Images (sans livre)

Posons la question à l'envers pour relancer un débat séculaire...

Porterions nous un quelconque intérêt à La Femme si le groupe n'était pas français? J'en doute. Des comme ça y en a des tonnes, on est juste contents d'en avoir un de chez nous, au risque de leur offrir un capital sympathie immérité.

Sur la planche est sympa, les reste au mieux passable.

blau_up a écrit:

c'est le label qui a décidé de rééditer les disques car il y avait une grosse demande, et le groupe n'était pas d'accord

mouais je sais pas ils ont toujours revendiqués une indépendance totale donc j'ai du mal à croire ça mais je laisse le bénéfice du doute

sinon il sont signé chez Barclay mais pour une licence de distribution pas sous forme d'un quelconque contrat apparemment. Ils restent donc maître de ce qu'ils enregistrent.

Guic' the old a écrit:

Posons la question à l'envers pour relancer un débat séculaire...

Porterions nous un quelconque intérêt à La Femme si le groupe n'était pas français? J'en doute. Des comme ça y en a des tonnes, on est juste contents d'en avoir un de chez nous, au risque de leur offrir un capital sympathie immérité.

Sur la planche est sympa, les reste au mieux passable.

La Femme c'est mieux que The Drums, et en France plus de gens écoutent The Drums que La Femme

Frankystooge a écrit:

blau_up a écrit:

c'est le label qui a décidé de rééditer les disques car il y avait une grosse demande, et le groupe n'était pas d'accord

mouais je sais pas ils ont toujours revendiqués une indépendance totale donc j'ai du mal à croire ça mais je laisse le bénéfice du doute

c'est sorti chez Third Side, leur premier EP n'était pas autoproduit
donc ils n'avaient pas totalement le contrôle

Guic' the old a écrit:

Les gens n'ont pas des gouts de merde par choix, mais le plus souvent par ignorance ou méconnaissance.

Ouais. J'y croyais aussi mais je suis de plus en plus sceptique.

Y a qu'à voir mes soeurs. J'essaie, hein.

Mais quand hier soir j'ai retrouvé celle de 16 ans assise devant son miroir en train d'écouter NRJ et de se créper une touffe de cheveux pour se faire une dread (car, tout de même, depuis qu'elle fume des joints, elle écoute Bob Marley), j'admets, j'admets... que je me suis demandé si se battre valait vraiment le coup.

je pense aussi que les gens ont des goûts de merde car finalement, ils s'en foutent de la musique. ils veulent juste entendre ce que la radio et la télé leur a gravé dans le crâne. c'est leur droit après tout.

Laurent Bigot a écrit:

je pense aussi que les gens ont des goûts de merde car finalement, ils s'en foutent de la musique. ils veulent juste entendre ce que la radio et la télé leur a gravé dans le crâne. c'est leur droit après tout.

C'est tout à fait ce que je pense, les gens assument généralement parfaitement de se contrefoutre de la qualité de ce qu'ils consomment, il n'y guère que certains journalistes pour essayer parfois d'appliquer un vernis de respectabilité sur les daubes qu'ils doivent défendre, mais les acheteurs s'en foutent.

Comme moi quand je bouffe. J'en ai rien branler de la gastronomie tout en ayant conscience de mon absence totale de goût dans le domaine, ce qui me vaudra le mépris absolu de mon esthète cuisiner de voisin (ce que je peut comprendre), qui s'en ira sélectionner ses légumes frais au marché en écoutant Magic System.

Après j'imagine qu'il y a des gens qui ont bon goût absolument partout. Mais en général ils sont aussi douteux qu'ennuyants.

Laurent Bigot a écrit:

je pense aussi que les gens ont des goûts de merde car finalement, ils s'en foutent de la musique. ils veulent juste entendre ce que la radio et la télé leur a gravé dans le crâne. c'est leur droit après tout.

Justement: c'est la télé et la radio qui leur gravrent des gouts de merde. Plus l'effet grégaire. Il y a autant d'originalité à (et de monde pour) écouter les Beatles en 1965 ou Rihanna* en 2012. Lamotivation des maisons de disques reste la même: le fric. A partir de là...On se retrouve soit à défendre un "c'était mieux avant" appliqué à l'auditeur, soit on entre dans un débat sur l'hommea-t-il ou non bon gout avant d'être soumis au mattraquage radio?



