahu Clipperton a écrit:

Nan c'est surtout ce grigou de Béro qui a parlé de "littérature rock'n'roll" et mis le Buk dans le lot...
Pis surtout, tous ceux que j'ai pu croiser qui me causaient de lui comme d'un écrivain """"rock'n'roll"""" en étaient restés à déglingue + picole + cul, sans rien y voir d'autre... (bien évidemment je ne mets pas du tout Béro dans le lot, pisqu'il a bien dit qu'il n'en avait jamais lu).

Sinon, Tom Waits et Bukowski, ça me semble former une paire plutôt sensée.

oui mais il est de mauvaise foi Béro car mettez Moorcock à côté de Blue Oyster Cult et je suis sûr qu'il sera intarissable !

Pour une autre figure d' anti-héros, je conseille La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole, sur le destin d'un sociopathe de la Nouvelle-Orléans, aussi cultivé que répugnant ; fana de philosophie médiévale haïssant son époque, et platoniquement amoureux d'une belle hippie

Citation :

ne tenant qu'à la seule provocation de MC5.

J'avais décidé de la fermer, mais quand même! La provoc', c'est teenage bourré, c'est pas moi!

Urizen a écrit:

Balzac et Stendhal en seconde position. Un chouilla surpris mais comme j'ai la plus haute estime pour Barbey D'Aurevilly, je me dit que Péguy, Bloy et Bernanos (jamais lu ) doivent être foutrement talentueux pour se hisser a ce niveau, tant la suite du classement semble limpide.

Du coup monsieur le baron on attends bibliographie selective et critique objective!!

Houlà, je rappelle humblement que c'est la rentrée, et que subséquemment j'écris plein de conneries. Encore une fois, la teneur intellectuelle et artistique de ce classement à la con était plutôt mince. Je tacherai de gribouiller deux-trois trucs quand j'aurai deux minutes si ça t'amuse. Bloy pourrait être le plus, heum, le moins rebutant du lot, faut aimer les prophètes apocalytiques, les imprécations lyrico-ordurières et les pamphlets volcaniques (d'ailleurs c'était pas du tout un pamphlétaire).
Bernanos, euh, ça risquerait de défriser: les personnages de prêtres torturés, les tourments du salut, de la déréliction, du mal et de la grâce. Mais si l'on outrepasse ces abords fort peu post-moderno-ludico-hédonistes, Sous Le Soleil de Satan, Le Journal d'un curé de campagne, et surtout ce véritable trou noir sans équivalent que personne ne lit, Monsieur Ouine (plus important, j'ai l'impression, que Proust même, sans doute), sont des romans hors normes qui feraient passer Le Voyage au bout de la nuit pour un sketch de Michel Leeb.
Péguy, déconseillé encore plus formellement aux post-modernes intempérants. Faut aimer les mélopées infinies, les incantations nerveuses et altières, et frisonner à l'évocation des "terrasses où les derniers Valois / Regardaient le soleil se coucher dans sa gloire".

Une lecture conseillée

"Le dernier des Savage" de Jay McInerney



Le parcours croisé d'un jeune fils du Sud américain, Will Savage et de son ami, issu de milieu bourgeois, Patrick Keane (le narrateur de l'histoire). Le premier vient d'une famille blanche aisée et raciste, et deviendra un exubérant producteur musical dans les années 60,70 (on croise dans ce roman, Bukka White, Pinetop Perkins ou encore Johnny Jenkins). Le second introverti est secrètement amoureux de son ami, et deviendra son confident...

Citation du 1er paragraphe:
"Dieu nous a rendus aptes à l'amitié pour se faire excuser de nous avoir donné une famille."

blau_up a écrit:

je crois que j'ai lu ce Borges et que j'ai adoré, j'en ai lu plusieurs et j'adore cet auteur, j'aime comment d'une histoire qui semble une anecdote on vire au fantastique sans avoir l'air d'y toucher

Du fait de sa "réputation", je craignais de tomber sur quelque chose de franchement intello dans le mauvais sens du terme, et pas du tout ! Après, son côté fin lettré/érudit/rat-de-bibliothèque, on peut faire l'impasse dessus : nul besoin de maîtriser les (savantes) références qui émaillent ses textes pour en piger le sens (perso j'y pipe queud). J'ai même trouvé que c'était une lecture étonnamment "facile"
Pour ce côté "virer au fantastique sans avoir l'air d'y toucher", je suis bien d'accord, on y vient inévitablement puisque chaque nouvelle a une part de conte, c'est comme si on restait en suspens face à quelque chose qu'on ne saurait expliquer ou enclore... (bref, ce qui est à l'oeuvre dans les "histoires" de Borges, c'est un peu le questionnement perpétuel de l'agnostique qui finit par buter sur la part de mystère du monde, sur l'infini... mais vais ptêt pas trop m'avancer, je risque fort de patiner dans la choucroute )

Frankystooge a écrit:

oui mais il est de mauvaise foi Béro

Rhô... tu crois ?

