Et les livres sans images, alors?

Sinon Rifkin,
c'est de l'ordre de la projection dans le rêve,
d'une théorie normative qu'il veut faire réalité,
mais bon c'est beau quoi, alors que l'on rêve un peu que diable !

Bon ben moi j'ai rien dit, et j'ai bientôt fini l'Illiade, que j'ai commencé entre-temps. J'ai encore l'Enfer de Dante à lire avant de m'attaquer au Deleuze - je prends mon temps. En tout cas merci Béro, tant de soutien ça me va droit au coeur (pis surtout, surtout, ça fait plaisir de relire un post de plus de trois lignes de ta part). J'ai hâte de commencer ma lecture, tiens. Je t'en dirai des nouvelles.

Et au fait, je viens de m'en rendre compte, ça fait combien de temps que j'ai dit que je devais lire Fargo Rock City (toujours pas trouvé) ?

moi je me suis remis à lire ça :

C'est quoi ?

Citation :

Et au fait, je viens de m'en rendre compte, ça fait combien de temps que j'ai dit que je devais lire Fargo Rock City (toujours pas trouvé) ?

Spoiler:

Citation :

(pis surtout, surtout, ça fait plaisir de relire un post de plus de trois lignes de ta part)

C'est TRES vrai.

(faudra que tu reviennes sur l'unicité entre libéralisme culturel et économique, quand même, comme ça à froid chuis pas certain d'être d'accord )

Je suis dans un trip historique personnellement en ce moment. Je viens d'emprunter quelques bouquins à la bibliothèque, et en ai attaqué consacré à la bataille d'Azincourt. Passionnant, ces affaires de succession, de lois saliques, de rivalités et de jalousies, de batailles chevaleresques, d'Armagnac contre Bourgogne, etc. J'en suis au moment où Henri V embarque avec ses troupes pour la France, va y avoir du sport.

La suite du programme, ce sera les Tudors, et là encore ça s'annonce sanglant.

Foxhole a écrit:

C'est quoi ?

Un ouvrage que j'ai dévoré quand j'étais étudiant sur l'évolution de la "production historique" du Moyen Age à nos jours, les différentes écoles, les différentes "méthodes historiques", les différentes approches. En gros l'épistémologie de l'histoire. C'est super bien écrit, très clair, et c'est passionnant car comme tout grand ouvrage ça dépasse le simple cadre de la matière (ici l'histoire).
ça va de chapitres sur Bossuet ou Froissard, de l'impact de la philosophie (Kant, Hegel, A. Comte et le positivisme), mais aussi l'Ecole Méthodique VS Ecole des Annales...

Homère, faudra que je m'y colle un jour. Ca frise même le scandale de n'avoir lu que de vagues extraits.

Pour faire une référence qui fera plaisir à Béro, Les Ecoles Historiques c'est l'équivalent du Lagarde et Michard en littérature.

@Hidalgo : faut que tu lises la bio de François 1er par André Castelot, c'est de la vulgarisation mais c'est du coup assez plaisant à lire.

Niveau bio j'ai tjs pas lu Histoire de Charles XII par Voltaire que j'avais chopé dans une brocante il y a 15 ans pour quelques francs (une édition de 1898)...

L'Illiade en tout cas est beaucoup plus accessible que je ne le pensais, malgré quelques longueurs un peu regrettables (mais ce n'est que mon avis), comme le fastidieux inventaire de toutes les armées ("Quarante vaisseaux noirs accompagnaient ce chef.") ou encore quelques pages en trop lors de la description de la bataille durant laquelle Diomède chose s'illustre par sa bravoure (rhâââ). Edit : après relecture, je précise quand même ; on ne dirait pas comme ça, mais c'est plutôt du genre passionnant.

Je l'ai en double (une erreur), je peux te le filer au Cosmic si t'y vas. Sinon, je n'ai pas encore lu l'Odysée, mais ça, c'est pour plus tard.

Sinon Francky, il a l'air chouette ton bouquin, je remise quelque part dans la liste des livres auxquels je dois penser un jour.

Ouais merci, mais la bibliothèque est juste en face. J'ai pris le parti d'arrêter d'acheter des bouquins, c'est dommage mais je ne sais plus où les mettre.

A vrai dire, je ne suis pas un grand fan des bios, je préfère les bouquins sur des événements précis ou des périodes. Je crois que la seule bio que j'ai jamais lue (à part celles de Dylan, mais ça compte pas), c'est celle de Troyat consacréeà Flaubert, excellente d'ailleurs.

