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| Et les livres sans images, alors? | |
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Auteur | Message |
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Guic' the old Johnny Thunder
Nombre de messages : 2478 Age : 39 Localisation : Dans les bas fonds des années 90 Date d'inscription : 01/10/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:25 | |
| Perso, mon Bukowski préféré reste The Captain Is Out to Lunch and the Sailors Have Taken over the Ship.
Parce que bon... c'est surement pas forcément son meilleur stylistiquement, mais il y transparait un tel désarroi... une crainte de la fin, une honte de la vieillesse, et une telle tendresse à l'égard de ce monde pourri qu'il a vomi dans tous ses bouquins précédents... Voilà, peut-être pas le meilleur, mais le plus émouvant en tous cas. | |
| | | Margaret Johnny Thunder
Nombre de messages : 2281 Humeur : pon pon pon pon Date d'inscription : 22/05/2008
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:28 | |
| - beat4less a écrit:
Oui bon fais pas tes gros yeux, j'ai prévenu que c'était pourri comme théorie. C'est plus un constat, je ne connais pas une femme qui apprécie ses livres et comme il est spécialement ignoble envers la gente féminine... Après sur la qualité du truc, "génie" sais pas mais il a un truc je trouve Là n'est pas le problème, les œuvres ignobles avec la gent féminine peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski.
Dernière édition par laetitia le Ven 29 Avr - 15:30, édité 1 fois | |
| | | Macca-B Far away from Babylon
Nombre de messages : 9770 Age : 41 Localisation : aléatoire Humeur : aléatoire Date d'inscription : 03/04/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:29 | |
| - laetitia a écrit:
- beat4less a écrit:
Oui bon fais pas tes gros yeux, j'ai prévenu que c'était pourri comme théorie. C'est plus un constat, je ne connais pas une femme qui apprécie ses livres et comme il est spécialement ignoble envers la gente féminine... Après sur la qualité du truc, "génie" sais pas mais il a un truc je trouve Là n'est pas le problème, les œuvres misogynes peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski. C'est ton avis, Bukowski est reconnu de façon assez générale comme un des grands écrivains américains du 20ème siècle, qu'il ne te touche pas est un autre débat, moi ça littérature me parle même si je ne me suis pas permis (ni quiconque ici) de crier au génie... | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:30 | |
| Il y a chez Bukowski une verve et une évidence rarement atteinte, pour ce qui est du style, auquel on accroche ou pas. Coté univers, le bonhomme n'est pas un pseudo-intello qui maquille ses saloperies derrière des prétentions artistiques douteuse; son écriture est proche de l'os, sincère et crue, brillante d'authenticité. A brûle-pourpoint, comme ça, je ne vois guère que Fante qui puisse concourrir avec lui dans se domaine.
edit : Je trouve pas Bukowski spécialement plus mysogine que purement et simplement misanthrope, dans l'ensemble.* re-edit : "Tout allait de travers. Les gens s’accrochaient aveuglément à la première bouée de sauvetage venue : le communisme, la diététique, le zen, le surf, la danse classique, l’hypnotisme, la dynamique de groupe, les orgies, le vélo, l’herbe, le catholicisme, les haltères, les voyages, le retrait intérieur, la cuisine végétarienne, l’Inde, la peinture, l’écriture, la sculpture, la musique, la profession de chef d’orchestre, les balades sac à dos, le yoga, la copulation, le jeu, l’alcool, zoner, les yaourts surgelés, Beethoven, Bach, Bouddha, le Christ, le H, le jus de carotte, le suicide, les costumes sur mesure, les voyages en avion, New York City, et soudain, tout se cassait la gueule, tout partait en fumée. Il fallait bien que les gens trouvent quelque chose à faire en attendant de mourir. Pour ma part, je trouvais plutôt sympa qu’on ait le choix."
