France, land of wôckenwöll/aventures in Psych-NeverLand

En France, on n'a pas l'accent tonique approprié au grouve, mais on a des poètes: c'est déjà ça.

Il n'est pas question de remettre ici sur le tapis la question houleuse et ô combien passionnante et électrique des rapports entre la musique d'Eddie Cochran, du Diable et de Timmy Lampinen d'une part, avec d'autre part la patrie de Rabelais, Chateaubriand, Lucas Trouble et du camembert. La question centrale, bien sûr, demeure celle de la langue : Jacques Amyot peut-il twister?

Quelques noms?
Trop peu: Chats et Chaussettes, Pirates, Gaëlics, Gipsies, Variations, Melmoth, Kas Product ou Norma Loy et Guerre Froide, Charles de Goal, Dogs, Thiéfaine, Magnetix et Cheveu, sans même parler, plus contemporainement de nos estimés confrères forumeurs et néanmoins amis (Chick., Les R., Four Bearded-Horsemen In The Storm...).

Aujourd'hui, nous remettrons sur la tapis le difficile et âpre sujet de la période dingue des alentours 69-71. Pour beaucoup d'entre nous, cette date emblématise la Fin des Haricots: extinction du fun débile et de la folie débridée, passage au blues-rock Gibson Les Paul-Marshall.Count Five assassiné par Ten Years After et ELP. Beûargh.
On sait désormais que cette vision réductrice nous a longtemps dissimulé l'épisode séminal heavy psych; n'y revenons pas. Sous cette étiquette commode se voit rangé à peu près n'importe quoi, du hard rock le plus joyeusement inavouable, au prog le plus crasseusement sciencefictionnesque. Ce à quoi l'on n'a pas encore prêté encore assez d'attention, c'est que sur notre sol même, dans le sillon de Soft Machine, Gong ou Melmoth, plein de chevelus trois-quart gauchos, la tête farcie de surréalisme, Lautrémont et autre poètes situationnistes décoiffés puants des pieds, se sont mis à choper les premières guitares venues et à faire un boucan bizarroïde. Magma? oui, ça peut faire peur. Mais il y avait pire: ou mieux, c'est selon.
N'importe: les noms étaient cool: Fille Qui Mousse, Art Zoyd, Osiris, Quo Vadis, Zoo, Dynastie Crisis, Ame Son, Komintern, Red Noise...
Les Français avec leur bagage humaniste ont toujours eu une approche littéraire et intellectualisante de la musique binaire : qu'on le veuille ou non, au moins ça a donné autre chose que du Molly Hatchet ou du Kansas.
Le twist, le punk, la cold-wave ben de chez nous, ont tour à tour reçu les hommages dus. Rendons justice au prog... à l'Avant-Gardisme-Surréaliste-Aventureux-Franchouille, entre heavy-glam tourangeau et jazz-spatial rimbaldien.

Taper fort pour commencer: CHICO MAGNETIC BAND.

Le bruit et la fureur au service d'un chaos ludique organique. Comment ça, du prog? Non, ça c'est des mecs qui renverraient les thuriféraires métalleux ordinaires de Thor (de Black Sabbath à Slayer en passant par Saxon) sur leur pot, baveux et chouinants.

La dinguerie d'un Zappa saisi de gastro foudroyante orchestré par un Arrabal sous perf', le dadaïsme de Francis Picabia, le bruit d'un Jimi Hendrix reconverti aux happenings d'un Living Theater, le fun ET l'aliénation mentale. Inouï, les amis, i-nou-ï.

Du côté du heavy-glam chicos et clinquant, héritage de la coolitude yé-yé, les indispensables nervaliens fiévreux du Samedi Soir:

DYNASTIE CRISIS! Mince, j'arrive pas à trouver leur magique réactualisation du mythe de Faust en version dancefloor, "Faust 72"...


Serge Gainsbourg taquine un Led Zep deviendu fonkieusement cool: Quo Vadis? "Zeppelin Party"!


Limite hors-sujet, mais comment passer sous silence Les Variations? Si tout le hard rock était aussi sexy, Planetgong ne chausserait que des platform-boots.

Tac Poum Système




Voyage



je crois qu'ils n'ont fait que trois singles, j'adore celui là

un groupe très largement sous-estimé mais pour lequel j'ai une tendresse particulière, et à mon avis un des meilleurs groupes progressifs français, Martin Circus




(j'ai appris récemment que le matin des magiciens était un livre très connu à propos d'énigmes scientifiques et de paranormal, les UFO etc.)

sinon, un autre groupe qui a sorti trois singles, assez simple à trouver, plutôt de l'exploitation mais quand même il y a au moins deux excellents morceaux pour les amateurs de plaisir limite

Santa Maria, que j'ai déjà du mentionner

mais ce titre est vraiment chouette




et celui là est absolument génial, mais là c'est vraiment pas de la musique sérieuse, c'est plutôt bubblegum

et sinon il y a bien sûr

Rotomagus



morceau sur le fil, mais étonnant


Ophiucus



je n'ai pas trouvé de vidéo avec le morceau que je voulais, le fantastique "univers" qui sonne très folk rock avec des cotés psychédéliques, leur album est bien aussi dans mes souvenirs

Béroalde De Fuzz a écrit:

Mince, j'arrive pas à trouver leur magique réactualisation du mythe de Faust en version dancefloor, "Faust 72

suffit de demander:

Merci, chef je savais qu'on pouvait compter sur toi pour ce sujet!
J'adore moi aussi le Santa Maria, ça dégouline de fuzz de partout. Prix spécial pour ce titre: "Je pleure sur un air de Bach", qu'il faudrait impérativement dénicher.

