Et les livres sans images, alors?

J'ai décidé de lire autant de classiques que possible cet été, j'ai commencé La Métamorphose de Kafka hier soir, ça se lit tout seul, sauf que j'ai choisi de me le farcir en .pdf sur l'ordi, et c'est probablement la pire idée que j'ai jamais eue car absolument inconfortable.

Ah ouais t'es ouf là :0
Déjà c'est pas toujours très fluide et puis bon, écran d'ordi quoi ! Comment tu fais pour corner un coin, pour écraser les moustiques, pour souligner les passages importants avec un criterium 0.7 et mettre des notes dans la marge afin d'ébaucher avec acuité ton analyse personnelle, ou pour arracher les pages qui t'énervent ?

ou corner les bas de page pour te souvenir de passages qui t'ont plu, de phrases à retenir (que tu ne retiens jamais au final)

blau_up a écrit:

ou corner les bas de page pour te souvenir de passages qui t'ont plu, de phrases à retenir (que tu ne retiens jamais au final)

roh c'était à peu près le seul truc sérieux de ma liste

ZigZagWanderer a écrit:

Comment tu fais pour corner un coin

mais ouais, d'ailleurs tu retournes jamais aux pages cornées. Mais ça fait classe quand tu prêtes ton livre après

ZigZagWanderer a écrit:

Ah ouais t'es ouf là :0
Déjà c'est pas toujours très fluide et puis bon, écran d'ordi quoi ! Comment tu fais pour corner un coin, pour écraser les moustiques, pour souligner les passages importants avec un criterium 0.7 et mettre des notes dans la marge afin d'ébaucher avec acuité ton analyse personnelle, ou pour arracher les pages qui t'énervent ?

Yup. C'est insupportable. Le truc cool peut être qui arrive moins sur papier, c'est quand tu détournes le regard, tu vois des mots écrits sur les murs et sur le front de ta soeur. Trippy stuff tu sais.
Tu peux aussi éditer les mots que tu veux sans que ça se voit, et le revendiquer Kafka. Exemple: "Cela marcha d’ailleurs sans difficulté, et finalement la masse de son corps, en dépit de sa largeur et de son poids, suivit lentement la rotation de la tête. " Tu crois pas qu'il y a moyen de faire quelque chose avec ça?
Quoique, ça n'aurait aucun intérêt puisque je suis sûre que le bouquin entier est une grosse métaphore dégueulasse.

Bon... Aucun argument... Je retourne au papier. Je me sers de The Pearl de Steinbeck en guise de cale en ce moment. Rien ne remplace ça!

ZigZagWanderer a écrit:

mais ouais, d'ailleurs tu retournes jamais aux pages cornées. Mais ça fait classe quand tu prêtes ton livre après

je connais des gens qui détestent que l'on corne les livres, je comprendrais éventuellement pour un livre à une 30aines d'euros mais pour un poche à 5€ c'est quand même un des petits plaisirs de la vie que de corner les pages!

blau_up a écrit:

ZigZagWanderer a écrit:

mais ouais, d'ailleurs tu retournes jamais aux pages cornées. Mais ça fait classe quand tu prêtes ton livre après

je connais des gens qui détestent que l'on corne les livres, je comprendrais éventuellement pour un livre à une 30aines d'euros mais pour un poche à 5€ c'est quand même un des petits plaisirs de la vie que de corner les pages!

Et de faire des taches de café et de condoler les pages dans son bain aussi

Tout à fait, il faut corner les pages, c'est important, en plus ça montre que tu as des idées. Faut pas croire, tout n'est pas bon à prendre chez Kafka... en fait, seules les pages cornées comptent. C'est en tout cas ce que tu pourras expliquer à ta sœur. D'ailleurs j'ai pas tout compris, t’utilises un projecteur pour afficher ton écran et le pdf qui s'y trouve ?

dumpsterbabe a écrit:

Tu peux aussi éditer les mots que tu veux sans que ça se voit, et le revendiquer Kafka. Exemple: "Cela marcha d’ailleurs sans difficulté, et finalement la masse de son corps, en dépit de sa largeur et de son poids, suivit lentement la rotation de la tête. " Tu crois pas qu'il y a moyen de faire quelque chose avec ça?
Quoique, ça n'aurait aucun intérêt puisque je suis sûre que le bouquin entier est une grosse métaphore dégueulasse.

