vous écoutez quoi à l\'instant

Sinon, rendons hommage à Rock & Folk, pour son dossier du mois dans leur numéro trimestriel à couverture Rolling Stones, dossier que j'attendais sans le savoir depuis au moins quinze ans: le bilan "critique" de la période Sticky Fingers à nos jours.
Très stimulant intellectuellement, même si on ne prend guère de risque à flinguer certains trucs (Black & Blue, jamais réussi à aller jusqu'au bout), surcôtant d'autres (le nuage de coke-champagne de Goat's Head Soup, sauvable?), adoptant des balances incertaines (Steel Wheels meilleur que Dirty Works?).
Ils m'ont même fait réécouter Tatoo you, les enfoirés!

En attendant leur numéro spécial de l'an 2035 pour la réédition ultime d'Undercover of the night en coffret cinq vinyles, et en attendant la chronique Planetgong par laquelle je démontrerai qu'Emotionnal Rescue est le meilleur disque de blues-wave disco jamais enregistré (facile, c'est le seul et unique du genre),

j'ai réécouté le meilleur de tous: It's Only Rock 'n' roll.
Les New York Dolls auraient pactisé avec le diable et bu de la Badoit jusqu'à la consommation des temps pour enregistrer un disque pareil. C'est ça le secret: les Stones en 74 plantent tout le monde en enregistrant une parodie des New York Dolls - ils deviennent la parodie de leur propre parodie.

Qui a jamais sonné aussi visqueux, morveux, dégobillé paroles et solos, reniflé, crié comme de vieilles guenons à qui on pince les fesses? le déluge d' If you can't rock me, la tension contenue dans Danse little sister, ces riffs rêches, Luxury, et le morceau titre, sommet cynique de boogie-glam marécageux - si l'on ne devait conserver qu'une chanson rock'n'roll. (Et la reprise parfaite Ain't too proud to beg.) Bien sûr ya du flasque au milieu de chaque face après les démarrages canon, et l'embarrassant cas Times waits for no one qui mettra à genoux les fans de Dire Straits et de Marillon, mais.
Et puis, hors concours: Fingerprint file. Glam psychéfunk paranoïde, le sommet des 70's, c'est simple.

Génie à l'état pur. Tellement bon ce disque, que j'ai l'impression d'être le seul à l'avoir entendu comme il devait l'être. J'aurais dû y consacrer ma thèse, tiens.

Ahah putain dur, les années passent mais les effets restent inchangés : lire la prose du Béro me refile toujours l'envie d'enfiler une fourrure et un futal à paillettes 

Le pire, dans tout ça, c'est qu'à l'instant, j'écoute ça :




Ca attaque direct sur du "I'm not so green but I feel so fresh" et du solo de basse disco, aaaaaah, c'est vrai que ça fait du bien

MC5 m'a tuer a écrit:

Ca attaque direct sur du "I'm not so green but I feel so fresh" et du solo de basse disco, aaaaaah, c'est vrai que ça fait du bien

Eh beh vouala!

Changeons de disque:
Pour tous les incommensurables passionnés de l'aussi prolifique qu'insoupçonnée scène afterpunk/synthépop yougoslave 80's, Electronic Jugoton s'affirme effrontément comme la compile ultime.

On y fouinera là-dedans à loisir une heure trente-sept minutes et quarante-sept secondes d'infra-Jean-Michel Jarre croate, du Niagara slovène à qui mieux mieux, de l'Etienne Daho made in Belgrade voire de l'aspirant Kraftwerk slavoïde.
Comme je n'y connais rien en musique électronique, votre serviteur a tout loisir de trouver ce déballage yougonostalgique parfaitement fascinant, avec une belle moisson de tubes (Ti I Ja (14:01)! Harakiri (43:29)!), de plaisirs coupables voire parfaitement obscènes, sous couvert d'ouverture culturelle éhontée.
Et pis basta, l'âme et l'accent slaves, quoi!



(Cela dit, je ne cracherai pas sur un ou deux jugements de la part de têtes froides, histoire de relativiser.)

Rendez-vous demain pour quelques considérations sommaires sur l'extraordinaire scène gothique-batcave bosniaque des années 1985 (imaginons les Sisters of Mercy avec la moustache).

The Robert Bensick Band, le genre de disque peu fréquent qui peut plaire aux fans de prog et aux fans du Velvet.

Béroalde De Fuzz a écrit:

Rendez-vous demain pour quelques considérations sommaires sur l'extraordinaire scène gothique-batcave bosniaque des années 1985 (imaginons les Sisters of Mercy avec la moustache).

Subversion ? Trivalia ? 

Sinon je connaissais pas cette compile, mais j'ai bien creusé les Paket Aranzman, Artisticka Radna Akcija et autres Novi Punk Val, à partir de là tu fais un tour sur le tube et tu tombes vraiment dans un gouffre sans fond de groupes ûber-cool et ultra-obscurs. J'essaierai aussi Electronic Jugoton mais ça à l'air un peu moins dans mes cordes.

Endless Boogie - Vibe Killer 


Exactement ce qu'on attends d'un album de Endless Boogie ; une heure de groove ininterrompu.

Moins dense et extrême que Long Island, mais du coup ptête un peu plus facile d'accès aussi.

Urizen a écrit:

Béroalde De Fuzz a écrit:

Rendez-vous demain pour quelques considérations sommaires sur l'extraordinaire scène gothique-batcave bosniaque des années 1985 (imaginons les Sisters of Mercy avec la moustache).

Subversion ? Trivalia ?

Nan: Morbidi I Mnoci  (avec un accent aigu sur le "c"). C'est vraiment le Marian slavo-sudiste:



(Quelque chose aussi d'un Willy Deville bas-de-cave. Quelle classe intégrale.)

excellente sélection d'obscurités du genre

Zoomers (art-punk de Louisiane 81-82)

New Wave russe tardive



Le public est incroyable (le groupe aussi)

putain Daniel Gérard reprenant les Standells ha ha



l'original



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