Dernière édition par Urizen le Ven 29 Avr - 15:41, édité 2 fois | |
| | | beat4less Master Of The Universe
Nombre de messages : 11976 Age : 44 Localisation : Beaune Humeur : Space is deep Date d'inscription : 23/12/2008
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:31 | |
| - laetitia a écrit:
- beat4less a écrit:
Oui bon fais pas tes gros yeux, j'ai prévenu que c'était pourri comme théorie. C'est plus un constat, je ne connais pas une femme qui apprécie ses livres et comme il est spécialement ignoble envers la gente féminine... Après sur la qualité du truc, "génie" sais pas mais il a un truc je trouve Là n'est pas le problème, les œuvres misogynes peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski. Les misogynie de Desproges et Bukowski sont incomparables à mon sens, mais bon si tu le dis | |
| | | Guic' the old Johnny Thunder
Nombre de messages : 2478 Age : 39 Localisation : Dans les bas fonds des années 90 Date d'inscription : 01/10/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:33 | |
| - laetitia a écrit:
Là n'est pas le problème, les œuvres misogynes peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski. Euh ... Des femmes qui tombent c'est surement le truc le plus faibles que j'aie jamais lu de Desproges. Et accessoirement, la preuve même de ce qu'il disait de lui-même, à savoir qu'il avait un certain talent de plume, mais n'en était pas écrivain pour autant. Franchement, j'ai eu un mal fou à parvenir a la fin alors qu'il est épais de rien. Je crois que c'est bien la seule et unique fois que Desproges est parvenu à me décevoir. | |
| | | Margaret Johnny Thunder
Nombre de messages : 2281 Humeur : pon pon pon pon Date d'inscription : 22/05/2008
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:49 | |
| - Guic' the old a écrit:
- laetitia a écrit:
Là n'est pas le problème, les œuvres misogynes peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski. Euh ... Des femmes qui tombent c'est surement le truc le plus faibles que j'aie jamais lu de Desproges. Et accessoirement, la preuve même de ce qu'il disait de lui-même, à savoir qu'il avait un certain talent de plume, mais n'en était pas écrivain pour autant. Franchement, j'ai eu un mal fou à parvenir a la fin alors qu'il est épais de rien. Je crois que c'est bien la seule et unique fois que Desproges est parvenu à me décevoir. J'avais adoré certains passages. Les portraits des femmes assassinées sont assez savoureux : " Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas. Elle n'avait pas d'argent, pas d'amour, pas de haine, pas d'attraits. Ses convictions politiques l'amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. elle était moyenne avec intensité, plus commune qu'une fosse, et d'une banalité de nougat en plein Montélimar." Que ce ne soit pas son œuvre majeure, je le concède. @ Urizen, je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis de Fante, que j'ai dévoré avidement mais je ne l'ai jamais trouvé chez Bukowski ? | |
| | | Macca-B Far away from Babylon
Nombre de messages : 9770 Age : 41 Localisation : aléatoire Humeur : aléatoire Date d'inscription : 03/04/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:51 | |
| - laetitia a écrit:
- Guic' the old a écrit:
- laetitia a écrit:
Là n'est pas le problème, les œuvres misogynes peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski. Euh ... Des femmes qui tombent c'est surement le truc le plus faibles que j'aie jamais lu de Desproges. Et accessoirement, la preuve même de ce qu'il disait de lui-même, à savoir qu'il avait un certain talent de plume, mais n'en était pas écrivain pour autant. Franchement, j'ai eu un mal fou à parvenir a la fin alors qu'il est épais de rien. Je crois que c'est bien la seule et unique fois que Desproges est parvenu à me décevoir. J'avais adoré certains passages. Les portraits des femmes assassinées sont assez savoureux : " Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas. Elle n'avait pas d'argent, pas d'amour, pas de haine, pas d'attraits. Ses convictions politiques l'amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. elle était moyenne avec intensité, plus commune qu'une fosse, et d'une banalité de nougat en plein Montélimar." Que ce ne soit pas son œuvre majeure, je le concède.
@ Urizen, je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis de Fante, que j'ai dévoré avidement mais je ne l'ai jamais trouvé chez Bukowski ? Sa description du style de Buk est pourtant très juste! (après je ne connais pas Fante mais ça reste tes goûts, même si je conchie le relativisme culturel) | |
| | | Margaret Johnny Thunder
Nombre de messages : 2281 Humeur : pon pon pon pon Date d'inscription : 22/05/2008
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 15:55 | |
| - Urizen a écrit:
- Dolly Prähn a écrit:
- Pulp est son dernier roman et quoique très bon, et je ne le considère pas comme un "vrai" Bukowski : plutôt un exercice de style en hommage au roman de gare, où il joue avec sa mort qu'il sent proche....