Hmmf pas mal, ça a un petit côté "traité de mécanique des solides" fort sympathique. Sinon j'ai pas lu ce livre mais ça m'étonnerait pas que ça soit aussi creepy que Le Procès

Citation :

D'ailleurs j'ai pas tout compris, t’utilises un projecteur pour afficher ton écran et le pdf qui s'y trouve ?

Noooooon... Ah ah, la scène! "François sort son projecteur, l'allume et le connecte à son ordinateur, cherche Kafka sur Google et trouve La Métamorphose en .pdf. François s'assied sur son tabouret qui tourne, regarde son mur et y lit La Métamorphose. Sa soeur se pointe et se poste devant le mur pour le faire chier. François s'en fout, il peut lire sur la tête de sa soeur. François se promet d'arrêter les psychotropes." Je crois que dumbpster voulait parler d'un phénomène visuel (le même que quand tu regardes une lumière pendant un certain temps et que ta rétine est marquée encore quelques instants après que tu as détourné les yeux).

MC5 m'a tuer a écrit:

"François sort son projecteur, l'allume et le connecte à son ordinateur, cherche Kafka sur Google et trouve La Métamorphose en .pdf. François s'assied sur son tabouret qui tourne, regarde son mur et y lit La Métamorphose. Sa soeur se pointe et se poste devant le mur pour le faire chier. François s'en fout, il peut lire sur la tête de sa soeur. François se promet d'arrêter les psychotropes."

Citation :

Je crois que dumbpster voulait parler d'un phénomène visuel (le même que quand tu regardes une lumière pendant un certain temps et que ta rétine est marquée encore quelques instants après que tu as détourné les yeux).

Yep, c'est le "Syndrome du lapin assassiné devant une fenêtre à barreaux un jour de grand beau temps"

blau_up a écrit:

ou corner les bas de page pour te souvenir de passages qui t'ont plu, de phrases à retenir (que tu ne retiens jamais au final)

c'est pour ça que j'abhore le cornage : je préfère les retenir

MC5 -> Okééé

ratel a écrit:

blau_up a écrit:

ou corner les bas de page pour te souvenir de passages qui t'ont plu, de phrases à retenir (que tu ne retiens jamais au final)

c'est pour ça que j'abhore le cornage : je préfère les retenir

blau_up a écrit:

ZigZagWanderer a écrit:

mais ouais, d'ailleurs tu retournes jamais aux pages cornées. Mais ça fait classe quand tu prêtes ton livre après

je connais des gens qui détestent que l'on corne les livres, je comprendrais éventuellement pour un livre à une 30aines d'euros mais pour un poche à 5€ c'est quand même un des petits plaisirs de la vie que de corner les pages!

Non, tout poche qu'il soit, ce n'est pas son édition qui fait sa valeur, mais les vrais morceaux de littérature qu'il y a en dedans du bouquin. Perso, c'est très aléatoire, et vis à vis du livre, et surtout, je vis selon une méthode "foutu pour foutu"...
Exemple: d'habitude, je supporte pas qu'un bouquin s'abime. Mon "Voyage au bout de la nuit", tout poche qu'il soit, est encore quasi - neuf d'aspect extérieur, bien que je l'aie lu (en) plusieurs fois. Par contre le Stephen King de cet été, une fois deux coins cornés et la tranche cassée (putain de livre de poche de 800 pages, ça tient jamais, et apres ca nuit au confort de lecture de tes doigts sur la tranche), ben là t'as l'impression que le Fléau il est passé sur le bouquin himself. Et je m'en fous.

Mais dans l'absolu, je suis d'une maniaquerie culturelle intransigeante... Corner une page, c'est aussi désagréable qu'une fissure sur le boitier cristal d'un CD, ou un coin de pochette vinyle qui a pris un chtar.