Par contre, j'ai été quelque peu hâtif (et mal luné) tout à l'heure au sujet de "Bukowski-écrivain-rock'n'roll" (ce qui sent l'oxymore, vu que le ReuNeuReu il s'en fichait comme de son premier bouton d'acné^^). Celui qui fait le lien entre Buk et le r'n'r, c'est Lester Bangs, qui en a bien fait la pub vu que c'était pour lui LA référence littéraire. Au point que c'en est même un chouïa agaçant (sans être rédhibitoire non plus) quand on découvre les articles de Bangs des années après Bukowski : on le sent un peu tout le temps en train de courir derrière le style de cet aîné qu'il révère (sans en avoir le poids du vécu et la truculence) (ptêt même que le vieux s'est fendu de quelque amabilité au sujet de ce petit jeunot qui lui collait au train au lieu de creuser son propre truc... mais ch'uis pas sûr du tout ).

Par contre Laetitia , je suis tout de même surpris que tu n'apprécies pas Bukowski, parce que bon, avec Crumb y a comme qui dirait des connexions, des cousinages, des ponts... non ?

Emilie a écrit:

Pour une autre figure d' anti-héros, je conseille La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole, sur le destin d'un sociopathe de la Nouvelle-Orléans, aussi cultivé que répugnant ; fana de philosophie médiévale haïssant son époque, et platoniquement amoureux d'une belle hippie

Ce bouquin (le seul que Toole ait sorti de son vivant) est fabuleux, atrocement désopilant, que ce soient les passages chez les héritiers de l'usine (il a tout compris aux bourges qui ne savent pas quoi faire de leur peau, c'est redoutable), les diatribes de ce gros dadais misanthrope à l'égard de ses contemporains... 'tain mais je viens de me dire : il faut vraiment que tu lises La conjuration des imbéciles, Béro !

(est-ce que tu as lu La bible de néon, Emilie ?)

Dahu Clipperton a écrit:

Par contre Laetitia , je suis tout de même surpris que tu n'apprécies pas Bukowski, parce que bon, avec Crumb y a comme qui dirait des connexions, des cousinages, des ponts... non ?

Oui, sans doute. Mais, je le répète, je n'ai lu que deux Bukowski, ce qui est peu. Et ce qui me rebute chez Bukowski, ce n'est vraiment pas les thèmes qu'il aborde, communs à Crumb soit, mais la façon dont il écrit qui ne me semble pas si intéressante que ça. Mais sans doute qu'il faudrait que j'en lise plus pour m'en faire une idée un peu plus éclairée. Je suis en train de finir les mémoires de Casanova et après j'attaque les Souvenirs d'un pas grand chose. J'ai un peu peur du contraste.
La Conjuration des imbéciles c'est terrible !!!!! Par contre, il me semble que c'est un roman posthume et que sa mère est parvenue à le faire éditer quelques années après le suicide de son fils.

oui, c'est un roman posthume, l'auteur s'est suicidé à 32 ans car il n'arrivait pas à se faire éditer ; je ne connais pas, par contre, La bible de néon, est-ce aussi bon ?

Emilie a écrit:

l'auteur s'est suicidé à 32 ans car il n'arrivait pas à se faire éditer

... Ziggy, fais pas le con !

Dahu Clipperton a écrit:

Par contre, j'ai été quelque peu hâtif (et mal luné) tout à l'heure au sujet de "Bukowski-écrivain-rock'n'roll" (ce qui sent l'oxymore, vu que le ReuNeuReu il s'en fichait comme de son premier bouton d'acné^^). Celui qui fait le lien entre Buk et le r'n'r, c'est Lester Bangs, qui en a bien fait la pub vu que c'était pour lui LA référence littéraire. Au point que c'en est même un chouïa agaçant (sans être rédhibitoire non plus) quand on découvre les articles de Bangs des années après Bukowski : on le sent un peu tout le temps en train de courir derrière le style de cet aîné qu'il révère (sans en avoir le poids du vécu et la truculence) (ptêt même que le vieux s'est fendu de quelque amabilité au sujet de ce petit jeunot qui lui collait au train au lieu de creuser son propre truc... mais ch'uis pas sûr du tout ).

Ouuuh, ça me fait pensé à une très belle chronique d'un concert des Stones par Hank, que Rock'n'Folk avait publié il y a peu,
ou il passait plus de temps à la buvette et à divager sur les accessoires phaliques de Jagger, qu'à nous parler de la musique, et ou il finit cuité à rentrer chez lui 30 minutes après le début du show

... et c'était pas d'ailleurs une reprise de l'article publié dans Creem en 75 : "Jaggernaut : Wild horse on a plastic phallus" ?

Emilie a écrit:

oui, c'est un roman posthume, l'auteur s'est suicidé à 32 ans car il n'arrivait pas à se faire éditer ; je ne connais pas, par contre, La bible de néon, est-ce aussi bon ?

Loin d'être aussi abouti que Confederacy... mais il vaut largement le coup d'être lu . Écrire un truc aussi bon à seize ans à peine, ça laisse pantois.