Jamais pu finir un Burroughs. Idem. "On ne manque pas de sociologues à faible quotient intellectuel aujourd’hui. Pourquoi j’en ajouterais, avec mon intelligence supérieure ? On a tous entendu ces vieilles femmes qui disent : « Oh, comme c’est AFFREUX cette jeunesse qui se détruit avec toutes ces drogues ! C’est terrible ! » Et puis tu regardes la vieille peau : sans dents, sans yeux, sans cervelle, sans âme, sans cul, sans bouche, sans couleur, sans nerfs, sans rien, rien qu’un bâton, et tu te demandes ce que son thé, ses biscuits, son église et son petit pavillon ont fait pour ELLE. Et les vieux se mettent parfois dans une colère noire contre les jeunes : « Bon sang, j’ai travaillé DUR toute ma vie ! » (Ils prennent le travail pour une vertu, mais ça prouve seulement qu’un type est taré.) « Les jeunes veulent tout pour RIEN ! Ils s’abîment la santé avec la drogue, ils s’imaginent qu’ils vont vivre sans se salir les mains ! » Puis tu LE regardes : Amen. Il est seulement jaloux. Il s’est fait enculer, on lui a piqué ses plus belles années. Il meurt d’envie de baiser. S’il tient jusqu’au bout. Mais il peut plus. Donc, maintenant, il veut que les jeunes souffrent comme il a souffert. La plupart du temps, c’est de ça qu’il s’agit. Les défoncés en font trop à propos de leur sacrée défonce et le public pareil avec l’usage de la drogue. La police se remue et les défoncés se font pincer, et ils se prennent pour des martyrs, tandis que l’alcool reste légal, tant que vous ne dépassez pas la mesure et que vous n’êtes pas pris dans la rue et mis en prison. Quoi que vous donniez à la race humaine, elle s’écorchera avec et vomira dessus. Si on légalisait la défonce on se sentirait un peu mieux aux Etats-Unis, mais pas tellement. Tant qu’il y aura des tribunaux, des prisons, des hommes de loi et des lois, les gens se défonceront. Leur demander de légaliser la défonce, c’est un peu comme leur demander de beurrer les menottes avant de nous les passer." Si vous n'avez repéré içi ni verve, ni évidence stylistique, effectivement, ce n'est pas la peine de vous emmerder à lire du Bukowski. Tu cites quelle oeuvre ? | |
| | | Margaret Johnny Thunder
Nombre de messages : 2281 Humeur : pon pon pon pon Date d'inscription : 22/05/2008
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:00 | |
| - teenagegraveman a écrit:
- laetitia a écrit:
- Guic' the old a écrit:
- laetitia a écrit:
Là n'est pas le problème, les œuvres misogynes peuvent être excellentes et délectables, si elles sont écrites avec panache, comme Des femmes qui tombent de Desproges, ce qui n'est pas vraiment le cas de Bukowski. Euh ... Des femmes qui tombent c'est surement le truc le plus faibles que j'aie jamais lu de Desproges. Et accessoirement, la preuve même de ce qu'il disait de lui-même, à savoir qu'il avait un certain talent de plume, mais n'en était pas écrivain pour autant. Franchement, j'ai eu un mal fou à parvenir a la fin alors qu'il est épais de rien. Je crois que c'est bien la seule et unique fois que Desproges est parvenu à me décevoir. J'avais adoré certains passages. Les portraits des femmes assassinées sont assez savoureux : " Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas. Elle n'avait pas d'argent, pas d'amour, pas de haine, pas d'attraits. Ses convictions politiques l'amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. elle était moyenne avec intensité, plus commune qu'une fosse, et d'une banalité de nougat en plein Montélimar." Que ce ne soit pas son œuvre majeure, je le concède.
