Et les livres sans images, alors?

Elle m'en a lu des passages.
Ce n'est pas que cet auteur soit antipathique, c'est qu'il est mauvais, tout simplement...

Béroalde De Fuzz a écrit:

Quant à l'ignorance généralisée concernant la Révolution française, bien sûr... Mais on pourrait faire la même remarque au sujet de l'Ancien Régime, sans parler du Moyen Âge (la plupart des élèves, voire des collègues, étant persuadés que les gens vivaient alors dans des peaux de bêtes en se roulant dans la boue - à peu près comme dans Sacré Graal.)

Nan, si on bouffe du Candide et du Zola (je confirme) à tous les râteliers à l'école, c'est pour des raisons beaucoup plus prosaïques: on peut sans trop de difficultés (c'est-à-dire sans avoir besoin, professeurs comme élèves, d'une solide formation classique en langues et littérature antiques ainsi qu'en rhétorique cicéronienne) proposer des versions simplifiées de ces œuvres, cadrant avec l'univers mental des niaiseries contemporaines (cf. la conception débile de l'auteur-intellectuel concerné et insurgé dénonçant la société dans l'indifférence sordide de ses contemporains infâmes), et en pondre des commentaires de texte dans le format bac.
De même, je doute que la plupart des professeurs donnant à lire Les Fleurs du Mal (connaissent et) mentionnent l'influence décisive de Joseph de Maistre sur la pensée de Baudelaire, ou (connaissent et) rappellent la préface de Balzac déclarant écrire la Comédie humaine à l'ombre du Trône et de l'Autel... ça ferait désordre. Mince, les grantécrivains ne sont pas tous des types sympas... Yen aurait même qui seraient plutôt chiants, voire pas cools, l'horreur (pour les professeurs, hein, les élèves s'en tamponnant légitimement le coquillard).

Certes, à l'époque où la plupart de nos valeureux gongueux usaient leurs fonds de culottes, ils ont pu croiser la route de Chateaubriand, peut-être même leur mentionnait-on l’existence d'enquiquineurs préfascisants de la trempe de d'Aubigné, Pascal, Bossuet. Rassurez-vous: cela n'arrivera plus. Non par idéologie, oh non: par simple ignorance.
Inutile d'épiloguer: 99% de ce qui a été écrit en langue française se trouve désormais dans un état d'illisibilité radicale, pour diverses raisons qui ne sont pas toujours celles dont on parle, et que je me ferai une joie de vous exposer devant notre prochaine pinte de Triple Karmeliet, mais pas ailleurs.

Aha c'est vrai que j'ai bouffé aussi du Zola, et que franchement la bête humaine c'était bien chiant. Et très d'accord pour le moyen-âge... En histoire, au collège/lycée on apprend : le XXème siècle français, espace géographie étendu de temps en temps grâce aux guerres mondiales et à la guerre froide, rapidos. On fait d'autres choses hein, mais c'est bien ça qui est au programme pour le bac et le brevet : autant dire que si quelque chose doit rester ça sera ça et rien d'autre.

Mais je persévère : Pascal était bien au programme du bac L, avant que De Gaulle le remplace, comme gauchisme de base on aura vu mieux.
Pis mon programme de philo de terminal (S) s'est essentiellement porté sur Pascal, on n'a pas évoqué Sartre une seule fois mais on a bien étudié les démonstrations de l'existence de Dieu par Saint Thomas d'Aquin et on s'est bien foutu de la gueule des niaiseries de Comte. Bon, le fait que je soit alors dans un lycée catholique doit pas y être complètement étranger (et que le prof avait 60 ans, éventuellement aussi). Mais bon, il était quand même payé par l'État. (Et je me plains pas hein, j'aimais bien mon prof et j'aimais bien Pascal)

je serais bien heureux de connaître ces histoires de 99% aussi (sans ironie)

MC5 m'a tuer a écrit:

Yves Guillotines a écrit:

Par contre je sais pas comment ça se fait que ma soeur ait du étudier les mémoires de guerre du général De Gaulle en terminale littéraire!

Ouais, moi non plus je sais pas comment ça se fait

(et Béro, je te vois venir, je veux pas lire qu'en fait c'est bien )
(la vérité? j'ai trouvé ça tellement chiant que j'ai arrêté à la huitième page très exactement, lorsqu'il entame la septième description de "leur" arrivée dans la ville de...) (quiconque aime lire un résumé télégraphique du Tour de France devrait lire les premières pages de l'autobiographie du Général)

Pfffff, la jeunesse...
Ben ouais, les Mémoires de De Gaulle, l'erreur aura sans doute été de programmer le troisième tome, sans doute pas le plus nécessaire.
Je n'ai lu que le premier tome, qui est parfaitement ultime: hauteur, puissance, panache à la Cyrano, j'ai dû dévorer cette fulgurante épopée en à peu près deux jours.
"Viser haut et se tenir droit"... Sans doute le dernier écrivain français de noble tradition rhétorique.

ah ah

(va pour la hauteur, faut avouer qu'il est perché)

[quote="ZigZagWanderer"]

Béroalde De Fuzz a écrit:

Aha c'est vrai que j'ai bouffé aussi du Zola, et que franchement ^{la bête humaine c'était bien chiant.}

Bah, les goûts et les couleurs...

jle trouve très chouette, la Bête Humaine.
un poil moins bon que Nana ou Germinal, mais tout de même. prenant comme pas permis

Ah oui, Zola, j'ai oublié de dire que La Curée est un bouquin absolument monstrueux.

