Et les livres sans images, alors?

Guic' the old a écrit:

Pour être honnête, je ne voulais le lire que comme un "échauffement", savoir si d'aventure je parviendrais à m'attaquer au pavé "Belle du Seigneur". Vraiment, si le style n'a pas changé d'ici là, ça va couler tout seul: c'est limpide, fin, et quand ça ne l'est pas, c'est pour sonner plus vrai, glaçant, impressionnant, parfois sarcastique...et assez douloureux, en fait.

Rââh ouais, j'ai adoré aussi, absolument parfait (chépu si je t'en avais parlé à Binic ). J'ai trouvé l'intégrale dans la bibliothèque parentale, je la lirai quand j'aurai le temps et j'en reparlerai si tu veux. Par contre, je t'avertis, Belle du Seigneur a été amputé par l'éditeur de toute la partie dans laquelle il parle des oncles juifs (pas assez sérieux à son goût), alors qu'ils font -j'trouve- sacrément partie du charme de Solal. La partie en question a été publiée après sous le titre Les Valeureux. M'enfin note bien que c'est une précision juste pour dire et faire style que je connais trop bien les petites histoires de la Littérature, tu 'ois, parce que Belle du Seigneur ça doit quand même pas puer du cul.

edit : j'aime bien cette phrase de chépuki : "Solal est le plus grand emmerdeur de la littérature ; il est beau, il est intelligent, il réussit, il séduit les plus belles filles, et il n’est jamais content". Ca résume très bien le personnage, ah ah

A part ça, j'ai effectivement lu Salinger... merci Denis, quoi. (c'tait génial, purée, et puis c'est facile à lire en anglais, en fait, qu'est-ce que j'étais content...)

A force de lire des écrits théoriques, j'avais presque oublié l'existence de romans.

Bon, j'exagère, j'ai quand même lu Le désert des tartares et quelques trucs russes qui traînaient... Je croule sous les livres ; c'est entre l'extrême délectation et une certaine idée de l'enfer.

Foxhole a écrit:

Je croule sous les livres ; c'est entre l'extrême délectation .

On peut avoir les titres siouéplé m'dame?

Ben... C'est que ça en fait un paquet que je lis en parallèle...

En vrac, ceux que je n'ai pas trop oubliés (c'est-à-dire, donc, ceux que je continue de lire assez régulièrement) :

Qu'est-ce que le cinéma ? - Bazin
Aspects du mythe - Eliade
La société du spectacle - Debord (je le réserve pour les WC, ça fait réfléchir)
L'homme qui marchait dans la couleur - Didi-Huberman
le livre sur Van Gogh d'Artaud
des écrits de peintres (Léger/Kandinsky)
un bouquin sur Munch ( )

J'ai tendance à lire un peu trop vite, un peu trop tout en même temps, c'est mal et je mets ça sur le compte de ce qu'il me reste de fougue de ma jeunesse ( ).

Bon, je me suis surprise à baver sur des Dostoïevski, donc il se peut que je repasse par la case romans un de ces quatre.

Je viens de me rendre compte que tu voulais peut-être les noms de ceux que je n'ai pas commencés, mais j'ai quand même un peu la flemme de tout relever, tiens.

Ah heu... merci, et bien moi je viens de terminer Tom Sawyer de Mark Twain

Tu n'as pas à rougir, tu sais, pas plus tard qu'il y a deux jours j'exprimais mon désir de relire Charlie et la chocolaterie devant un bol de lait chaud...

Putaing Artaud, j'ai lu (et acheté) son Héliogabale. Le sujet est passionnant mais sur les 120 pages, y'en a bien 50 où je n'ai pas compris grand chose. Je ne sais pas si le style est aussi raide sur Van Gogh.

J'ai un meilleur souvenir d'huckelberry Finn, mais dans tous les cas Twain est plus que plaisant à lire. On ne se rend pas tellement compte en France ou il est moins reconnu à quel point c'est un auteur important.

Sinon moi, passage chez gibert et reprise de deux séries laissées de côté depuis des années : un livre de la Culture de Iain Banks et l'avant dernier Wallander de Henning Mankell.
Et j'ai fini Drood de Dan Simmons, lecture passionnante pour l'exercice de style (faire son narrateur d'un romancier réel, Wilkie Collins), la réflexion sur Dickens, la peinture de l'Angleterre victorienne et du Londres des bas fonds, ainsi que l'ambiance mesmerique. Dommage que Simmons ne sache pas trouver une fin logique à tous les fils qu'il a traissé, et que son coup frappe donc moins bien fort que son précédent roman historique, Terreur, sur la disparition de l'expédition Franklin en mer antarctique au milieu du XIX siècle, sujet o combien riche et passionnant (enfin, si on aime passer 800 page à se faire d'écrire un bateau pris dans les glace et la lente descente aux enfers de son équipage rongé par le scorbut et la folie trois années durant).

Omsk a écrit:

Putaing Artaud, j'ai lu (et acheté) son Héliogabale. Le sujet est passionnant mais sur les 120 pages, y'en a bien 50 où je n'ai pas compris grand chose. Je ne sais pas si le style est aussi raide sur Van Gogh.

Pas lu. Par contre, je confirme, Van Gogh c'est raide.
Le théâtre et son double est plus "accessible", bien qu'il se répète un peu - après tout, ce qui compte, c'est le style (il était sans doute déjà à moitié dément à l'époque). Je l'ai d'ailleurs lu un peu comme de la poésie.

