Et les livres sans images, alors?

Si tout va bien, la semaine prochaine j'attaque:

Une fois rentré dans le style, voilà un génial pavé.

J'ai lu La Possibilité d'une Île de Houellebecq, ce week-end.

La polémique autour de son dernier ouvrage a eu l'effet inverse escompté par ses détracteurs sur moi, elle m'a donné envie de lire un autre Houellebecq après L'extension du Domaine de Lutte que j'avais beaucoup aimé (malgré une fin un peu mal-foutue et décevante). Ce livre comprend le même genre de saillies que son dernier ouvrage (que certains qualifieront rapidement de "racistes" ou "misogynes" pour ma part je dirai qu'elles sont surtout profondément pessimiste sur la nature humaine... voir misanthropes), cependant réduire Houellebecq à des polémiques sur le ton c'est aussi passé à coté de ce qui le rend si intéressant. 

Houellebecq se lance dans l'anticipation et pour être fan du genre, je pense qu'il comprend très bien les ressorts de l'exercice: critiquer la société moderne en en exagérant certains aspects. Houellebecq n'est pas un "bon" styliste, son écriture est assez plate (mais fluide, c'est facile à lire) mais il a une capacité à saisir les travers et la psyché d'une époque. Je suis convaincu que dans 100 ans on pourra encore lire Houellebecq comme on lit aujourd'hui Zola pour comprendre l'état d'esprit de la révolution industrielle.

Ce livre est comme Extension du Domaine de Lutte, assez déprimant, Houellebecq est toujours obsédé par le sexe (et la mort), il pousse la logique du "jeunisme" dans ses retranchements afin de mieux la critiquer.
Le livre fait aussi écho à une autre de mes lectures récentes: La Planète des Singes de Pierre Boule. Dans les deux j'y vois une interrogations de la place de l'homme sur terre. Chez Pierre Boule: remplacé par des singes, chez Houellebecq par des néo-humains, dans les deux cas un retour à l'était primitif etc.

Ralala comme il n'assume pas son retour le Béro! Il poste 2 secondes et il supprime son post

C'était sur Pierre B. ? Dommage  (pour rappel, je ne suis pas susceptible)

Audimat #2
une revue sur la musique qui ambitionne de faire de l'analyse
personnellement je suis assez friand de l'idée (ça ravive mes souvenirs de sciences sociales) mais je comprendrais que ce soit pas le cas de tout le monde
c'est pas inintéressant, certains très bons papiers, d'autres dont j'ai eu du mal à voir "la portée analytique" (une "validation" de la thèse qu'ils défendaient)
mention pour le papier sur la house, je m'attendais à un truc bien pompeux après les premières lignes, et en réalité c'est un super exposé sur l'explication du manque d'intérêt des sciences sociales et des journalistes à évoquer la house comme objet d'étude ou sujet

ZigZagWanderer a écrit:

C'était sur Pierre B. ? Dommage  (pour rappel, je ne suis pas susceptible)

Quelle perspicacité! Et une louable curiosité.

Pierre Benoît ?

Une question me taraude depuis quelque temps, cher baron : pourquoi mettez-vous une majuscule à votre particule nobiliaire ?

Béroalde De Fuzz a écrit:

ZigZagWanderer a écrit:

C'était sur Pierre B. ? Dommage  (pour rappel, je ne suis pas susceptible)

Quelle perspicacité! Et une louable curiosité.

C'est dommage, c'est plus où moins ce que j’espérais en rebondissant sur le sujet.

Yves Guillotine a écrit:

Une question me taraude depuis quelque temps, cher baron : pourquoi mettez-vous une majuscule à votre particule nobiliaire ?

Parce que ce n'est pas une particule nobiliaire, supposé-je.

Vous êtes très chou, Zig et Urizen

John the revelator a écrit:

Si tout va bien, la semaine prochaine j'attaque:

De mieux en mieux. Si les francophones se sentent d'attendre le 2nd semestre 2015 pour le voir traduit...

Je me suis lancé là-dedans :



Après les Six paradoxes à la marquise de V... assez plaisants (mais qui ne sont que 5), je me suis régalé avec les Considérations sur la France et Sur le protestantisme.