@ Urizen, je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis de Fante, que j'ai dévoré avidement mais je ne l'ai jamais trouvé chez Bukowski ? Sa description du style de Buk est pourtant très juste! (après je ne connais pas Fante mais ça reste tes goûts, même si je conchie le relativisme culturel) Oui, sa description du style de Buk ne me semble pas fausse mais je me demande pourquoi ça m'a interpelée chez Fante et pas du tout chez Bukowski ? (Il est évident qu'on parle de goûts et que je ne brandis pas les miens comme une pseudo-référence ! ) | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:07 | |
| Ca c'est dans les nouveaux contes de la folie ordinaire, le passage est assez savoureux, mais sur la longueur, si tu veut redonner une chance au vieux hank, mieux vaut s'atteler au "journal d'un pas grand chose" dont certains passages te rappeleront sûrement "la Route de Los Angeles" (le passage ou il découvre la bière est magnifiquement irrécupérable) ou a "Factotum" (même si là, niveau misogynie, on est servi :"Je persistai a me dire que toutes les femmes du monde n'etaient pas des putes. Seulement la mienne." ). J'ai aussi une grosse tendresse pour "Women", moins connu que les précédents, mais qui baigne dans une ambiance de déliquescence avinée plutôt remarquable. (c'est par là que j'ai découvert) | |
| | | Chuck Bony Dedicated Follower Of Fashion
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 29/04/2011
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:10 | |
| Fante et Buko, même combat contre l'hypocrise ambiante mais de manière différente: Bukowski s'autodétruit et vomit sa misanthropie dans son coin, Fante réagit par la provoc et le franchissement des lignes... C'est comme ça que je les perçois et que je les aime. | |
| | | MC5 m'a tuer Master Of The Universe
Nombre de messages : 8322 Age : 30 Humeur : Godlike Date d'inscription : 13/08/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:12 | |
| - Urizen a écrit:
- MC5 m'a tuer a écrit:
- Eh ben, les gars, permettez-moi de vous dire que Bukowski, ça se lit comme du Levy après un bon Burroughs.
Je vais faire comme si je n'avais pas lu cette phrase. Mauvaise foi power. Évidemment, j'admets que je trouve Bukowski super, je viens même d'emprunter Contes de la folie ordinaire à la bibli. Mais je reste quand même parqué sur mon idée première : lire Bukowski n'est pas traumatisant. Et Bukowski ne te plonge pas dans une sensation de mal-être, un état de torpeur, de paranoïa, de flip total comme Burroughs le fait. Bukowski, dans Pulp, je précise, me fait bien marrer. Voilà tout. La comparaison avec Levy étant un vulgaire acte de vandalisme en provenance d'un petit salopiaud | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:23 | |
| @ Laetitia : Fante est un fichu malin. Il aime a se ridiculiser plus qu'il ne le mérite, pour mieux asséner des coups inoubliables (le monologue de "demande à la poussière" ou il s'explique sur ses tirades racistes, d'une incommensurable beauté), il y a finalement plus de fraicheur et d'humour chez lui, peut-être plus de finesse, aussi. Bukowski (qui est quand même l'homme qui a donné sa notoriété a Fante) s'est en grande partie contenté de reprendre le flambeaux, mais là ou l'italien sait se reintegrer en tant que narrateur dans la période de sa vie qu'il explore, Bukowski est toujours plus distant, n'affronte pas les désillusions mais les intègre directement a son point de vue. Il y a plus de cynisme, mais aussi de panache chez Hank Chinaski que chez Bandini. Personnellement, j'ai plus d'estime pour Fante, mais sur l'ensemble de son oeuvre, Bukowski est d'une incroyable constance, et d'un panache a toute épreuve, assenant sans sourciller que oui, il est vieil alcoolique dégueulasse et répugnant, mais qu'il est certainement en celà bien plus remarquable que la moyenne des gens. En celà il n'a pas l'autodérision d'un Fante qui met en scène sa propre pédanterie et n'hésite pas a la ridiculiser, et peut donc sembler plus agaçant, mais pour moi, ce sont 2 très grands auteurs du XXème, dans un style tout de même très proche, qu'on peut caracteriser par le souçi du necessaire (jamais une ligne superflue chez ces mecs) dont découle une foutue efficacité. | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:34 | |
