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Béroalde De Fuzz a écrit:

Le vrai duel aujourd'hui ne passe pas du tout entre un prétendu élitisme de la "grande" culture, contre une culture dite "populaire". Mais entre véritable culture humanisante (qu'elle soit de type humaniste classique, ou populaire), et industrie du divertissement déshumanisante (cette "gigantesque conspiration contre le silence" dont l'unique fonction selon Bernanos est "d'empêcher toute forme de vie intérieure").

C'est rien beau.

Béroalde De Fuzz a écrit:

teenagegraveman a écrit:

D'ailleurs, ici, tout est presque culture populaire, ne crachons pas dans la soupe.

Attention, attention à la distinction entre culture populaire et industrie du divertissement de masse: la différence entre Charlie Feathers et Phil Collins, pour faire simple.
Comme toujours, nos malentendus viennent de problèmes de termes: définissons.
Le rock'n'roll est une musique populaire; le rock variétoche est un produit de consommation à étiquette culturelle (l'ennemi, quoi).

Le vrai duel aujourd'hui ne passe pas du tout entre un prétendu élitisme de la "grande" culture, contre une culture dite "populaire". Mais entre véritable culture humanisante (qu'elle soit de type humaniste classique, ou populaire), et industrie du divertissement déshumanisante (cette "gigantesque conspiration contre le silence" dont l'unique fonction selon Bernanos est "d'empêcher toute forme de vie intérieure").
Montreuil et Chateaubriand, même combat

Ce que je voulais dire, c'est que la frontière entre ces deux zones étaient plus ténue il y a quelques décennies.
Les Beatles, c'était et de la culture pop, et du divertissement de masse en mode proto-industriel.
Et disons que rapprocher rock'n'roll comme musique populaire et rock variétoche (FM ?), c'est un peu anachronique comme démarche non ?
Aujourd'hui, il y a encore des zones d’achoppement et c'est bien heureux, de plus en plus rares malheureusement aussi.

Sur la seconde partie de ton propos, tu m'obliges à acquiescer avec vigueur !

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

Béroalde De Fuzz a écrit:

Le vrai duel aujourd'hui ne passe pas du tout entre un prétendu élitisme de la "grande" culture, contre une culture dite "populaire". Mais entre véritable culture humanisante (qu'elle soit de type humaniste classique, ou populaire), et industrie du divertissement déshumanisante (cette "gigantesque conspiration contre le silence" dont l'unique fonction selon Bernanos est "d'empêcher toute forme de vie intérieure").

C'est rien beau.

Pardon

Spoiler:

Béroalde De Fuzz a écrit:

la différence entre Charlie Feathers et Phil Collins, pour faire simple.

entre rockers et mods tu veux dire?

teenagegraveman a écrit:

Les Beatles, c'était et de la culture pop, et du divertissement de masse en mode proto-industriel.
!

il y avait un côté approximatif dans leur calcul commercial qui les rend sympathiques tout de même. et ils étaient un poil avant gardistes, pas juste des Justin Bieber 60's (et je ne parle même pas de talent).

Oui oui c'était pas une accusation à leur encontre, à l'époque on savait encore marier avant garde, talent et diffusion de masse.

Ça m'avait manqué ce genre de discussions ça faisait un moment qu'il n'y en avait pas eu !

Principe tue dans les annees 80. Genre entre Thriller et Holiday. En gros quand on a commencé a faire plus d'efforts pour chercher des realisateurs de clips que des artistes musicaux

HS complet: on vient de m'envoyer ça pour des futurs faire-part de mariage
http://www.lesanneesvinyls.com/

John the revelator a écrit:

HS complet: on vient de m'envoyer ça pour des futurs faire-part de mariage
[url=http://www.lesanneesvinyls.com/

http://www.lesanneesvinyls.com/[/quote[/url]]

j'ai déjà quelques idées pour mes prochaines productions. faut juste que j'aprenne à me servir de ce putain de logicile de "mastering".