Foxhole a écrit:

Le théâtre et son double est plus "accessible", bien qu'il se répète un peu - après tout, ce qui compte, c'est le style (il était sans doute déjà à moitié dément à l'époque). Je l'ai d'ailleurs lu un peu comme de la poésie.

Pareil.

gentillement politiquement incorrect et hommage trash à John Hugues. chouette.

En cours: Jim Harrison - La femme aux lucioles

Benjamin Constant - Adolphe

" nous parlions d'amour de peur de nous parler d'autre chose"

Cathedrale a écrit:

Benjamin Constant - Adolphe

" nous parlions d'amour de peur de nous parler d'autre chose"

Lu il y a ... 3 semaines.
Impressionant de justesse. Les derniers chapitres étaient un peu trop longuets à mon goût, mais au niveau de la description des hésityations et des souffrances, atrocement bien vu...
(Je venais de finir la lecture de Solal... Autant dire que derrière j'ai tapé dans le léger)


De mon côté, je m'attaque aux Misérables...

C'est bien, et tout (j'aime bien l'écriture d'Hugo de toutes façons, même s'il a tendance à s'éparpiller un peu parfois) mais par contre c'est tellement dans l'inconscient collectif que ça parait long. J'ai quand même passé 20 / 30 pages à me dire "bon, tu la tires l'argenterie ou quoi, bordel?"
Mais là j'attaque les morceaux moins connus donc ça devient plus surprenant (si on peut dire) donc plus intéressant.

COSETTE !

Guic' the old a écrit:

Cathedrale a écrit:

Benjamin Constant - Adolphe

" nous parlions d'amour de peur de nous parler d'autre chose"

Lu il y a ... 3 semaines.
Impressionant de justesse. Les derniers chapitres étaient un peu trop longuets à mon goût

Faire la fine bouche sur un truc aussi concis qu'Adolphe, t'es audacieux.

(Surtout au sortir d'Albert Cohen, le roi du délayage façon mayo - j'ai jamais lu Solal, m'enfin un conseil les zamis, gare à Belle du Seigneur, ya 800 pages de trop - ce qui en laisse kêkzunes de convenables, certes. Si vous tenez à bouffer du pavé, tapez plutôt dans le mastoc roboratif façon russe (Dostoïevski ou Tolsoï) ou germanique (Mann ou Musil), voire bonne franquette (Proust), que dans ce style d’œufs à la neige vaporeux.)

Ah, et si tu t'envoie l'intégrale des Misérables, guic', je suis preneur d'un compte-rendu circonstancié.

Béroalde De Fuzz a écrit:

(Surtout au sortir d'Albert Cohen, le roi du délayage façon mayo - j'ai jamais lu Solal, m'enfin un conseil les zamis, gare à Belle du Seigneur, ya 800 pages de trop - ce qui en laisse kêkzunes de convenables, certes. Si vous tenez à bouffer du pavé, tapez plutôt dans le mastoc roboratif façon russe (Dostoïevski ou Tolsoï) ou germanique (Mann ou Musil), voire bonne franquette (Proust), que dans ce style d’œufs à la neige vaporeux.)

Ah, et si tu t'envoie l'intégrale des Misérables, guic', je suis preneur d'un compte-rendu circonstancié.

D'ailleurs, question pavé, Béro, ton avis sur Joyce??

Connais rien de rien à la littérature anglo-saxonne , je passe, d'autant que ya d'autres connaisseurs ici.

J'aime bien Cohen personnellement. Je ne me suis jamais attaqué à "Belle du Seigneur" mais j'ai un bon souvenir de "Mangeclous" et "Les Valeureux" que j'ai lus quand j'étais ado, autant dire en des temps antédiluviens. Concernant Joyce, j'ai eu plus de plaisir à l'étudier qu'à le lire ("Ulysse" notamment), ce qui fut également le cas avec des écrivains comme Lawrence ou Faulkner.

Les raisins de la colère et Des souris et des hommes de Steinbeck, ça vaut le coup?

Guic' the old a écrit:

Béroalde De Fuzz a écrit:

(Surtout au sortir d'Albert Cohen, le roi du délayage façon mayo - j'ai jamais lu Solal, m'enfin un conseil les zamis, gare à Belle du Seigneur, ya 800 pages de trop - ce qui en laisse kêkzunes de convenables, certes. Si vous tenez à bouffer du pavé, tapez plutôt dans le mastoc roboratif façon russe (Dostoïevski ou Tolsoï) ou germanique (Mann ou Musil), voire bonne franquette (Proust), que dans ce style d’œufs à la neige vaporeux.)

Ah, et si tu t'envoie l'intégrale des Misérables, guic', je suis preneur d'un compte-rendu circonstancié.

D'ailleurs, question pavé, Béro, ton avis sur Joyce??

l'emploi de 'pavé' pour Joyce me fait tiquer!

Si "Ulysses" et "Finnegan's Wake" sont pas des pavés... Chaque emploi dece terme est galvaudé

muiiiii....
mais ...
tellement fous,
qu'ils sont passés comme
de délicieux petit fours
comme des feuilletés légeeeers et croustillants

non bon, j'avoue, pavés. mais bon sang, des pavés
comme ça, je signe de go pour m'en prendre plein
la trooonche!