Avant-Gardisme Surréaliste Aventureux : Qu'est-ce donc ?

Pas normal. ça marche chez moi.
Psssstttt : plutôt en mp, on a dit ...

Wow, eh ben y'a du boulot ! Mefi !

C'est la pochette originale du disque telle qu'on la trouvait en France. Un des deux disques les plus populaires du groupe, avec In the land of grey and pink (le 1er était difficilement trouvable). Le titre qui suit est assez caractéristique : mélodie très pop, voix haut perchée de Pye Hastings qui contraste avec la voix très basse de Richard Sinclair; solo d'orgue ratledgien dans le son, mais beaucoup plus traditionnellement moëlleux dans l'interprétation, de David Sinclair; batterie sautillante de Richard Coughlan. Elégance britannique.

Et, dans le même esprit, mais avec Sinclair aux lead vocals, cette fois :

J'adore ce groupe !

Tu fais bien !


La suite, c'est donc "In the land of grey and pink", même recette (les 2 sont sortis à 6 mois d'intervalle). C'est le plus gros succès commercial de Caravan. Présence plus affirmée de Richard Sinclair au chant, trois jolies chansons sur la 1ere face, beaucoup d'orgue (on passe même pas loin de l'indigestion sur le medley 9 feet underground qui occupe la 2e face) et pas mal de sax de Jimmy Hastings, le cousin de Pye.
J'avais déjà posté une vidéo de Golf Girl, mais celle-ci est de bien meilleure qualité :

Typiquement un morceau de Richard Sinclair (il est aussi l'auteur de O Caroline, sur le 1er Matching Mole). On retrouvera cette patte-là chez Hatfield & the North plus tard.
Et le morceau titre, pour faire bonne mesure.

au fait



merci Peter !

Spoiler:

Waterloo Lily, sorti en 72, a déçu les amateurs de Caravan. Départ de David Sinclair pour Matching Mole, remplacé par Steve MIller, qui préfère le Wurlitzer au Hammond. On a reproché un virage jazz-rockeux à ce Caravan là. Mouaifff, c'est pas évident de mon point de vue. Caravan continue à faire des chansons, même s'il y a un instru groovy dans l'album (Nothing at all). Par contre, il est clair que Richard Sinclair s'affirme ici comme un bassiste fichtrement pétulant, comme sur cette chanson de Pye Hastings, Aristocracy:

L'absence de David Sinclair laisse de la place aux guitares : Caravan a donc invité Phil Miller, frère de Steve et futur Matching Mole et Hatfield, à faire des solos. Je pense que c'est lui qu'on entend à la wah wah sur ce titre.
Et la chanson titre. C'est Richard qui chante :

J'aime autant ce dixe que les 2 précédents. Mais, encore une fois, il faut relativiser : l'écoute depuis près de 40 ans, hein.

@ Ratel : de rien. D'autant que je ne suis pas certain que tu trouveras vraiment ton bonheur dans tout ça. Ravi de constater la vigueur de ton appendice caudal, en tous cas.

Le 1er album d'Hatfield & the North est un diamant canterburien. Un diamant impur, certes, entâché de quelques scories jazz-rockeuses (on est en 74 ...). Le groupe se forme de Richard Sinclair, au sommet de son art comme compositeur, bassiste et chanteur; de l'ancien batteur de Gong, Pip Pyle; de Phil Miller, guitariste issu de Matching Mole après l'accident de Wyatt, et du claviériste (parfois subtil, mais parfois envahissant) Dave Stewart. On pourra trouver tout cela un peu "tasse de thé-petit doigt en l'air", c'est vrai qu'on est un peu loin d'Alice Cooper, mais je trouve un charme fou à ce disque. Pour ma part, je n'ai pas hésité à le charcuter avec Audacity pour faire disparaître les acrobaties pénibles de quelques titres et n'en garder que la quintessence.
Par quoi commencer ? Le wyattophile que je suis se précipitera d'abord sur Calyx où le chant sans paroles si caractéristique de Robert, invité sur ce titre, fait merveille.

Puis sur cet enchaînement de trois chansons de Richard Sinclair :Licks for the Ladies / Bossa Nochance / Big Jobs No. 2

Au début de la 2de face, Fol de Rol contient un des plus délicieux solos de base qui soient :

Puis ce bonus track d'un titre qui sera repris dans le 2d album : Fitter Stoke has a bath.

Pour prolonger ce qui précède (nous sommes donc du côté de Canterbury), le blondinet avec la guitare,c'est Richard Sinclair.
(A côté : Dave McRae, pianiste de Matching Mole; Andy Summers, guitariste de Kevin Coyne; Nick Mason, batteur de Pink Floyd et Fred Frith, guitariste, violoniste, pianiste, xylophoniste de Henry Cow. Et RW, évidemment).

Après Caravan et Hatfield, il poursuit avec quelques albums comme ce Caravan of dreams :

Et un très joli duo avec Hugh Hopper :

Autant le 1er fait penser irésistiblement à Joy of a toy de Kevin Ayers (les flutiaux), autant le 2d évoque irrésistiblement Wyatt (le chant à 8'15).

J'en profite pour signaler la récente réédition du In the land of grey and pink (c'est ça, hein?) de Caravan (chroniquée par Ungemuth dans le R&F de ce mois-ci).

