Et les livres sans images, alors?

Et comme je suis un bourrin, mon roman de vampires préféré doit bien être Les Fils des Ténèbres de Dan Simmons. Dracula, tiers monde, capitalisme, sida, sang, sexe et sueur... et un hélicoptère qui explose. Les fictions se divisent en deux grandes catégories, celles avec hélicoptères qui explosent, et celles sans hélicoptères qui explosent. Les Fils des Ténèbres est le meilleur roman de vampires avec hélicoptères qui explosent. Attention, une histoire avec hélicoptère qui explose peut ne pas avoir d’hélicoptère qui explose (par exemple les Die Hard, ou beaucoup de choses exploses, surtout des immeubles et des avions, mais pas d’hélicoptères), et de même, une histoire sans hélicoptères qui explose peut avoir un hélicoptère qui explose (il me semble que le final de Perro le Fou a une scène d'explosion d’hélicoptère). Et oui, j'ai bien réussi à caser neuf fois le mot hélicoptère. Dix.

Je comprends mieux ton point de vue Ziggy Je dois être un peu dix-neuvièmiste

Sinon j'ai attaqué Game Of Thrones en bouquin : passionnant !

Bon, de mon côté:



J'en suis pas encore à la moitié, mais déjà je letrouve assez fabuleux: un jeune boursier arrive dans une université du Vermont, rejoint un court de grec bizarre (6 eleves, un prof bizzarre un truc qui pu la secte / société secrète..)
C'est entre "les lois de l'attraction" et un Harry Potter qui tournerai mal, et surtout, c'est super bien écrit, lettré, fluide, fin...C'est si éloigné de l'écrit / parlé si fréquent chez les auteurs contemporains... Ca fait du bien.

Pour ma part, j'ai terminé :



Un court livre de 120 pages expliquant la pensée politique d'Orwell basée sur la common decency. On y retrouve le socialisme à visage humain de l'auteur anglais qui repose surtout sur la morale des petites gens et le bon sens populaire. A l'inverse, Orwell s'attaque aux grands penseurs technocrates de son temps, piliers volontaires ou inconscients des totalitarismes de l'époque et aptes à forger un homme nouveau. Passionnant et à ranger à côté des classiques 1984 ou Hommage à la Catalogne (qui, en filigrane, abordent ces thématiques).



Découverte d'un talentueux écrivain via son premier roman. 15 ans après sa déportation à Buchenwald (refoulé dans son inconscient), Semprun revient sur ses années de guerre (43-45) avec un style et une plume très efficaces. La trame, c'est le trajet dans un wagon surchargé vers l'Allemagne. Sauf que le cheminement est perpétuellement coupé (mais ça reste étonnement lisible) par les événements passés (le maquis, la fuite des Républicains espagnols, Paris en 40...), futurs proches (le camp) ou plus lointains (la libération et le rapatriement).

Semprun ne nous narre pas le fonctionnement concentrationnaire comme un Primo Levi mais plutôt comment on y arrive, le tout par petites touches. Il y interroge la banalité du mal, la lâcheté du quotidien, la cruauté du hasard... Toutes choses lues par ailleurs mais ici très bien senties (et rendues). Un roman existentiel et philosophique que je conseille fortement.

Ca me rappelle "W ou le souvenir d'enfance" de Perec, que j'ai lu au collège. J'avais eu du mal à supporter la dichotomie narrative de l'oeuvre... Je crois que le mot le plus juste qui m'est venu à l'esprit à l'époque, c'était "schizophrénique"

Je viens de croiser le dernier bouquin de JA Leger en occase, l'ai donc pris. Il semble y parler de sa periode Melmoth en plus...

Je suis pas trop lecture moi, c'est dommage, sauf pour tout ce qui touche à l'histoire (oui, après la musique, moi c'est l'histoire).

Ca fera un peu tâche ici mais bon, comme je l'ai terminé hier, j'en parle.

