c'est la fête de split!

klingklang a écrit:

Urizen a écrit:

MC5 m'a tuer a écrit:: Trust me semblent infiniment loin de la crétinerie. Je connais très très très mal, parce que ça me les brise menues menues menues, mais Antisocial, question parole, c'est plutôt bon.
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"Tes procès on le sait ne sont pas fondés
Dans tes camps on le sait on supprime sans gants
Elle se dit l'élite des peuples civilisés
Elle pourrait arborer sans aucune gêne la croix gammée
Elle a pour principe de protéger les gens
De leur littérature de leurs pensées de leurs chansons
Elle dit que c'est fondé sur l'esprit de liberté
Elle ne fait que parjurer les traités déjà signés
L'élite est entrée sans prévenir
Devant ses chars d'assaut vous n'aviez que des idées
Renforçons l'amitié proclament vos slogans
Amitié enfermant des gens nommés dissidents

Elle fut scandalisée en voyant ce génocide
Elle a combattu et vaincu quel homicide
La seule leçon qu'elle ait su en tirer
C'est de financer des états policiers"

Parlez-moi de finesse. Et je suis loin d'avoir pris la pire.

A coté, Les Bérus, c'est du Aloysius Bertrand.

Antisocial idem.

J'aime bien les textes de Trust, parce que j'aime bien l'outrance, le "too much", la mauvaise foi et les burnes moulées dans les futals en cuir. Mais y trouver les preuves d'une intelligence particulière me laisse circonspect.

Comme toujours il convient de nuancer quelque peu et je souhaiterais apporter mon point de vue sur la seule période intéressante de Trust (78/81) , ce qu'ils ont fait après je m'en tape :

1.Il ne me viendrait pas à l'idée d'aller chercher dans les textes de trust la preuve d'une quelconque intelligence ( ce n'est de toute façon pas ce que j'attend du R'n'R et je me contrefous de ce que ça peut raconter du moment que ça me remue les tripes et l'adrénaline ) mais MC a raison , Trust est loin de faire dans la cretinerie.

2.Vous semblez oublier tous une donnée d'importance dans les paroles de Trust : le contexte des années 77/80. Tous les textes ou presque font référence à des choses qui peuvent paraitre ésotériques aux plus jeunes d'entre vous mais qui ont marqué les gens de ma génération :

- la guerre froide , le boulot à l'usine ,les violences policières , la crise (en France gicardienne et en GB en pleine depression thatcherienne d'ailleurs en Angleterre , c'est le registre de la quasi-totalité des groupes punk et post punk.)
Tous les ados de l'époque qui ne grandissent pas dans un milieu bourge sont interpellés par les textes de Trust.

Vous me direz aujourdhui c'est quasi la même chose moins la guerre froide ...

Il est facile d'ironiser sur les textes de Trust en ignorant le contexte ; et ne retenir d'eux qu'une image "d'outrance , de mauvaise foi , de burnes moulèes dans des futes en cuir" me parait à côté de la plaque même si je conçois que Trust puisse laisser la majeure partie d'entre vous froid -il ne me viendrait pas à l'idée de les réécouter non plus mais je pense que le sujet mérite plus de justesse.

Pour l'autre mot tabou prononcé par Guic , à savoir les Bérus , les réduire à des abrutis en collant les paroles du morceau cité est totalement réducteur.
Sortis du contexte -encore- et du concept de l'album en question , celà prête au sarcasme -facile -, mais vouloir les mesurer à des auteurs littéraires là je ne comprends pas la démarche .

Hey! Je signale toutefois que je me contentais de répondre a cette histoire de devoir de philo a base de citation de Trust, hein.

Parce que moi, Trust et Bérus en particulier, j'ai toujours défendu (içi même d'ailleurs), et j'assume, et j'ai fait une grosse partie de ma culture musicale a partir de ça, donc j'espère que mes remarques n'ont pas été mal interprétées. Après ça ne m'empêche pas d'ironiser sur les textes, parce que la discussion était centrée sur ça, jamais je n'ai estimé la valeur d'un groupe uniquement dans cette mesure. En plus concernant Trust, j'ai dit que j'aimais bien les textes, justement pour leur esprit, mais que je n'y voyais aucune finesse, et difficile de me démontrer l'inverse. Voilà, il fallait que ce soit clair.

Que ce soit ce soit pour les Bérus ou Trust, le contexte transpire des albums, et j'ai toujours trouvé ça d'une grande authenticité, du coup, je trouve ça un peu fort de café que ce soit mes propos qui soient repris ainsi.

Well Respected Man Nombre de messages : 152 Date d'inscription : 27/09/2010

@ Urizen
Ta mise au point est la bienvenue.
et désolé pour mon coup de sang (chaud) ...
je me suis un peu emporté !

Hé hé! pas de soucis!! C'était juste un peu paradoxal comme situation pirat

(En plus j'ai choisi le texte de "l'élite" passque j'aimais bien cette chanson)

On peu pinailler sur certains textes de Trust, mais ce qu'on peut leur reprocher correspond plus à un choix d'engagement et d'intransigeance dans les sujets tout à fait compréhensible dans la société de l'époque - et qui manque un peu à la notre. Par ailleurs, ces textes ont par le même coup le rare mérite d'aborder des sujets graves, de décrire des situations que beaucoup ignorent ou évitent... Ce que Bernie a écrit sur les prisons par exemple, en plus de l'utilisation du texte de Mesrine, est toujours d'actualité, et traduit fort bien l'angoisse que peuvent vivre des mecs pris dans ce système. J'ai discuté des conditions de détention avec un maton, avec un médecin intervenant en prison, j'ai bossé avec un ex taulard : les textes de Trust sur le sujet n'ont rien de "too much". "Cinq par cellules, il reste une place pour ton fils" était, et reste, une phrase fort bien trouvée et parfaitement formulée pour claquer sur un fond rock.
Et quand j'entends Mr Comédie par exemple, qui peut sembler dépassée aujourd'hui par son sujet, je suis avant tout marqué par la clareté de la vision exprimée par Bernie... Je pense qu'on peut apprécier ça, qu'on soit d'accord avec lui ou non. Et on peut aussi apprécier ça en se fichant bien de ce qu'il est devenu depuis.