Foxhole a écrit:

L'Illiade en tout cas est beaucoup plus accessible que je ne le pensais, malgré quelques longueurs un peu regrettables (mais ce n'est que mon avis), comme le fastidieux inventaire de toutes les armées ("Quarante vaisseaux noirs accompagnaient ce chef.") ou encore quelques pages en trop lors de la description de la bataille

Merci mille fois, Fox, de rappeler nos compatriotes à de saines lectures, L'Iliade, c'est le meilleur livre du monde (enfin, avec quelques autres).

Mais sauf mon respect, Fox, ce que tu écris sur les longueurs n'a aucun sens: Homère n'est pas un collègue de Stephen King ou de James Ellroy.
L'épopée, ce n'est pas de la narration à but de délassement pour esthètes ennuyés de classe moyenne, et ce n'est même pas de la littérature (concept par ailleurs tardif et décadent): c'est de la déclamation par des aèdes, et quand le public du village entendait la mention épidictique (pouet pouet) de ses héros et de ses armes, il faisait la holà, un peu comme dans Intervilles aujourd'hui les autochtones acclament leur équipe. Il va de soi que, pour nous autres qui le lisons aujourd'hui, ces passages paraissent fastidieux, mais faut pas se représenter Homère comme une sorte de Balzac qui tirait à la ligne.

el hidalgo del quinto a écrit:

Je suis dans un trip historique personnellement en ce moment. Je viens d'emprunter quelques bouquins à la bibliothèque, et en ai attaqué consacré à la bataille d'Azincourt. Passionnant, ces affaires de succession, de lois saliques, de rivalités et de jalousies, de batailles chevaleresques, d'Armagnac contre Bourgogne, etc. J'en suis au moment où Henri V embarque avec ses troupes pour la France, va y avoir du sport.

La suite du programme, ce sera les Tudors, et là encore ça s'annonce sanglant.

Pétard, si tu as des références, je suis prendeur.

Tiens, dans un style scientifiquement contestable et dépassé mais inégalable par le souffle épique (et lyrique), faut recommander à la terre entière une fabuleuse anthologie en Flammarion Champs Classiques de L'Histoire de France de Michelet: la grosse fête.

Totalement d'accord sur Michelet, non seulement historien, mais grand écrivain. La fuite du roi à Varennes, on croirait lire Dumas.

Béroalde De Fuzz a écrit:

Foxhole a écrit:

L'Illiade en tout cas est beaucoup plus accessible que je ne le pensais, malgré quelques longueurs un peu regrettables (mais ce n'est que mon avis), comme le fastidieux inventaire de toutes les armées ("Quarante vaisseaux noirs accompagnaient ce chef.") ou encore quelques pages en trop lors de la description de la bataille

Merci mille fois, Fox, de rappeler nos compatriotes à de saines lectures, L'Iliade, c'est le meilleur livre du monde (enfin, avec quelques autres).

Mais sauf mon respect, Fox, ce que tu écris sur les longueurs n'a aucun sens: Homère n'est pas un collègue de Stephen King ou de James Ellroy.
L'épopée, ce n'est pas de la narration à but de délassement pour esthètes ennuyés de classe moyenne, et ce n'est même pas de la littérature (concept par ailleurs tardif et décadent): c'est de la déclamation par des aèdes, et quand le public du village entendait la mention épidictique (pouet pouet) de ses héros et de ses armes, il faisait la holà, un peu comme dans Intervilles aujourd'hui les autochtones acclament leur équipe. Il va de soi que, pour nous autres qui le lisons aujourd'hui, ces passages paraissent fastidieux, mais faut pas se représenter Homère comme une sorte de Balzac qui tirait à la ligne.

Oui, je sais, j'ai aussi lu la préface, je me suis abstenue de préciser tout ça parce que a) il vaut mieux que l'explication vienne de toi, que j'aurais sans doute fait ça n'importe comment et que par conséquent b) ça aurait ressemblé aux discours des lecteurs du Télérama à propos d'un artiste dont ils ont seulement connaissance par le hors-série (désolée si c'est pas très clair, je me comprends).

Si je dis ça, c'est que ça n'enlève rien au fait que j'ai fini par en avoir un peu (un peu !) ma claque d'espérer (en vain) en finir avec l'énumération des soldats et leur généalogie à chaque page que je tournais. Je sais, je sais...