* Si d'aventure l'un d'entre vous s'apprète a répondre "Rihanna tout n'est pas à jeter": C'est un exemple

Guic' the old a écrit:

Si d'aventure l'un d'entre vous s'apprète a répondre "Rihanna tout n'est pas à jeter": C'est un homme mort

on est d'accord

Citation :

* Si d'aventure l'un d'entre vous s'apprète a répondre "Rihanna tout n'est pas à jeter": C'est un exemple

Qui voudrait faire ça?

Tu sais, je me méfie maintenant.
Depuis Thierry Amiel et les trucs comme ça.

blau_up a écrit:

Yves Guillotines a écrit:

De toute façon, les gens ont des goûts de chiottes en général, donc je vois pas ce que pourrait gagner une bonne chanson à être largement distribuée.

et en tant qu'esthète du goût tu ne préférerais pas tomber sur un bon morceau quand tu allumes la télé sur M6 ou W9 ou quand tu vas te faire couper les cheveux ? ou que tu attends dans la queue du self service ?

Tu ne préférerais pas que les gens te parlent de La Femme à midi plutôt que de Muse

à toi de voir !

Yves Guillotines a écrit:

ils l'oublieraient rapidement,
parce que ces cons ont aussi un problème de constance.

oui le grand public est volage dans ses goûts, mais de l'autre un groupe qui percerait dans le mainstream ferait sûrement grossir les rangs des gens qui s'intéressent à la musique indé
un mec comme Kurt Cobain par exemple a aidé beaucoup de groupes en les citant en interview ou en les faisant jouer en première partie de son groupe

Bah je ne sais pas parce que je n'allume la télévision que pour regarder le foute, généralement.
Et ça me ferait mal d'entendre ce que j'aime mêlé aux affreusetés de radio FG quand je vais me faire couper les cheveux.
Je pense que tu est un idéaliste, jamais on ne pourra abolir le mauvais goût, c'est et ça a toujours été ainsi, le goût est l'apanage d'une faible portion de la population.
C'est bien de partager et de prêcher la bonne parole, mais ça ne touche pas tout le monde.

Et puis tout le monde n'est pas toujours aussi altruiste que Kurt Cobain.

Je suis pas convaincu que tant de gens que ça écoutent The Drums!

Yves Guillotines a écrit:

C'est bien de partager et de prêcher la bonne parole, mais ça ne touche pas tout le monde.

Et puis tout le monde n'est pas toujours aussi altruiste que Kurt Cobain.

Et accessoirement, le développement du Net fait qu'il y a maintenant pléthore de petites chapelles, mais qu'on ne verra surement plus jamais de grand mouvement d'ensembe de la jeunesse comme pour Nirvana ou la Britpop. La presse écrite peut bien se débattre et lancer de nouveaux mouvements toutes les semaines, son influence s'étant amoindrie, elle n'arrivera pas à recréer ce... "miracle".

On ne peut pas prédire l'avenir. Franchement dans les 90s, j'aurai jamais cru revoir des jeunes de moins de 20 ans à des concerts garage. Mais c'est clair que si l'on prend l'apogée qu'ont été les mid60s ou la révolution du punk rock, ça, il y a peu de chance que quelque chose de similaire se reproduise de notre vivant.

Ça se reproduit perpétuellement, sautant d'un genre à l'autre - on pourrait ajouter à ta liste le metal, le rap, les rave... Je suis d'accord avec Guic sur une évolution notable due aux chapelles qui font vivre plein de petits genres mais limitent la médiatisation d'un courant nouveau, mais ça ne bloque pas tout.
Après, les chance que ça tombe sur un truc que nous vieux cons aurions la condescendance d’apprécier... c'est moins sûr. D'autant que le signe de ces grands mouvements est souvent de sortir de la musique pour toucher d'autres modes, je ne suis pas certain qu'on soit bien en phase avec ça, même si ça arrivait par le garage.