"Blaise Poulossière avait soixante-douze ans, mais la station debout sur sabots ne le fatiguait pas encore. La visière de sa casquette abritait un grand nez tremblotant sculpté dans la chandelle, un fagot de moustaches délavées."

Les Vieux de la Vieille, 1ère page. C'est beau !

Terminé Kornwolf, le Démon de Blueball de T. Egolf. On reconnaît son style d'écriture et son sujet de prédilection: les rednecks un peu arriérés et la société américaine. Dans son dernier roman (posthume), on se rapproche d'une nouvelle fantastique, avec l'univers des monstres au milieu d'une communauté amish. Pour moi, ça ne vaut pas Le seigneur des Porcheries (dans un autre genre on est d'accord).

Un SS génocidaire se convertit au judaïsme, émigre en Palestine et devient un sioniste acharné. Le ton est burlesque, acide et cynique mais il manque un souffle épique ou une vraie force dans l'écriture pour que le livre devienne réellement bon. Le style répète les mêmes formules (Moi, Max Schultz, génocidaire) et fait du personnage principal un acteur qui déclamerait son texte, en gros plan, face caméra. Pas mal donc mais pas génial.

Quelqu'un a déjà lu ce livre de Attali sur la musique ? Un prof, que j'estimais, me l'avait fortement conseillé un jour

Je fuis tout ce qui émane de ce type donc je ne pourrai pas te renseigner.

Omsk a écrit:

Je fuis tout ce qui émane de ce type donc je ne pourrai pas te renseigner.

Pour sûr, mais justement ce prof nous avait dit d'essayer d'oublier que c'est Attali

Bon, le livre date de 1977. Jacques était peut être intéressant - pertinent à l'époque.

Les premières pages, je me suis quand même dit que Bukowski tirait un peu sur la corde avec ses sempiternelles histoires de cuites, de coups minables et de piaules sordides. Peut-être le format nouvelles m'a t'il aussi laissé sur ma faim. Mais quand même, tout au long du livre, y'a de très bonnes fulgurances : la machine à baiser conçue par un savant nazi, Hank miniaturisé et réduit au rôle de sex toy, un mariage zen, un journal underground. Au final, c'est très bon quoique inégal. Maintenant, faut que je me mette à Fante.

Attali est peut-être encore plus con que Dassault.

Omsk a écrit:

Maintenant, faut que je me mette à Fante.

Oui la machine à baiser, c'est ultime.

J'espère que tu vas apprécier Fante autant que je l'ai apprécié.

La route de Los Angeles pourrait te faire bien marrer je pense.

Noël oblige, j'aurai quelques trucs à lire avant Fante mais je pense que son côté plus littéraire (que Buk) devrait me séduire. Quand à ce dernier, ses coups de gueule totalement gratuits quant à intelligentsia ou d'autres écrivains me font marrer.

"Je ne comprends rien au succès de Faulkner, du baseball, de Bob Hope, d'Henry Miller, de Shakespeare, d'Ibsen, des pièces de Tchekhov. G.B. Shaw me fait bâiller. Tolstoï aussi. Guerre et Paix est mon bide le plus sanglant depuis Le Manteau de Gogol. Mailer, j'en ai déjà parlé. Bob Dylan, à mon avis, en rajoute, mais je dirais que Donovan a du style. Je n'y comprends rien . Boxe, rugby, basket fonctionnent à l'énergie. Hemingway jeune était bon. Dosto très dur. Sherwood Anderson les yeux fermés. Le Saroyan jeune. Le tennis et l'opéra vous vous les gardez. Les belles bagnoles, du balai. Le fétichisme, mouais. Bagues, montres, mouais. Le très jeune Gorki. D.H. Lawrence, d'accord, Céline pas de problème. Merde aux oeufs brouillés. Artaud quand il s'énerve. Ginsberg à petites doses. La lutte gréco-romaine - hein ??? Jeffers, évidemment. Et ainsi de suite, et qui à raison. Moi, bien sûr. Mais oui, bien sûr."

« Bob Dylan, à mon avis, en rajoute, mais je dirais que Donovan a du style. Je n'y comprends rien. » ahah je me souvenais pas que c'était comme ça, vraiment n'importe quoi

J'ai beaucoup aimé Mon chien stupide de Fante. On m'a passé Le Vin de la Jeunesse mais pas encore lu.




J'ai découvert avec plaisir un écrivain finlandais Matti Yrjänä Joensuu avec Harjunpää et l'homme-oiseau qui est un excellent roman noir.
Je continue d'ailleurs vu qu'il y en a d'autres.

Pour moi Fante c'est largement au dessus de Bukowski, même si j'aime bien ce dernier

Par quoi commencer en Fante pour qqn qui a aimé les Bukowski ?
Un truc un peu barré de préférence.
Thanks

Cool Jerk a écrit:

Par quoi commencer en Fante pour qqn qui a aimé les Bukowski ?
Un truc un peu barré de préférence.
Thanks

"Demande à la Poussière" peut-être.

super livre sur les gangs de Brighton dans les 30's

sicr a écrit:

Cool Jerk a écrit:

Par quoi commencer en Fante pour qqn qui a aimé les Bukowski ?
Un truc un peu barré de préférence.
Thanks

"Demande à la Poussière" peut-être.

Je dis oui, je dis oui, je dis oui !