"LA GUERRE SECRETE"



Sous ce titre nanardais, se cache deux tommes (d'environ 600 pages chacun) d'un historien américains (assez neutre) ANTHONY CAVE BROWN qui nous récite (dans le style documentaire/roman de PARIS BRULE-T-IL ?) "l'histoire secrète" justement, de la seconde guerre mondiale.

Juste pour dire, moi qui croyait bien connaitre la seconde guerre mondiale, j'ai vraiment redécouvert le véritable déroulement de cet imbroglio qui mèle politique, diplomatie, espionnage, stratégie, ruse... enfin vraiment captivant, on en apprend à toutes les pages.

Outre ces découvertes (qui vous emmèneront dans les complots des ambassades turques, jusqu'à l'espionnage bord des péniches du Nil [actualité car il est beaucoup question des frères musulmans aussi lors de ce passage], de la non-célèbre ULTRA, aux confins de l'océan Atlantique), le style est assez compréhensible, même s'il faut s'accrocher aux 20 premières pages (la trentaine de noms par page de capitaine/secrétaire/aristocrate...), et on redécouvre vraiment totalement ce conflit sous toutes les coutures (mentions spéciales aux stratégies de ruses, d'espionnages, diplomatiques, ou opérations méconnu à haut risque).

Loin d'être un autre pavé comme tant d'autre, le gus qui a écrit ça est assez reconnu et son travail fut vraiment titanesque (ouverture des archives d'ULTRA qu'à la fin des années 70...).

Bref une référence selon moi pour tout passioné.

Unique livre de Tom Kromer, paru en 1934. Et bonne claque dans la tronche au passage. Une chute brutale dans la Dépression américaine en suivant les pas d'un vagabond (Kromer, donc) dont le quotidien consiste à survivre. Sans velléité littéraire que ce soit (le style se résumant souvent à sujet, verbe, complément ; ce qui rend la chose plus efficace) ni charge politique véritable, Kromer livre un objet très noir. On le suit, harcelé par les flics, couchant dans les missions (des cloaques à la morale religieuse très stricte), tentant de se faire entretenir par quelque travelo fortuné (le seul passage du livre où l'on se décrispe un peu) ou clouant un dur (c'est à dire monter dans un train de marchandises roulant, généralement de nuit). Désespérant, dur, éprouvant, et tragiquement génial.

Le titre original (Waiting For Nothing) et la dédicace ("Pour Jolene qui a fermé le gaz...") sont déjà tout un programme.

vous avez très certainement parlé de Nik Cohn en ce lieu pour ses bouquins en tant que rock critic mais peut-être pas pour ses romans...J'ai lu celui-ci dont les éditions Allia ont fait la traduction fr :



C'est un roman de jeunesse très court (environ 60 pages, parfait pour les feignasses) où il raconte l'ascension d'une rock star flamboyante (inspirée par PJ Proby)...touchant, drôle, bien écrit...cool en somme.

Je PATAUGE dans mon Hugo depuis le mois de Juillet.
Ce livre n'est pas à moi, sinon je l'aurais jeté par la fenêtre du RER, Dieu que c'est relou!
J'ai hâte d'en avoir terminé avec cet Homme qui rit pour pouvoir vite embrayer sur autre chose, on ne m'y reprendra plus.
Adieu Hugo, tu es ronflant.

Laule ! On me l'avait donné à lire en seconde. On pourrait facilement ôter 600 pages au tout, tant les descriptions sont longues et finalement indigestes. Je comprends ta douleur. Attaque Kromer plutôt, il a signé un uppercut littéraire (et c'est plus court qu'Hugo).

Sur la planche (je recherche des sensations) j'ai un Paul Morand, un Pierre Louÿs, un Paul Bourget, un Villiers de l'Isle-Adam, du Flaubert et quelques autres trucs.