C'est vrai.
Ensuite, les 60's pour moi sont une exception: c'est le moment ou - France mise à part - la musique pop que débitaient les majors de l'époque (qui n'avaient pas ce "monopole") étaient des supers bons trucs.

Le punk, se méfier de la réécriture de l'histoire: en 1977, oui, il y a le punk, mais les plus gros vendeurs de disques de l'époque c'est Led Zeppelin et Eagles. Oui, il y a un engouement et une vraie scène, mais par rapport aux 60's, déjà, c'était plus marginal.

Remarquez les débats sur la médiatisation des White Stripes il y a 10 ans, ou même la percée de Ty Segall depuis quelques mois... Ça n'est pas des scènes entières qui décollent, mais on prend déjà des pincettes face aux petits à côté du succès.

Faut pas cracher dans la soupe. Finalement, quand j’entends les Black Hollies ou Miss Li dans des séries tv pour djeunz, je me contente d'être content pour eux.

Guic' the old a écrit:

Le punk, se méfier de la réécriture de l'histoire: en 1977, oui, il y a le punk, mais les plus gros vendeurs de disques de l'époque c'est Led Zeppelin et Eagles. Oui, il y a un engouement et une vraie scène, mais par rapport aux 60's, déjà, c'était plus marginal.

c'est clair, mais là j'ai bien parlé de révolution et non de succès commercial (qui, en dehors de quelques tubes, s'est limité à l'UK).

Paradoxe habituel: ce sont les premiers à se plaindre qu'il n'y a pas d'émergence des bons artistes dans le monde médiatique actuel qui seront les premiers à les traiter de vendus dès qu'ils touchent plus de 3 personnes.

(Cf. le message y a quelque jours de chais pu qui sur la thématique "J'espère qu'on va pas se retrouver avec des pétasses de 16 ans aux concerts de Ty Segall")

Le problème de la révolution c'est que ça devient bien subjectif. On peut être bouleversé personnellement de l'apparition d'une nouvelle chapelle, d'une nouvelle génération transformant un genre - on s'éclate d'ailleurs beaucoup avec San Francisco aujourd'hui, comme avec Detroit il y a 10 ans - mais pour parler d'un truc comme le mouvement punk, il faut que cette étincelle soit massivement suivie, s'internationalise, traverse les genres, et aille vers différents publics. Il faut bien une certaine dose de succès et de médiatisation, non ? Sans parler de caracoler en tête des charts, l'aspect économique est imbriqué dans tous les mouvements avant qu'ils deviennent "historiques".
Du coup pour rebondir sur l'évocation du net et des chapelles par Guic, je suppose que pour ce cette donnée économique fonctionne à nouveau dans un mouvement musical, il faudra qu'une chapelle entre en parfaite adéquation avec cette nouvelle médiatisation / commercialisation. Quand je vois Burger faire ses annonces sur facebook, quand je nous vois acheter des vinyles, je me dis qu'on en est pas si éloignés. La multitude des micro-structures n'a plus que quelques coups à donner dans les chevilles des géants, l'industrie change, hallelujah.

Guic' the old a écrit:

Paradoxe habituel: ce sont les premiers à se plaindre qu'il n'y a pas d'émergence des bons artistes dans le monde médiatique actuel qui seront les premiers à les traiter de vendus dès qu'ils touchent plus de 3 personnes.

(Cf. le message y a quelque jours de chais pu qui sur la thématique "J'espère qu'on va pas se retrouver avec des pétasses de 16 ans aux concerts de Ty Segall")

Dans la même thématique, le pauvre Pete Doherty ou encore Miles Kane, prennent cher. J'étais dans les 10% les plus âgés quand j'ai vu les Rascals. L'héritage des baby rockers ?

Prédateur en maraude.

Omsk a écrit:

Prédateur en maraude.

haha j'ai vu ça tout à l'heure ouais : 'changera jamais ce vieux Dom !

et pour revenir à la conversation précédente, au risque de me faire profondément haïr : je ne trouve pas Rihanna et ce qu'elle fait si détestable, elle ne représente pas du tout pour moi le pire de ce qui est populaire aujourd'hui

(adieu planetgong)