| Dites-donc, il est sacrément vivant ce sujet, a chaque fois que je poste, je prends du retard sur la discussion : @MC5 ; Peu d'auteurs prétendent et visent a provoquer le mal-être, et c'est pas le but de Bukowski donc bref, mais la plupart de ceux qui le font se contentent d'une loghorrée qui m'a toujours semblée superficielle, faussement profonde, et justifiée par une crédibilité artistique douteuse. Tu vois, pour moi Burroughs c'est un peu Cannibal Corpse. Je ne nie pas l'interêt de la démarche, je suis pas sûr que le résultat soit pour autant interessant, tout du moins il n'entre pas forcement dans mes critères de satisfaction lecture. Néanmoins j'en profite pour te conseiller "CRASH!" de JG Ballard (interessante adaptation de Cronenberg au ciné, d'ailleurs, qui a aussi adapté le Festin Nu.) et même pourquoi pas "La Foire Aux Atrocités" du même auteur (titre réutilisé par Joy Division, faut-il le rappeler). J'ai comme dans l'idée que ça te pourrait te plaire. Si tu veut des choses un peu "extrême", va aussi voir du côté d'Henri Milller, genre "Tropique du Cancer", tu devrais pas être déçu. Et sinon, ça va peut-être te paraître un peu leger en comparaison, (et tu l'as surtout sûrement déjà lu) mais "J'irai cracher sur vos tombes" demeure malgré tout un putain de moment. (personnellement, ça a été ma boite de Pandore) | |
| | | MC5 m'a tuer Master Of The Universe
Nombre de messages : 8322 Age : 30 Humeur : Godlike Date d'inscription : 13/08/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 16:47 | |
| - Urizen a écrit:
- Dites-donc, il est sacrément vivant ce sujet, a chaque fois que je poste, je prends du retard sur la discussion :
@MC5 ; Peu d'auteurs prétendent et visent a provoquer le mal-être, et c'est pas le but de Bukowski donc bref, mais la plupart de ceux qui le font se contentent d'une loghorrée qui m'a toujours semblée superficielle, faussement profonde, et justifiée par une crédibilité artistique douteuse. Je réagissais en fait à la comparaison de teenage. Je n'ai effectivement pas l'impression que Bukowski cherche à provoquer le mal-être. Ensuite, je ne comprends pas ta critique de Burroughs. - Citation :
- Tu vois, pour moi Burroughs c'est un peu Cannibal Corpse. Je ne nie pas l'interêt de la démarche, je suis pas sûr que le résultat soit pour autant interessant, tout du moins il n'entre pas forcement dans mes critères de satisfaction lecture.
Par exemple, c'est quoi, sa démarche? Pour moi, Le Festin Nu est le récit d'hallucinations, ou de la perception d'un type paumé au milieu de divers excès. Ca ne va pas plus loin, je crois. Je n'y vois pas de superficialité ou de fausse profondeur. - Citation :
- Néanmoins j'en profite pour te conseiller "CRASH!" de JG Ballard (interessante adaptation de Cronenberg au ciné, d'ailleurs, qui a aussi adapté le Festin Nu.) et même pourquoi pas "La Foire Aux Atrocités" du même auteur (titre réutilisé par Joy Division, faut-il le rappeler). J'ai comme dans l'idée que ça te pourrait te plaire. Si tu veut des choses un peu "extrême", va aussi voir du côté d'Henri Milller, genre "Tropique du Cancer", tu devrais pas être déçu. Et sinon, ça va peut-être te paraître un peu leger en comparaison, (et tu l'as surtout sûrement déjà lu) mais "J'irai cracher sur vos tombes" demeure malgré tout un putain de moment. (personnellement, ça a été ma boite de Pandore)
Merci. Je cherche du Ballard depuis un certain temps, j'avais lu une critique qui m'avait mis l'eau à la bouche. Et j'ai emprunté Tropiques du Cancer avec Contes de la folie ordinaire. (avec un Balzac, aussi, uhuh) Enfin, je lirai ces bouquins, et puis je vais essayer de me dénicher du Lester Bangs et du Thompson. J'ai lu Rhum Express, c'était sympa. Et puis, j'ai pas encore lu Vian, non. Il attend lui aussi à côté d'une trentaine de bouquins sur mon étagère depuis un ou deux ans... | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 17:31 | |
| - MC5 m'a tuer a écrit:
Je réagissais en fait à la comparaison de teenage. Je n'ai effectivement pas l'impression que Bukowski cherche à provoquer le mal-être. Ensuite, je ne comprends pas ta critique de Burroughs.
