Et les livres sans images, alors?

Donc? Biens, ou ultra stylisés pour cacher l’inconsistance de la construction narrative, comme je le crains?

John the revelator a écrit:

Les raisins de la colère et Des souris et des hommes de Steinbeck, ça vaut le coup?

Des souris et des hommes grand livre, a voir après le film qui est bien fait aussi.

John the revelator a écrit:

Les raisins de la colère et Des souris et des hommes de Steinbeck, ça vaut le coup?

10/10 sur l'échelle de Sir Constance, c'est comme si tu demandais si un Figeac 71 valait le coup...

hug0 a écrit:

John the revelator a écrit:

Les raisins de la colère et Des souris et des hommes de Steinbeck, ça vaut le coup?

Des souris et des hommes grand livre, a voir après le film qui est bien fait aussi.

Argh, encore un film à ajouter à ma liste, merd*
Merci

laetitia a écrit:

John the revelator a écrit:

Les raisins de la colère et Des souris et des hommes de Steinbeck, ça vaut le coup?

10/10 sur l'échelle de Sir Constance, c'est comme si tu demandais si un Figeac 71 valait le coup...

Non mais attends, le fait que je sois en blaireau en littérature n'est un mystère pour personne . Je dois avoir le niveau juste supérieur à la bibliothèque rose, il faut pas trop m'en demander. Quand je vois les débats que vous êtes capables de lancer sur un simple bouquin ou sur le fait de perdre son temps à le lire ou non, je préfère poser des questions (scientist power). Bref, t'as gagné: je te harcèlerai par SMS la prochaine fois pour avoir des conseils de lecture.

Bon, les comparaisons, faut que ça parle au plus grand nombre alors tu aurais pu remplacer par "c'est comme si tu demandais si Watcha doin' de The Go valait le coup". :geek:Et puis d'abord, avant d'aller prendre un Figeac 1971, t'aurais pu aller chercher dans cépages/terroirs de chez moi (au lieu de faire la pub pour chaipaki ) qui sont tout aussi bons. 'ttention, y avait un négociant en vin dans la famille alors on va pas se laisser faire comme ça non mais ho!

John the revelator a écrit:

Les raisins de la colère et Des souris et des hommes de Steinbeck, ça vaut le coup?

Roh putain oui... Kiffage garanti!

J'ai lu Mort à crédit y'a pas longtemps, c'était teeeellemeennnnt bieeennnnnnnnnn Tout est fantastique, vraiment !

Du coup j'ai emprunté Guignol's Band mais je l'ai oublié au lavomatic vers la page 10, et quelqu'un l'a saisi avant que je revienne… (une vie pleine de rebondissements, on le voit). Le début était bien explosé…

Ah, Mort à Crédit, tellement prenant ce roman (la traversée de la Manche, le travail d'apprenti bijoutier, l'enfance, l'adolescence, Courtial des Péreires !). Du grand Céline, mythomane, complètement barré, touchant aussi. Je me demande si je n'ai pas préféré Mort à Crédit au Voyage, mais d'une courte tête.

J'ai lu Guignol's Band qui m'a un brin moins embarqué (même si l'on retrouve la figure du savant fou en la personne de Sosthène de Rodiencourt). Dis-toi que c'est un esthète qui te l'a volé. Faudrait que j'attaque la deuxième partie de son œuvre (la seconde guerre, la fuite, le petit monde de la collaboration) où le style part dans tous les sens. D'aucuns disent que là est le vrai Destouches.

J'ajoute que ce qui est très appréciable avec Céline, et notamment Mort à Crédit, c'est qu'outre la noirceur du propos, il y a des passages extrêmement marrants où l'on se gondole devant son bouquin. Peu d'auteurs arrivent à me procurer une telle satisfaction.

Omsk a écrit:

J'ajoute que ce qui est très appréciable avec Céline, et notamment Mort à Crédit, c'est qu'outre la noirceur du propos, il y a des passages extrêmement marrants où l'on se gondole devant son bouquin. Peu d'auteurs arrivent à me procurer une telle satisfaction.

Pfff ouais... Pas de noirceur sans la joie, pas de joie non plus (en fait c'est cette dernière qui prédomine) sans une sorte de pitié, même si bon, ladite pitié reste très extérieur et ne sort jamais de sa contemplation.
Sa façon de rendre les dialogues est incroyable, aussi. Les tirades hallucinés, une spécialité de la maison (des espèces de montée des personnages dans leur propre délire), construitent à coup d'argot, c'est parfait. Et puis c'est très précis, très travaillé, ou tout comme ! Il suffit d'une phrase au bon endroit (la plupart du temps à la fin des dialogues (enfin dialogues... monologues plutôt) et t'es écroulé Les engueulades filmogéniques de papa agrémentés des soupirs de maman sont particulièrement terribles.