Question subsidiaire: pourquoi donc est-ce qu'on lit partout pis que pendre de Martin Circus (j'ignore tout d'eux)?

Béroalde De Fuzz a écrit:

Merci, chef je savais qu'on pouvait compter sur toi pour ce sujet!
J'adore moi aussi le Santa Maria, ça dégouline de fuzz de partout. Prix spécial pour ce titre: "Je pleure sur un air de Bach", qu'il faudrait impérativement dénicher.

Question subsidiaire: pourquoi donc est-ce qu'on lit partout pis que pendre de Martin Circus (j'ignore tout d'eux)?

pour Martin Circus: l'album live au rnr circus, les premiers singles et éventuellement acte 2, et le reste on fait l'impasse (variété cucu)

M'autorisera-t-on ce débordement hors période ? Citons aussi ETRON FOU LELOUBLAN et ses petites fables (l'amulette et le petit rabbin, le désastreux voyage du piteux python). Certes, on s'éloigne des canons wock'n wolliens, et même l'ami Daevid peut sembler conformiste à l'écoute de ces

Béroalde De Fuzz a écrit:

Question subsidiaire: pourquoi donc est-ce qu'on lit partout pis que pendre de Martin Circus (j'ignore tout d'eux)?

A cause de cette ... chose :

Bon alors là attention : c'est 100% niais et les chorégraphies sont totalement ridicules, mais tant pis : j'assume. Le riff de guitare est juste extrême :

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

Béroalde De Fuzz a écrit:

Question subsidiaire: pourquoi donc est-ce qu'on lit partout pis que pendre de Martin Circus (j'ignore tout d'eux)?

A cause de cette ... chose :

à part que les textes font dans la gaudriole gauloise je trouve ce morceau plutôt bon
je crois que c'est le dernier avec Pisani

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

M'autorisera-t-on ce débordement hors période ? Citons aussi ETRON FOU LELOUBLAN et ses petites fables (l'amulette et le petit rabbin, le désastreux voyage du piteux python). Certes, on s'éloigne des canons wock'n wolliens, et même l'ami Daevid peut sembler conformiste à l'écoute de ces

Euuuuuh, paaaaas maaaaal, maaaaiiiiiissssss euuuuuuuuuh, par comparaison, la "Most Unwanted Song In The World" me paraît plus confortable d'écoute...

Béroalde De Fuzz a écrit:

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

M'autorisera-t-on ce débordement hors période ? Citons aussi ETRON FOU LELOUBLAN et ses petites fables (l'amulette et le petit rabbin, le désastreux voyage du piteux python). Certes, on s'éloigne des canons wock'n wolliens, et même l'ami Daevid peut sembler conformiste à l'écoute de ces

Euuuuuh, paaaaas maaaaal, maaaaiiiiiissssss euuuuuuuuuh, par comparaison, la "Most Unwanted Song In The World" me paraît plus confortable d'écoute...

Ah, nan , mais 'tention, là c'est de l'intransigeant, du sans concession à la musique bourgeoise et au grand capital, au commerce de l'art en général et à l'industrie du disque en particulier (bon, c'est pas non plus ce que je me passe systématiquement au petit dej', hein).

Eh, dites, je me permets de mettre le lien vers Art Zoyd parce que ça en vaut la peine (on est vraiment pas loin d'un certain Camembert) et que si sinon ça va se perdre dans les méandres, ce qui serait fort regrettable. Adoncques : Le 45 thûrs de Art Zoyd qu'il est 'achement bien

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

Béroalde De Fuzz a écrit:

Peter Mermoz Steinhauser a écrit:

M'autorisera-t-on ce débordement hors période ? Citons aussi ETRON FOU LELOUBLAN et ses petites fables (l'amulette et le petit rabbin, le désastreux voyage du piteux python). Certes, on s'éloigne des canons wock'n wolliens, et même l'ami Daevid peut sembler conformiste à l'écoute de ces

Euuuuuh, paaaaas maaaaal, maaaaiiiiiissssss euuuuuuuuuh, par comparaison, la "Most Unwanted Song In The World" me paraît plus confortable d'écoute...

Ah, nan , mais 'tention, là c'est de l'intransigeant, du sans concession à la musique bourgeoise et au grand capital, au commerce de l'art en général et à l'industrie du disque en particulier (bon, c'est pas non plus ce que je me passe systématiquement au petit dej', hein).

Oui bon d'accord, mais dites : Etron Fou Leloublan, ce sont des Suisses, nan ? Déjà qu'on a chouré Brel au plat pays... Vous connaissez la Suisse, tout de même, ce petit pays tranquille niché au creux d'idylliques Alpes, qui abrite Recommended Records, des groupes de free jazz terroriste à double pilonnage de sax baryton, des Grauzone et autres Imperial Tiger Orchestra ?

Comme après ça, tout passe pour de l'easy-listening, revenons à nos moutons (bel et bien français, on a notre dose d'OMNI par ici aussi), faut-il rappeler la beauté (musique comme textes) de ce disque (pas très rock'n'roll j'en conviens) :