Par exemple, c'est quoi, sa démarche? Pour moi, Le Festin Nu est le récit d'hallucinations, ou de la perception d'un type paumé au milieu de divers excès. Ca ne va pas plus loin, je crois. Je n'y vois pas de superficialité ou de fausse profondeur.
Tant mieux si ça ne va pas plus loin pour toi, je ne crois pas que ça aille beaucoup plus loin non plus, mais si tout le monde pensait que c'etait le cas je peut te jurer qu'on en parlerais pas autant : "A la même époque, l’odeur de souffre fait de BURROUGHS un auteur furieusement tendance et il est de bon goût dans les années 75 et suivantes d’apprécier « Le Festin Nu ». L’establishement français dispute l’auteur à l’intelligentsia new-yorkaise : lecture au Centre Pompidou en 1977 et médaille de l’ordre des Arts & Lettres en 1984." (edit) On lui prête notamment en effet volontier d'avoir sinon revolutionné, boulversé l'écriture par des méthodes experimentales, en particulier la cutup technique utilisé en peinture a la même époque. Je peut t'assurer qu'il y en a qui vouent un culte a ce génie de la langue. (autant vous dire que ce qui fonctionne en peinture ne marche pas forcement dans la litterature, et "qu'essayer" ne représente en rien un accomplissement artistique). C'est peu de dire que pour beaucoup de critiques, Burroughs c'est tout sauf juste des récits d'hallucinations, c'est, clairement, de l'avant-gardisme, et ça, ça change tout. Faut savoir que dans certains cercles litteraires Burroughs est au coeur d'un interêt que j'ai toujours trouvé douteux, et le sujet de pignolades assez embarrassantes. C'est cette crédibilité là que j'ai tendance a contester, probablement Burroughs lui-même en ramassant ses brouillons de junky en manque et en allant les coller sous le nez des éditeurs ne se prenait-il pas autant au sérieux qu'on ne veut bien le dire. En gros, j'ai rien contre Burroughs, je le trouve juste terriblement surestimé. | |
| | | MC5 m'a tuer Master Of The Universe
Nombre de messages : 8322 Age : 30 Humeur : Godlike Date d'inscription : 13/08/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Ven 29 Avr - 18:26 | |
| - Citation :
- En gros, j'ai rien contre Burroughs, je le trouve juste terriblement surestimé.
Je me doutais qu'il y avait un truc dans ce style-là. "Surestimé", t'es sûr? Tu n'es pas juste dégoûté par une hype casse-bonbons? Parce que foncièrement, ce type est un bon auteur. Objectivement, un écrivain qui réussit à créer une ambiance aussi prégnante, toute délétère soit-elle, est un bon auteur, non? On aime ou pas, mais il me semble que créer un telle atmosphère avec des mots relève de l'écriture de haute voltige. - Citation :
- Faut savoir que dans certains cercles
litteraires Burroughs est au coeur d'un interêt que j'ai toujours trouvé douteux, et le sujet de pignolades assez embarrassantes. C'est cette crédibilité là que j'ai tendance a contester, probablement Burroughs lui-même en ramassant ses brouillons de junky en manque et en allant les coller sous le nez des éditeurs ne se prenait-il pas autant au sérieux qu'on ne veut bien le dire. Je suis d'accord. Mais attention, qu'on ne vienne pas me reprocher mon incohérence : le fait qu'il ne "se prenne pas au sérieux" ne signifie pas qu'il ne peut pas être un bon écrivain. | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 9:02 | |
| Mouais, au-delà de la hype ou quoi, j'ai jamais pu finir "Le Festin Nu", alors que j'étais moi-même persuadé que j'aurai adoré. Nan honnêtement je vois pas, ce n'est en rien execrable, je trouve juste très ennuyant et un peu vain, maintenant, je comprends qu'on puisse aimer, mais moi ça me laisse de marbre et j'y vois vraiment tout sauf de la grande ecriture. Promis, dès que j'aurai un peu moins la tête dans le cul, j'essaye de relancer sur autre chose qu'un vieil auteur mort et/ou archi-connu qui n'a pas besoin qu'on s'interesse à lui. | |
| | | blau_up Master Of The Universe
Nombre de messages : 11354 Date d'inscription : 03/10/2007
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 11:11 | |
| pour le Festin Nu moi je l'ai fini mais je me suis forcé, c'est un des livres que j'ai eu le plus de mal à lire, c'est tellement incohérent que la lecture est vraiment pénible | |
| | | Chuck Bony Dedicated Follower Of Fashion
Nombre de messages : 60 Date d'inscription : 29/04/2011
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 12:26 | |
| - Urizen a écrit:
- Mouais, au-delà de la hype ou quoi, j'ai jamais pu finir "Le Festin Nu", alors que j'étais moi-même persuadé que j'aurai adoré. Nan honnêtement je vois pas, ce n'est en rien execrable, je trouve juste très ennuyant et un peu vain, maintenant, je comprends qu'on puisse aimer, mais moi ça me laisse de marbre et j'y vois vraiment tout sauf de la grande ecriture.