Moi je vais tout lire maintenant, c'est sûr -- j'avais lu Voyage au bout de la nuit aussi, j'avais bien aimé mais il m'avait pas embarqué comme ça (j'ai du lire Mort à crédit en 3/4 jours)... Ceci dit ça fait un baille, déjà, j'imagine que je le relirai un jour

Guic' the old a écrit:

Donc? Biens, ou ultra stylisés pour cacher l’inconsistance de la construction narrative, comme je le crains?

AH AH AH !!!

Ah oui non, si c'est de ça que tu as peur, tu peut y aller les yeux fermés. Ca n'a vraiment, mais alors vraiment rien à voir avec ça.

Tu peux bien rire, des fois c'est le genre de trucs qui risque d'arriver, aussi...

J'ai pas d'exemple en tête en fait (où alors si, mais au cinéma, c'est assez courant) mais je te crois sur parole. Par contre non, pour James Joyce, la construction d'Ulysses est très particulière, mais elle est tout sauf inconsistante, et inversement on peut difficilement parler d'ultra-stylisation, mais plutôt de multi-stylisation. Enfin j'ai du m'y recoller plusieurs fois pour le terminer, en me jurant de le lire un jour d'une traite...

Sinon dernièrement j'ai enchainé quelques trucs de la rentrée littéraire (boulot - où plutôt zèle- oblige) :

Qu'avons-nous fait de nos rêves ? - Jennifer Egan : Une sorte de livre-chorale assez impressionant dans sa construction (chaque chapitre change de personnage principal, de point de vue et de technique narrative, ainsi que de période chronologique) sur fond de scène punk New-yorkaise de 80's et d'illusions perdues. Très stimulant à lire mais finalement assez dispensable.

La Déesse des petites victoire - Yannick Grannec : Ici aussi on navigue entre deux point de vue narratifs et deux époque, pour un récit centré autour de la femme dans un premier temps, veuve dans un deuxième, de Kurt Gödel, le génie des mathématiques ennonciateur du Théorème d'incomplétude. Un premier roman frappant d'efficacité malgré son épaisseur, rigoureux dans sa précision historique et scientifique, et franchement passionnant même (où surtout?) pour un non-initié. Le récit de l'existence d'une femme "normale" qui aura vécue sa vie dans l'ombre d'un géant, lui-même guetté par la démence. Les passages faisant intervenir Einstein (un proche de Gödel), sont spécialement savoureux.

Urizen a écrit:

Guic' the old a écrit:

Donc? Biens, ou ultra stylisés pour cacher l’inconsistance de la construction narrative, comme je le crains?

AH AH AH !!!

Ah oui non, si c'est de ça que tu as peur, tu peut y aller les yeux fermés. Ca n'a vraiment, mais alors vraiment rien à voir avec ça.

Guic' the old a écrit:

Tu peux bien rire, des fois c'est le genre de trucs qui risque d'arriver, aussi...

Pis surtout, ya pas kla narration dans la vie, les gens, ya la poésie aussi, pensez-y à la pouhasie.

Je passe trop de temps à écouter de la zic... du coup je passe apparemment à côté de pleins de trucs qui me font envie dans vos listes.

Frankystooge a écrit:

Je passe trop de temps à écouter de la zic... du coup je passe apparemment à côté de pleins de trucs qui me font envie dans vos listes.

Ah ah, j'écoute beaucoup moins de musique que toi et je suis pourtant très loin d'arriver à lire tout ce que je voudrais pour autant...

Béroalde De Fuzz a écrit:

Urizen a écrit:

Guic' the old a écrit:

Donc? Biens, ou ultra stylisés pour cacher l’inconsistance de la construction narrative, comme je le crains?

AH AH AH !!!

Ah oui non, si c'est de ça que tu as peur, tu peut y aller les yeux fermés. Ca n'a vraiment, mais alors vraiment rien à voir avec ça.

Guic' the old a écrit:

Tu peux bien rire, des fois c'est le genre de trucs qui risque d'arriver, aussi...

Pis surtout, ya pas kla narration dans la vie, les gens, ya la poésie aussi, pensez-y à la pouhasie.

Je suis bien d'accord. Mais pour m'accrocher, moi, il faut du fond.Il faut que j'aie envie de savoir ce qui se trame quelques pages plus loin. C'est pas une théorie littéraire, juste une préférence.

Si je veux de la poésie, je lis de la poésie. Mon côté cartésien, surement.

Guic' the old a écrit:

Si je veux de la poésie, je lis de la poésie. Mon côté cartésien, surement.

Ça me ferait presque penser à un pote : "ouais je suis ennuyeux comme mec, je ne lis que pour apprendre et je ne bois de café que pour me réveiller".

Ah non. Je ne bois du café que par addiction. Et je ne sais pas pourquoi je lis.

Pour ma part, j'ai débuté ceci et, au risque d'en faire sauter certain(e)s au plafond, je ne suis pas réellement emballé. J'espère que ça va décoller (j'ai terminé le premier tiers environ).

ooh, à rebours, je l'avais adoré étant gamine!

là je me régale avec :

Ouais, bah des Esseintes, ce malgré le 4ème de couverture, n'a qu'une lointaine parenté avec Bardamu. Quant au style Huysmans, je le trouve pour l'instant pompeux et longuet (ah, ces interminables descriptions). Je m'accroche, je m'accroche !