A propos de ce Hugo, j'ai dégotté deux phrases amusantes signées Barbey :

« il (Victor Hugo) coupe le fil à son récit et à ses personnages avec des
dissertations abominables, dans lesquelles se débattent, comme dans un
chaos, les prétentions d’un Trissotin colossal. »

« (Victor Hugo) n'a montré dans son Homme qui rit ni art, ni âme, ni nature humaine. Barbouillade et amphigouri, éclairés peut-être ici et là de cinq à six pages gracieuses ou éclatantes (tout au plus !), l'Homme qui rit — il coûte de le dire ! — pourrait déshonorer intellectuellement la vieillesse d'un homme, qui n'a pas su se taire à temps… »

Le seul Hugo que j'ai réussi à lire de part en part sans jamais envisager de le refermer et l'abandonner avant la fin doit être Quatre-vingt treize.

Mais le fait d'avoir à le lire pour mes études en ayant plus intéressant qui m'attendait derrière d'ici la fin des vacances avait du jouer.

Essayez ses livres de jeunesse, Han d'Islande par exemple, très romantique ado, à la limite de la fantasy. C'est amusant de lire ça de la part d'Hugo.

Quatre-Vingt Treize c'est pas un roman révisionniste sur le génocide Vendéen?

Je vois mal comment une fiction peut se montrer révisionniste.

Hmm chez Hugo la fiction a bon dos si je peux me fier à ce que j'ai vu... enfin baste!

Ah mais je n'ai pas dit que ce livre ne se voulait pas engagé, peut-être même d'un engagement douteux et / ou discutable.
Mais le terme "révisionnisme" ne s'applique pas à la fiction. (sauf si elle est présentée comme réalité historique, ce qui n'est point ici le cas.)

La Légende des Siècles, c'est bath ! Zyeutez un poème comme "Le Crapaud", ça vaut le coup. J'aime bien Hugo car il a l'art de la formule (définitive ou pas ?).

Ce n'est peut-être pas le cas dans ce Hugo là, mais les digressions historiques - presque toujours teintées de politique - de Hugo que j'ai lues sont absolument dissociables de la fiction, et sous cette forme, pourraient tout à fait être qualifiées de révisionnistes.
Mais je n'ai pas lu ce roman, si ça se trouve il n'y fait pas de digressions historiques.

Plutôt brillant mais déprimant. Nécessaire mais cafardeux. Je ne me ferai sans doute pas l'intégrale des écrits de Cioran.

Pour être honnête, je ne voulais le lire que comme un "échauffement", savoir si d'aventure je parviendrais à m'attaquer au pavé "Belle du Seigneur". Vraiment, si le style n'a pas changé d'ici là, ça va couler tout seul: c'est limpide, fin, et quand ça ne l'est pas, c'est pour sonner plus vrai, glaçant, impressionnant, parfois sarcastique...et assez douloureux, en fait.

ZiGGy a écrit:

Je viens de croiser le dernier bouquin de JA Leger en occase, l'ai donc pris. Il semble y parler de sa periode Melmoth en plus...

Bon, je l'ai entamé ce we. Ca cause un poile de la Devanture des Ivresse au départ (il explique rapidement s'être fait couler par CBS, le rappel et le refonte du stocke de vinyles... douloureux (putain de bordel, à quand une réédition de ce trésor national ?!)), entre deux insultes lancées à Derrida et un compliment pour Sagan. Après, ça part pas mal en live. Page 99, il se lance dans un "Chapitre 1"... ça donne une bonne idée du style. Comme toujours avec Leger, la flamboyance est plaisante, mais il s’éparpille un peu trop et ça manque de la richesse et de la densité qui me plaisent tant dans l'Autre Falstaff et l'Heure du Tigre.

Bon, après ça, j'attaque le premier roman de Nick Tosches.



C'est con, j'aurai lu ses romans dans l'ordre anti-chronologique, alors qu'on y croise certains personnage à des périodes différentes de leurs vies.

Le bouquin d'Alan Lomax vient d'être traduit, ça m'a l'air hautement recommandable :

http://jazz.blogs.liberation.fr/pfeiffer/2012/09/alan-lomax-traduit-par-vassal-le-livre-du-blues.html

http://fondeursdebriques.perso.neuf.fr/argu-blues.html