Pas mieux... L'oeuvre aura sans doute marqué son époque, mais objectivement, tout adulte hormonalement stabilisé sera passé à autre chose. Et dans le trip junkie qui donne réellement la nausée, je pense qu'American Psycho de B.E. Ellis vaut largement sa part de cahouètes... | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 12:32 | |
| Mouhahaha, j'adore Bret Easton Ellis, même si j'ai pas lu les derniers. Celà dit j'évite de trop la ramener, dans le genre zigue qu'on a trop mis en avant il se pose là lui aussi. Par contre, niveau plaisir de lecture, rien a voir, a l'époque American Psycho a été une balle monstre. | |
| | | el hidalgo del quinto Dandy
Nombre de messages : 729 Age : 46 Localisation : paname city Humeur : Suze is my middle name Date d'inscription : 07/03/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 14:17 | |
| Personnellement, je trouve Burroughs, Miller et Buko très surcotés. Burroughs a toujours été considéré comme le papa de la Beat Generation (il apparaît dans "Sur la route" de Kerouac sous le nom d'Old Bull Lee) et une sorte de figure tutélaire d'un avant-gardisme halluciné, mais "Le festin nu" fait l'objet d'une hype exagérée par rapport à la "litérarité" de l'ouvrage. Parlons-en, de la fameuse technique du "cut up"! N'est-ce pas précisément quand on est incapable d'écrire brillamment que l'on a recours à ce genre de procédés?
Même si j'ai une grosse sympathie pour Buko et Miller, les récits de leurs cuites à répétition, de leurs baises malsaines et de leurs dérives nocturnes finissent par lasser. C'est ultra-nombriliste et finalement vain.
Parmi les auteurs américains sulfureux, je retiendrais deux autres noms, aux profils pourtant diamétralement opposés: Allen Ginsberg, vrai grand poète dans la grande lignée des Whitman et William Carlos Williams, et Norman Mailer, extraordinaire chroniqueur de son temps et grand pourfendeur des idélologies conservatrices aussi bien que des mouvements issus de la contre-culture. | |
| | | Urizen Phenomenal Cat
Nombre de messages : 4269 Localisation : Bretagne Humeur : Happy When It Rains Date d'inscription : 07/08/2009
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 15:05 | |
| Tu conseillerai quoi de Mailer ? | |
| | | el hidalgo del quinto Dandy
Nombre de messages : 729 Age : 46 Localisation : paname city Humeur : Suze is my middle name Date d'inscription : 07/03/2010
| Sujet: Re: Et les livres sans images, alors? Sam 30 Avr - 15:17 | |
| L'oeuvre du bonhomme est monumentale mais très inégale. Je te conseillerais "Les nus et les morts", son premier roman, un des meilleurs livres écrits sur la 2ème GM, "Les armées de la nuit", récit d'une marche historique sur le Pentagone en 67, ou "Le combat du siècle" sur le match de boxe Ali-Frazier au Zaïre en 74.
Sinon il y a des collections d'articles et d'essais qui sont excellents, notamment "Publicités pour moi-même". | |
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