Nikolaj Streetdog Andersen + Mark Arend

Invité

Vous l'avez vu ouvrir pour le Reverend Peyton en configuration trash blues 'n' drums, malmenant sa vieille guitare bâtie de planches de palettes ? Ou vous le verrez au Cigarbox Minifest, lissant les manches de son Lowebow d'un col de bouteille rageur ? Vous pensez avoir fait le tour du maverick du punk-blues danois ? Eh bien non. Découvrez-le surtout ce soir, dans un set plus apaisé et plus long, orienté country et Texas rock, à la lapsteel et au violon.

Nikolaj Andersen n'est pas un chien de rue par abandon, mais un évadé. Le français jovial qu'il adresse à son audience, il l'a appris en conservatoire classique à Paris. Sa carrière d'altiste d'orchestre, cependant, avait trop de barres en forme de portées; un beau jour, il a craqué, retrouvé l'oreille bricoleuse qui lui faisait fabriquer des violons sur un corps de sabot dans l'enfance. Assemblant quelques planches, micros, cordes, il s'est posé au coin de la rue pour sérénader les passants de dissonances et de syncopes. Il y a eu beaucoup de coins de rue depuis, mais il ne s'est pas retourné.

Aujourd'hui, Nikolaj est une anomalie : un onemanband punk-blues frénétique, aussi rugueux et instinctif que quiconque, mais qui sait qu'il joue des modulations microtonales et des tierces septimales, un complice tant des expérimentaux barrés à la Samm Bennett que des songsters downhome type Ben Prestage. Alors, quand il ressort le violon pour sautiller de l'air de danse danois ou gémir de la ballade appalachienne... Au Plastic ce soir, vous l'entendrez enfin déployer toute la largeur d'un répertoire improbable, non seulement par son étendue, mais par sa synergie.

Il sera brillamment relayé par Mark Arend, étoile garage-blues acoustique montante.

Le Plastic Bar, 13 rue Jean Beausire, Paris 04 (Bastille); 21 octobre, 19h30 - entrée libre