ça y'est, t'as réussi? à en venir à bout??

Ah, il est rare pour moi de lâcher un bouquin (ou un film) en cours de route. Ceci dit, ici, j'avance lentement, presque contraint. Autant dire que je ne prends pas de plaisir à tourner les pages. Huysmans, surprend moi mon vieux.

Omsk a écrit:

Ah, Mort à Crédit, tellement prenant ce roman (la traversée de la Manche, le travail d'apprenti bijoutier, l'enfance, l'adolescence, Courtial des Péreires !). Du grand Céline, mythomane, complètement barré, touchant aussi. Je me demande si je n'ai pas préféré Mort à Crédit au Voyage, mais d'une courte tête.

J'ai lu Guignol's Band qui m'a un brin moins embarqué (même si l'on retrouve la figure du savant fou en la personne de Sosthène de Rodiencourt). Dis-toi que c'est un esthète qui te l'a volé. Faudrait que j'attaque la deuxième partie de son œuvre (la seconde guerre, la fuite, le petit monde de la collaboration) où le style part dans tous les sens. D'aucuns disent que là est le vrai Destouches.

Pareil, ce n'est pas mon préféré Guignol's Band, voirebien au contraire.
Il faut que je poursuive la suite de D'un château l'autre, qui était franchement pas mal Omsk!

Omsk a écrit:

J'ajoute que ce qui est très appréciable avec Céline, et notamment Mort à Crédit,
c'est qu'outre la noirceur du propos, il y a des passages extrêmement
marrants où l'on se gondole devant son bouquin. Peu d'auteurs arrivent à
me procurer une telle satisfaction.

En l'occurrence celui de la traversée de la Manche en ferry, épique!

Omsk a écrit:

Ouais, bah des Esseintes, ce malgré le 4ème de couverture,
n'a qu'une lointaine parenté avec Bardamu. Quant au style Huysmans, je
le trouve pour l'instant pompeux et longuet (ah, ces interminables
descriptions). Je m'accroche, je m'accroche !

La parenté des deux personnages ne réside que dans la misanthropie, après avoir lu le Désespéré j'ai pensé que le Caïn Marchenoir était plus proche du Bardamu que le des Esseintes, les deux personnages sont pauvres et roturiers, et le Marchenoir y exprime sa haine de façon déjà plus brutale.
Bon, l'analogie n'est pas non plus parfaite mais on sen rapproche un peu plus.
Je suis désolé qu’À Rebours ne te plaise pas, moi il m'avait bien plus mais je conçois que l'étalage de références obscures peut agacer à la longue.
J'y avais quand-même vu de très beaux passages, notamment celui du faux banquet funèbre au début.
En espérant que tu ne fasses pas l'impasse sur l'écrivain par la suite, pour te rassurer je dirais que le style s'est un peu dépouillé dans Là-Bas et En Route, ce dernier est d'ailleurs mon préféré.

En ce qui me concerne j'ai terminé l'Eve Future de Villiers de l'Isle-Adam, j'ai aimé, mais préféré les Contes Cruels je pense.
C'est un peu une œuvre de science-fiction, ce qui n'est pas trop ma came, et à ce titre on a de longs passages explicatifs pseudo-scientifiques un peu rasants.
Et les épigraphes malicieux (entre citations modifiées, paroles attribuées à des personnages inexistants et les auto-références) sont rigolos.
Ceci dit il y a une très bonne ironie, un très beau style, des passages assez acides et une délicieuse misogynie.

Là j'ai entamé Fin de Siècle de Paul Morand, très bon pour l'instant.

Yves Guillotines a écrit:

La parenté des deux personnages ne réside que dans la misanthropie, après avoir lu le Désespéré j'ai pensé que le Caïn Marchenoir était plus proche du Bardamu que le des Esseintes, les deux personnages sont pauvres et roturiers, et le Marchenoir y exprime sa haine de façon déjà plus brutale.
Bon, l'analogie n'est pas non plus parfaite mais on sen rapproche un peu plus.
Je suis désolé qu’À Rebours ne te plaise pas, moi il m'avait bien plus mais je conçois que l'étalage de références obscures peut agacer à la longue.
J'y avais quand-même vu de très beaux passages, notamment celui du faux banquet funèbre au début.
En espérant que tu ne fasses pas l'impasse sur l'écrivain par la suite, pour te rassurer je dirais que le style s'est un peu dépouillé dans Là-Bas et En Route, ce dernier est d'ailleurs mon préféré.

Oui, c'est à toi que je faisais référence au départ sachant que tu aimes bien cet écrivain. J'ai peut être trop attendu de ce roman. A voir. Un passage m'a bien plus cependant : celui où des Esseintes se rend chez un "dentiste" se faire arracher quelque dent gâtée.