Rhô-la-la, encore un sujet qui va dériver en débats furieux du type "Faut-il couvrir ses livres avec du papier cristallisé 60g ou avec du film autocollant en polyamine ?"

Citation :

"Dans ce livre, nous avançons l'idée que si des décennies de rébellion contre-culturelle n'ont rien changé, c'est parce que la théorie de la société sur laquelle repose l'idée contre-culturelle est fausse".

Joseph Heath et Andrew Potter proposent une analyse à la fois précise et passionnante des mouvements culturels de la société de consommation de ces trente dernières années, mouvements qui se veulent radicaux et rejettent en bloc le système et par conséquent, la participation à la démocratie politique. De la naissance de la contre-culture à son institutionnalisation, les deux essayistes mettent à nu les mécanismes de récupération par le capitalisme de ces mouvements anticonsommations dont l'émergence a eu pour résultat de créer de nouveaux marchés et de renforcer le système, au lieu de combattre ses perversions et ses excès. A la fois histoire de la pop culture, manifeste politique et analyse sociale, cet essai propose un vrai débat, s'amuse à remettre en question les personnalités les plus médiatiques de la contre-culture (Michael Moore, Naomi Klein... ) mais surtout, invite le lecteur à trouver de nouvelles pistes de réflexion.

Le topo est alléchant et toute critique intelligente du système est bonne à prendre. Ca se lit bien ?

Oui, très bien même !

Ca donne envie ce bouquin sur la contre-culture.



Je ne peux résister à l'envie de faire partager le grand plaisir que j'ai eu à lire "Kiss and tell" d'Alain de Botton, brillantissime et drôle: l'histoire d'un type qui décide d'écrire la biographie de la première personne qu'il va croiser, et qui s'avère être une fort interéssante jeune femme. Le monsieur écrit en anglais, je suppose qu'il a été traduit mais la VO est un pur régal. Pour ceux qui connaissent, ça m'a rappelé Julian Barnes, ce qui venant de moi est un compliment.

Recueil de nouvelles de l'écrivain anarchiste suédois, constituant sa philosophie par petites touches. Inégal mais pas inintéressant. Ses textes sur Paris et la France de l'après-guerre sont saisissants.

"La contrebasse ou bien la flûte, chacun dispose d'un instrument avec lequel il pense pouvoir faire l'expérience de la liberté. Il était une fois un homme qui possédait une contre-basse. Le soir, il s'enfermait dans l'unique pièce de son appartement et jouait pour lui-même, loin de sa jeune épouse. Il finit par savoir jouer assez bien pour devenir membre d'un orchestre de danse. Peu à peu, il devint tout à fait évident qu'il possédait l'étoffe d'un bassiste éminent. Bientôt, il s'enferma à clé le matin et le soir.

Mais il arriva que le couple eut un enfant, un garçon. Au début, tout fut à peu près comme d'habitude : le père jouait, le fils pleurait et la mère ne disait rien. Mais le père finit par remarquer que l'enfant n'aimait pas cet instrument. Peu à peu le père se mit à lui aussi à prendre en grippe les contrebasses. Il se mit à jouer de plus en plus mal, et ses camarades lui dirent ce qu'il en était.

Le petit d'abord, répondit-il."

C'est publié par Agone, ça ne peut pas être mauvais

Ah ah ah ah, la canaille anarchiste sort de l'ombre

Damned, je suis démasqué !



Dans le même genre, Agone avait publié un bouquin comparable pour Orwell (plus volumineux tout de même) : "A ma guise".

Rhô oui, faut absolument que je le chope, celui d'Orwell

Profité de quelques répis durant les vacances pour lire ça :







J'imagine qu'il n'est pas necessaire de revenir sur la bête.



et ça :







La descente aux enfer inattendue et ultra-rapide (les fameux "5 matins") d'un jeune instituteur du centre de l'australie, qui découvre tour a tour et par un mecanisme implaccable et absurde les jeux d'argents, l'alcoolisme, l'errance, la ruine et même la chasse au kangourous en voiture avec les beaufs locaux complètement avinés en plein milieu de la nuit. Bref, un roman très court mais particulièrement saisissant, qui laisse un goût assez amer dans la bouche.