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 Chronique de Dirt, par Alice in Chains

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Chouman
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Chronique de Dirt, par Alice in Chains Empty
MessageSujet: Chronique de Dirt, par Alice in Chains   Chronique de Dirt, par Alice in Chains EmptyJeu 20 Mai - 15:00

La fin des années 1980 et le début des années 1990 voit l’émergence d’une nouvelle scène à SEATTLE, dont le principal porte-drapeau, NIRVANA, obtient un succès colossal avec son album « Nevermind » paru en 1991. Ce triomphe a certainement contribué à éclipser l’album « Dirt » d’ALICE IN CHAINS, sorti l’année suivante. Cete formation occupe cependant une place à part parmi les grands noms de la scène de SEATTLE.

En effet, s’il est apparu commode de rattacher ALICE IN CHAINS au courant grunge, notamment en raison de la voix accablée et des textes de son chanteur Layne STALEY (1967/2002), qui évoquent principalement le mal de vivre, la maladie ou encore la dépendance aux drogues, les racines de ce combo sont plutôt à rechercher dans des courants plus spécifiquement métal. Le guitariste Jerry CANTRELL est influencé par des artistes tels que VAN HALEN et s’accorde régulièrement en « Drop D » bémol, procédé fort utilisé par la suite par des artistes neo-métal tels que LINKIN PARK.

Les influences métal d’ALICE IN CHAINS apparaissent déjà clairement sur leur premier effort « Facelift », paru en 1990. De nombreux extraits de l’album sont assis sur des rythmiques dures, ainsi Man in the Box. La noirceur des thèmes est évidente comme en témoigne le morceau d’ouverture de l’album, We Die Young. Cet album est accueilli
favorablement par la critique, mais leur véritable chef-d’œuvre est
« Dirt » l’album qui les consacrera comme un très grand nom du métal.

La tonalité générale de l’album est très dépressive. Them Bones donne le
ton dès l’intro, qui crée un climat pesant et malsain. Cette atmosphère
oppressante est également obtenue dans les couplets, où Jerry CANTRELL assène un riff lancinant qui accompagne la voix lugubre de Layne STALEY.

Si l’inspiration de l’album est nettement métal, on peut cependant établir une typologie des morceaux. Ainsi, des titres relativement courts comme Dam that River ou encore Would ?, l’un des sommets de l’album, s’appuient sur des riffs lourds. Certaines plages se révèlent plus lentes, notamment Rain When I Die, Junkhead et le morceau-titre Dirt, peut-être
l’extrait le plus « métal » de l’album. Jerry CANTRELL y utilise une
distorsion particulièrement sale et cisèle des riffs entêtants.

Signalons que le guitariste est particulièrement inspiré lors des solos. Il fait notamment montre de sa virtuosité sur le solo de Them Bones, à la fin duquel il interprète des plans legato ultra-rapides. Le tempo lent de Dirt
lui permet de signer un solo empreint de feeling.

D’autres morceaux alternent les ambiances. Ainsi, le superbe Sickman
débute sur un tempo rapide, qui voit Jerry CANTRELL réaliser un redoutable riff tout en doubles croches. Sur les refrains, le tempo reste enlevé, mais les couplets sont interprétés sur un tempo lent. Les guitares effectuent des
arpèges en son distordu. Les intervalles créent des dissonances assez effrayantes pour l’auditeur et accompagnent à merveille la voix accablée de Layne STALEY, particulièrement de circonstance sur ce titre qui évoque l’agonie d’un mourant.

Sur le plan technique, les autres membres du groupe ne sont pas en reste. Les parties de basse de Mike STARR se révèlent remarquables, notamment l’intro très réussie sur Would ? . Quant à la batterie de Sean KINNEY, elle imprime des directions originales. On peut citer Them Bones, dont la partition fait alterner de subtiles formules rythmiques en 7/8 avec la bien plus classique pulsation en 4/4. De la même manière, la métrique n’est pas constante sur Sickman, passant d’un classique 4/4 à des mesures en 6/8.

Dans la catégorie des ballades mélancoliques, le poignant Down in a Hole
sort du lot. Également superbe, Rooster, inspiré de l’expérience de Jerry CANTRELL Sr., vétéran du Vietnam, débute comme une ballade pour se poursuivre par des refrains plus durs et un solo en powerchords appuyés par une pédale Wah-Wah. A noter sur ce titre, la frappe martiale pleine d’à-propos de Sean KINNEY.


Si les instrumentistes sont inspirés, Layne STALEY se montre tout aussi brillant. Sa performance vocale force l’admiration sur les refrains de Would ?
L’auditeur est fasciné par la noirceur qui transparaît en permanence dans sa
voix, qu’elle soit plaintive –Hate to Feel – ou accablée, voire désespérée – Angry Chair, ou encore les refrains de Down in a Hole.

On soulignera également l’harmonie des duos que Layne STALEY forme sur différents titres avec Jerry CANTRELL, doté d’une belle voix grave. Ainsi, leurs voix se marient superbement sur des titres comme Down in a Hole ou Would ?

L’écoute des paroles ne fait que confirmer l’interprétation du chanteur principal. « Dirt » est en effet consacré principalement aux thèmes de la dépendance à la drogue et de la dépression. Les références à la drogue sont ominprésentes, ainsi dans Godsmack où on peut entendre : « Stick your arm for some real fun. ». La dépendance à la drogue, ainsi que l’impossibilité de comprendre cette souffrance pour quiconque n’en est pas victime, est illustrée par ces vers de Junkhead : « You can’t understand a user’s mind. But try with your books and degrees. ». Le combat contre cette addiction semble perdu d’avance quand Layne STALEY chante de façon poignante sur Would ? : « So I made a big mistake » et même : « Have I run too far to get home ? ».

Par ailleurs, la thématique de la mort se révèle omniprésente. La naissance est considérée uniquement comme une condamnation à mort. Dès le deuxième vers de Them Bones, Layne STALEY le rappelle : « Some
say we’re born into the grave. »
. D’une voix désespérée, il entame Down in a Hole en suppliant d’être enterré dans son berceau : « Bury me softly in this womb ». Dans ce même titre, il révèle sa fascination pour la mort : « See my heart and I decorate it like a grave. ».

Dans la même veine, les thèmes du dégoût de soi : « I want to taste
dirty »
et de l’envie d’en finir : « I want you to kill me, and dig me under. I wanna live no more. », « A stinging pistol, in my mouth, on my tongue », constituent le sujet du morceau le plus sombre de l’album, Dirt.

On terminera en rappelant que Sickman est interprété du point de vue
d’une personne mourante et décrit les sensations par lesquelles elle passe.
L’écoute des paroles glace le sang, tant l’hystérie à l’idée de trouver le
repos éternel s’empare du narrateur : « Lucky then I’ll be / In one day decesead ». Il semble par ailleurs subir des hallucinations, comme en témoignent les vers « What the hell am I/Thousand eyes a fly ». Ces
sensations font cependant place à l’abattement : « Can’t you see the end ? » et même à l’effroi : « drown these thoughts ».

Pour résumer, « Dirt » apparaît comme une œuvre magistrale qui assène une claque phénoménale à l’auditeur, qui ne peut que regretter que la discographie d’ALICE IN CHAINS ne comporte que trois véritables albums. Trois ans après, en 1995, leur opus éponyme parfois surnommé « Tripod » ou « Le Chien à trois pattes » en raison de sa pochette, sera le dernier disque enregistré en studio du vivant de Layne STALEY qui tirera sa révérence en avril 2002, victime, ironie du sort, d’une overdose. Depuis, sa voix superbe ne cesse de nous manquer.
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