Mouarf, chuis ben d'accord que c'est rude; saute les pages, alors
Tiens, si ça t'a plu Homère, faudra absolument que tu te lances dans Eschyle, et qui sait? avec Les Perses par Jean Prat, comme moi tu prendras même du goût pour les énumérations épiques:
(je re-poste, mais c'est presque aussi sublime que du Slave Raiders ou du Starter)

Bon bon bon, je vais pas faire dans la citation multiple : vous m'avez convaincu pour de bon au sujet de Michéa. Z'êtes chiants à être convaincants comme ça d'ailleurs, c'est que j'ai d'autres bouquins sous le coude, v'voyez

Citation :

Mouarf, chuis ben d'accord que c'est rude; saute les pages, alors

Ah non, hein, j'ai horreur de faire ça. Je ne me le permets qu'en de rares cas très particuliers (je n'ai même pas sauté une ligne de Krautrocksampler).

Citation :

Les Perses par Jean Prat

Jolis, les masques. Sauf que ça me renvoie vraiment trop au truc qui, précisément, a tendance à m'angoisser dans la mythologie grecque (et d'autres, d'ailleurs, il me semble) : le ciel vu comme une voûte (ou un plafond, n'importe)... Je trouve ça vraiment oppressant (mais je suis peut-être un peu givrée).

un résumé assez rapide et synthétique de la pensée de Rifkin qui me travaille pas mal en ce moment, par la lecture de son dernier ouvrage dont je parlais récemment ici...
rien de complexe, ni de purement "philosophique", mais un éclairage intéressant !

"Monsieur le Président. Au nom de mes associés et en mon nom propre, j'ai l'honneur de vous faire savoir qu'en Américains loyaux, nous nous portons volontaires pour accomplir notre devoir au Vietnam. Persuadés qu'un commando de choc de gorilles dûment entraînés ferait avancer la cause de la liberté et démoraliserait le Viêt-cong, nous sommes prêts à être immédiatement mobilisés..."

Précipité de sociologie subjective sauce Hunter S. Thompson. Il part en virée avec les Hell's Angels en 1965, à l'heure où naissent les hippies et les gauchistes anti-guerre du Vietnam. On se marre souvent (notamment lors de l'opposition entre barbares crasseux à Harley et ploucs de Californie) mais, outre les bons mots et le sens de la formule, Thompson arrive à rendre palpable la complexité des gangs de motards et leur mythologie. Il y dresse le portrait des principales figures du mouvement en s'immergeant dans leurs virées et fiestas sauvages. Réacs, sauvages, loosers, violents, anti-système ; les Hell's se révèlent au détour d'une page également touchants. En parallèle, il faut lire Acid Test de Tom Wolfe (journaliste embarqué conservateur) où, à la même époque, il choisit de suivre les Merry Pranksters, groupe psyché défoncé au LSD (encore légal). Merry Pranksters qui croiseront d'ailleurs les Hell's Angels.

J'ai trouvé des bouquins que j'ignorais absolument posséder (et que je n'ai évidemment pas lus) dans ma bibliothèque (qu'est pourtant pas bien grande*) : Germinal, Trois contes, Las Vegas Parano, Le Rire, Justine et, pour finir, un Kant. Tout ça en cherchant Madame Bovary, que je n'ai au final même pas trouvé (Guignol²).

Et là, entre autres :



Je n'ai pas manqué de conseiller le premier à un bonhomme qui se "défonce à l'écriture" et m'a soutenu que Rimbaud avait inventé le poème en prose (je ne peux pas m'empêcher de faire ma relou avec lui, le pauvre - en même temps, c'est celui qui pensait que le blues descendait de la musique klezmer et osait le dire haut et fort) et le second fait en quelque sorte office de trou normand avant l'Odyssée ( ).

* Je souffre du syndrome dit "je n'ai pas lu le tiers des bouquins de ma bibliothèque, mais j'en commence tout le temps et malgré tout un paquet d'autres" ainsi que du "je n'arrive pas à m'en tenir à un livre à la fois", et là, ça devient franchement compliqué.

Je me suis fait Le Désespéré de Léon Bloy, assez conquis malgré une langue un peu pédante et ésotérique et une préférence marquée pour la diatribe et l'imprécation, ce qui peut être lassant à la longue dans un roman, surtout quand la vilipende s'exerce sur des plumitifs aujourd'hui inconnus, même si c'est toujours fait avec un talent et un fiel dont Céline lui-même a du être jaloux.
Je dirais d'ailleurs que le Ferdinand Bardamu de Céline est un peu un Caïn Marchenoir dépouillé de ses vertus.
Et ensuite, globalement je suis assez d'accord avec les prises de position de Léon Bloy (j'exclus quelques malheureux passages antisémites qui entachent le roman) ce misanthrope aurait encore raison aujourd'hui sur pas mal de points.