Je fais une pause avant d'entamer l'Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autres institutions humaines et je commence dès demain ceci :

tiens ça me fait penser que j'ai toujours un livre pas encore lu de Mikhaïl Boulgakov acheté suite aux recommandations d'une jeune fille sur laquelle j'avais des vus à une époque

C'est aussi une fille qui m'a recommandé Boulgakov.
Mais faut se méfier des livres que les filles nous poussent à lire : j'ai lu un Anna Gravalda comme ça, et un Philip Roth, et un Garcia Marquez.
Je ne suis pas machiste, mais j'ai du mérite à ne pas l'être après ça. Bon on m'a fait aussi lire un Kundera et c'est pas mal.

Ouais, enfin, le Maitre et Marguerite, hein, quoi... c'est un des trois ou quatre bouquins les plus fascinants que j'ai lu. Comme ça vous pourrai dire qu'un mec aussi vous l'a recommandé.

Yves Guillotines a écrit:

C'est aussi une fille qui m'a recommandé Boulgakov.
Mais faut se méfier des livres que les filles nous poussent à lire : j'ai lu un Anna Gravalda comme ça, et un Philip Roth, et un Garcia Marquez.
Je ne suis pas machiste, mais j'ai du mérite à ne pas l'être après ça. Bon on m'a fait aussi lire un Kundera et c'est pas mal.

"Je ne suis pas machiste, mais j'ai du mérite à ne pas l'être après ça"


Vu que la conclusion à laquelle tu arrives est la remise en doute des goûts littéraires de la gente féminine plutôt que tes propres goûts en matière de femmes ou ton influençabilité par cette même gente, laisse nous le droit d'en douter. Juste un peu. 


Sinon, oui, Puck a évidement raison, le Maître et Marguerite est un grand livre.

C'était moins de l'influençabilité que de la curiosité. J'aurais tendance à dire que c'était plus une vanne qu'autre chose, mais baste, je te laisse douter, ne t'inquiète pas, pour ce que ça m'importe !
Je ne remets pas mes goûts en cause pour autant, sauf pour celle qui m'a conseillé le Gravalda, une erreur de jeunesse que je renie sans peine.

En ce qui concerne le Maître et Marguerite, j'avais en fait totalement confiance, mais maintenant c'est un peu moins le cas après ces deux commentaires.

Très bonne l'édition du maître de Maistre par Pierre Glaudes en collection "Bouquins", cardinal même: tu ne l'avais pas déjà lue?
Renchérissons sur le chorus dithyrambique: c'est immense, Le Maître et Marguerite (adaptation cinématographique dingue, aussi).

Quant à moi, je ne lis plus que des épopées baroques depuis un an, et ça va encore durer. (A mes heures de distraction, pour un peu de relâche, je m'encanaille avec des tragi-comédies de Georges de Scudéry ou la Galerie des Femmes Fortes du Père jésuite Le Moyne.)

Bon ce que j'ai dit plus haut, sur la prétendue confiance diminuée par les deux commentaires concernant le livre, c'était dénué de tout fondement et dit dans l'unique but d'être désagréable, intention méprisable dont je ne me vante pas.

Non Béro, je n'avais jamais lu du Joseph de Maistre jusqu'ici !
Je le reprendrai après le Boulgakov, qui, je le crains, ne m'occupera pas longtemps.

Yves Guillotines a écrit:

c'était dénué de tout fondement et dit dans l'unique but d'être désagréable, intention méprisable dont je ne me vante pas.

Intention néanmoins estimable (c'est dingue comme on devient civilisé ici)

Et pof, le plus grand auteur vivant est mort.

OH Non.

... En prévision de ma prochaine lecture du Ulysse de Joyce (lui même lié à mon prochain séjour à Dublin), je me refais "l'original"  (lu il y a facile 15 ans.)

Eh ben c'est marrant comme on oublie vite certains détails, tels que, ben, toute la première partie ave Télémaque. Et aussi la (nécessaire) répétitivité du style (L'aurore aux doigts de roses sortant de son berceau de brume, etc.) qui, étonnamment, ne nuit pas à l'élan épique du truc (manquerait plus que ça) qui finit par t'embarquer. 

 
Ben oui, finasser sur les répétitions d'Homère (qui n'est pas fait pour être lu, et qui plus est pas comme une narration continue), ce serait comme cracher sur les refrains dans le rock'n'roll.

Je ne savais pas que Philippe Brunet, traducteur de l'Iliade, avait dirigé une édition de l'Odyssée. Ses reconstitutions de prestations d'aède (il a l'allure de troubadour qui va avec), alternant déclamation en hexamètres français et en grec ancien avec sa lyre éthiopienne, sont fascinantes, j'écoute en boucle les quelques enregistrements qu'on trouve de-ci de-là.