Ce serait -y point la réédition du quarantenaire en triple cd des foyes ?
J'avais déjà vu la chose sur Internet (un nouveau moyen de communication très commode, finalement) et ça me semble etre * force doublons et autres redondances. Je pense que l'édition normale suffit.
* je ne peux plus faire l'accent circonflexe sur le "e". Pourtant ça fonctionne sur un traitement de texte, ce n'est pas le clavier qui est fautif. C'est affreux comme impression : est-ce que je serai obligé de taper "circonflexe" à chaque fois ?

Il existe aussi une limited 40th Anniversary Edition 2LP vinyl album of In The Land of Grey and Pink à 25 £ tout de me(circonflexe)me ...

A l'opposé de Caravan, sur le curseur Pop -> Avant-garde, il y a évidemment Henry Cow.
La fin de Living in the heart of the beast :

Now is the time to begin to go forward - advance from despair,
the darkness of solitary men - who are chained in a market they cannot control -
in the name of a freedom that hangs like a pall on our cities.
And their towers of silence we shall destroy.

Now is the time to begin to determine directions,
refuse to admit the existence of destiny's rule.
We shall seize from all heroes and merchants our labour, our lives, and our practice of history :
this, our choice, defines the truth of all that we do.

Seize on the words that oppose us with alien force;
they're enslaved by the power of capital's kings
who reduce them to coinage and hollow exchange in the struggle to hold us,
they're bitterly outlasting...
Time to sweep them down from power - deeds renew words.

Dare to take sides in the fight for freedom that is common cause
let us all be as strong and as resolute.
We're in the midst of a universe turning
in turmoil; of classes and armies of thought
making war - their contradictions clash and echo through time.

Henry Cow / Slapp Happy en fait ...

au fait, peter, Moondog, est-ce de l'agsa ?

Je ne sais pas, n'étant point l'arbitre des élégances en la matière. Mais j'aime bien, tout en connaissant surtout le 1er album éponyme de 69. Le morceau que tu as posté est achteu bien en tous cas.

Je ne résiste pas à la tentation de reposter ce morceau de Gentle Giant découvert il y a peu



un mix subtil entre l'inspecteur Gadget et le Flic de Beverly Hills

ces progueux se permettent véritablement TOUT

Gentle Giant, c'est une valeur sûre. C'est presque de la triche, d'en poster, tant c'est facile.
Ne surtout pas oublier leur légendaire prestation sur "Proclamation": des boutons de manchettes aux grimaces déconstipées d'un batteur expansifs jusqu'à la convulsion (immanquable, à partir de 1:22), tout justifie un re-postage:



Tiens, ça me fait penser que j'en ai chopé, du prog allemand 70's, à la broc':

A quatorze ans, j'aurais adoré.

Je consulte vos posts avec patience et douceur, mais auriez-vous l'exrême obligeance de bien vouloir ARRÊTER DE POURRIR MON JOLI SUJET AVEC VOS HORREURS
Merci, c'est gentil.

'tain Gentle Giant sacré style le batteur, j'aime beaucoup sa façon de rentrer dans les morceaux
Désolé Peter, ça n'a rien à faire ici certes

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

Je consulte vos posts avec patience et douceur, mais auriez-vous l'exrême obligeance de bien vouloir ARRÊTER DE POURRIR MON JOLI SUJET AVEC VOS HORREURS
Merci, c'est gentil.

poukoi tu dis Moondog c'est une horreur ? c'est pô zentil

Ah, mais non, énorme quiproquo il y a ! Je ne parlais que des videos de Gentle Giant. Moondog, c'est bien. Il faut que j'en écoute davantage d'ailleurs. Comme je le disais, je connais bien le 1er album, moins le reste. Mais ton morceau me plaît bien. Quel album est-ce ?

sais pô ! - connais rein à Moondog, je picore / explore, justement. peu avant sa période allemande, je pense.



taquineries mises à part, le tiroir où ranger Moondog avec le moins de bouts qui dépassent, je pense que c'est "compositeurs classiques américains du XXe siècle", entre Harry Partch et LaMonte Young.

Oui, surement. Chuis pas fort en tiroirs. Il est chouette ce morceau aussi. Merci m'sieur.

Alors moi j'adore Moondog, c'est toujours lui que je cite quand je veux faire genre j'écoute autre chose que du garage rock. Il est classé « AGSA » chez moi – oui je suis très influencé par les avancées sémantiques accomplies ici –, mais en fait je connais très mal. Enfin pour l'instant il ne ma jamais déçu, donc j'ai et je recommande :

- Moondog 1956 (Prestige) → tout à fait charmant, plein d'idées, avec un côté « nature » même pas chiant : bruitages divers dans le genre bruit d'une rivière ou croassements de grenouille, instruments « primitifs » (Ratel pas taper) : surtout des percussions, avec rien d'autre qu'un, parfois deux instruments « lead » (j'ai pas la bonne terminologie pour parler de tout ça moi ) au-dessus, violon, piano ou voix. Au final ça sonne très épuré.


- Moondog (1969) →magnifique, encore mieux que celui d'au-dessus, mais dans un genre très différent : espèce de petites symphonies, ça sonne beaucoup plus « musique classique ».
(bouhouuh )

- Moondog II (1971) →il revient globalement à son style de 1959 ici, ça fait un peu redite parfois, mais ça reste très sympa, et puis certaines pistes vont quand même dans d'autres directions.

Moondog, grandiose. Il faut lire sa bio, quel destin!

Joe Meek a produit un chouette album de reprises (il a été réédité)