En ce moment j'entame Le Temps retrouvé, et normalement j'en aurais terminé avec la recherche du temps perdu avant l'été.

Omsk a écrit:

"Monsieur le Président. Au nom de mes associés et en mon nom propre, j'ai l'honneur de vous faire savoir qu'en Américains loyaux, nous nous portons volontaires pour accomplir notre devoir au Vietnam. Persuadés qu'un commando de choc de gorilles dûment entraînés ferait avancer la cause de la liberté et démoraliserait le Viêt-cong, nous sommes prêts à être immédiatement mobilisés..."

Ralph Barger Jr.
Président des Hell's Angels

Précipité de sociologie subjective sauce Hunter S. Thompson. Il part en virée avec les Hell's Angels en 1965, à l'heure où naissent les hippies et les gauchistes anti-guerre du Vietnam. On se marre souvent (notamment lors de l'opposition entre barbares crasseux à Harley et ploucs de Californie) mais, outre les bons mots et le sens de la formule, Thompson arrive à rendre palpable la complexité des gangs de motards et leur mythologie. Il y dresse le portrait des principales figures du mouvement en s'immergeant dans leurs virées et fiestas sauvages. Réacs, sauvages, loosers, violents, anti-système ; les Hell's se révèlent au détour d'une page également touchants. En parallèle, il faut lire Acid Test de Tom Wolfe (journaliste embarqué conservateur) où, à la même époque, il choisit de suivre les Merry Pranksters, groupe psyché défoncé au LSD (encore légal). Merry Pranksters qui croiseront d'ailleurs les Hell's Angels.

Si tu veux approfondir sur l'univers motard (mais cette fois son pendant français), il y a le mythique "Le cuir et le baston" (je n'ai lu que le début) :

La langue de Bloy est fascinante, mais justement les diatribes, pour fascinantes qu'elles soient, nuisent un peu à l'évolution de l'intrigue, c'est un peu gênant je trouve. Cela dit, on se laisse facilement emporté par cette classe, cette verve fabuleuses.

Après, les plumitifs qui prennent ne sont pas forcément inconnus de nos jours... genre quand il tabasse, au choix, Zola ou Huysmans, c'est pas non plus des inconnus complets.... (penser que les noms ont été modifiés )
(Et c'est de bonne guerre, vu la description de Bloy (enfin de son double) dans La bas de Huysmans)

Ensuite, les positions antisémites... Bloy c'est quand même le mec qui a publié "le salut par les Juifs", qui est une "défense", en plein milieu de la vague antisémite de la fin du XIXème siècle, du peuple juif au nom de la religion chrétienne, truc comme on en a pas vus souvent^^.

Infrason a écrit:

Omsk a écrit:

"Monsieur le Président. Au nom de mes associés et en mon nom propre, j'ai l'honneur de vous faire savoir qu'en Américains loyaux, nous nous portons volontaires pour accomplir notre devoir au Vietnam. Persuadés qu'un commando de choc de gorilles dûment entraînés ferait avancer la cause de la liberté et démoraliserait le Viêt-cong, nous sommes prêts à être immédiatement mobilisés..."

Ralph Barger Jr.
Président des Hell's Angels

Précipité de sociologie subjective sauce Hunter S. Thompson. Il part en virée avec les Hell's Angels en 1965, à l'heure où naissent les hippies et les gauchistes anti-guerre du Vietnam. On se marre souvent (notamment lors de l'opposition entre barbares crasseux à Harley et ploucs de Californie) mais, outre les bons mots et le sens de la formule, Thompson arrive à rendre palpable la complexité des gangs de motards et leur mythologie. Il y dresse le portrait des principales figures du mouvement en s'immergeant dans leurs virées et fiestas sauvages. Réacs, sauvages, loosers, violents, anti-système ; les Hell's se révèlent au détour d'une page également touchants. En parallèle, il faut lire Acid Test de Tom Wolfe (journaliste embarqué conservateur) où, à la même époque, il choisit de suivre les Merry Pranksters, groupe psyché défoncé au LSD (encore légal). Merry Pranksters qui croiseront d'ailleurs les Hell's Angels.

Si tu veux approfondir sur l'univers motard (mais cette fois son pendant français), il y a le mythique "Le cuir et le baston" (je n'ai lu que le début) :

Yep, merci du conseil ! J'aime bien varier les plaisirs mais possible que je revienne au bitume plus tard. Présentement, Thompson aurait classé ces gars comme indépendants : ni membres de gangs, ni piliers de la fédération nationale des motards mais adressant quand même un vigoureux droit d'honneur au reste de la société. Vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre, ça envoie du lourd quand même !