Je rentre d'un mariage, bref, moi j'ai le sentiment que le goût n'est actuellement que l'apanage d'une caste assez bâtarde socialement parlant (classe populaire, classe moyenne, petite bourgeoisie), plutôt autodidacte et très minoritaire.
Une poignée de personnes qui s'intéressent à l'art sous toutes ses formes (musique, littérature, peinture, cinéma, etc.) et à travers tous les âges.
En général, quand ces personnes ont mauvais goût dans un certain domaine (musique, littérature), c'est qu'ils se foutent de ce domaine là, mais ils se rattrapent bien sur d'autres.

Entre masses populaires et élites pécuniaires, il y a la même ignorance et la même absence de goût, sauf que chez les plus riches, c'est bardé de fatuité et de prétention, l'essentiel est dans le paraître, il n'y a pas de véritable intérêt ou de passion sincère pour l'art.
On feint de s'émerveiller devant des immondices, on les achète, subventionne, etc.
La masse populaire, avec l'ingénuité de l'enfant qui rit devant l'empereur qui parade nu, dénonce cette fatuité avec les mots dont elle dispose, parce qu'elle la voit, elle a beau ne pas avoir de goût en ce qui concerne musique et littérature, devant ce qui est pictural, elle a une approche beaucoup plus sincère, bien que ignorante (ou parce qu'ignorante).
Elle distingue instinctivement le beau du vain.
Et d'ailleurs, les merdes qu'elle affectionne, la masse populaire, même si elle les affectionne parfois de façon fugace, elle les affectionne franchement, elle au moins.

Sinon je rejoins ce qui se dit sur l'abrutissement culturel des masses, je crois d'ailleurs qu'il y a un passage sur le sujet dans 1984.

Je suis entièrement d'accord avec Yves !

Yves Guillotines a écrit:

sauf que chez les plus riches, c'est bardé de fatuité et de prétention, l'essentiel est dans le paraître, il n'y a pas de véritable intérêt ou de passion sincère pour l'art.
On feint de s'émerveiller devant des immondices, on les achète, subventionne, etc.

oui !
je pense qu'une bonne partie de l'art contemporain "fonctionne" parce que précisément il s'adresse à des gens qui n'ont pas de goûts mais besoin de revendiquer un intérêt pour l'art
on achète un peu n'importe quoi bien clinquant pour montrer qu'on a de la tune et qu'on est un homme du monde
mais il manque la passion sincère comme tu le soulignes

teenagegraveman a écrit:

Pas loin de corroborer les dires du sieur Bigot,
je crois que le niveau de la culture populaire est propre à notre époque, même si on retrouve les germes de cette dérive dès la fin des années 70 (voir avant ?).
D'ailleurs, ici, tout est presque culture populaire, ne crachons pas dans la soupe. Je vais faire mon marxiste de bas étage, mais je crois que ce pourrissement culturel prend racine dans cette économie du tout marché qui s'est diffusé avec la révolution libérale des 80s (grande théorie n'est ce pô ?).

le libéralisme est une théorie née au 19ème siècle
et appliquée probablement de façon bien plus brutale pendant la révolution industrielle que de nos jours

à part ça je pense pas que l'économie capitaliste induisent un "pourrissement culturel" , je pense simplement qu'elle l'accompagne
en gros les gens vont vers les choses et le capitalisme est là pour remplir la demande

je pense qu'au mieux ça a un effet amplificateur, mais je doute que ce soit la source

Je crois que c'est plutôt moi qui suis d'accord avec toi Francky, ou avec vous, au lire des commentaires précédents!

(en mode Francky du Grand Détournement)

Et sinon Clément fait référence à l'ère Tatcher/Reagan c'est ça?

Je pense pas que ça soit lié à une histoire de système économique, mais plutôt à une dynamique d'aseptisation générale (le tout orchestré par les illuminatis bien sûr, lolilol).

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