Blues Lesson #3: Willie Dixon

Je n'aurai qu'un mot à dire : R.L Burnside...

Merci pour les explications sociologiques. Je crois que ce que vous attendez, c'est du folklore: un noir malheureux au destin tragique qui exhorte sa souffrance par sa musique, qui a vendu son âme au diable,etc. A mon avis, c'est une relecture fautive, condescendante, et qui conduit à parler de tout, sauf de musique.

A Ratel: Si le seul argument, c'est "j'aime pas tellement Chess", qu'est-ce que je peux te répondre? Si tu n'aimes pas Howlin' Wolf...

Que cette scène ait évolué en différents styles, dont du gros blues gros cul qui se regarde le nombril en attendant le solo de guitare, que Dixon ait énormément capitalisé sur le statut qui était devenu le sien (et qu'il ait sorti des disques pénibles): ce sont des évidences, je ne les discute pas... Mais en quoi ces éléments devraient-ils dévaluer l'excellence de certaines (en l'occurrence, une quantité prodigieuse) de ces productions?

Rémi a écrit:

A Ratel: Si le seul argument, c'est "j'aime pas tellement Chess", qu'est-ce que je peux te répondre? Si tu n'aimes pas Howlin' Wolf...

je pense qu'il voulait dire "les artistes blues chez Chess" (parce qu'Etta James, Chuck Berry et Bo Diddley c'est intouchable)
perso j'aime pas non plus trop howlin wolf (mais j'adore muddy waters)
il voulait sûrement dire que la prod Chess, c'est des jazzeux avant tout, donc ils ont vachement dénaturé le son brut du blues ; enfin, c'est avec ça que je serais d'accord ; heureusement y a des exceptions à tout ça et des disques fabuleux, mais la tendance générale est là

Houlà, y'a grave malentendu là. J'aime pas la prod chess = j'aime pas ce label, oui, c'est clair. tout les zikos dont j'ai des disques chess et sur d'autres labels dans les mêmes années sont meilleurs chez les autres (cobra, sun, trumpet etc.). y'a des monstres (et j'adore howling wolf, moi, mais chez sun de préférence), l'écurie en général (sidemen) est en béton, et ils ont sorti des masses de disques incountournables, mais je le dirais probab jusqu'à ma mort, leur prod cleanée calée formatée me fait chier, elle enlève à la la musique, et je pense ça pour le blues comme pour le rock.

quant à mes critiques sur dixon, elles étaient assez claires et détaillées, et j'ai jamais dit que je jettais tout en bloc, même dit le contraire : par contre, je répète que le qualifier de bluesman, c'est plus que discutable, et qu'il est assez ridicule dans la première vidéo ou il fait semblant d'en être un en chantant une foutu balade à 20 lieux de la forme (pur jive du folk revival, ça, donne au blanc ce qu'il veut voir et ramasse les brouzoufs) - à l'opposé de la deuxième, du pur dixon dans ce qu'il fait le mieux, urbain, jazzy, classieux, à faire un numéro bien rodé pour un public respectable

je relève même pas l'histoire du noir malheureux gnagna, j'espère que ce dérapage à part personne n'imagine vraiment ça ici - mais yup, le blues c'est attaché à une culture avec plein de branches et courants, et historiquement et sociologiquement celui du delta, qui fait figure de noyau principal pour la vallée du mississippi hors louisiane, est étroitement lié au métayage cotonnier.

une chtite précision : quand je compare les labels, je parle des enregistrement, bien sûr. pour rester sur Wolf, ses sessions sun sortent (entre autres) chez chess; mais y'a une différence massive entre elles et ses sessions chess dirigées par Dixon. y'a plein de monde qui préfère les chess ("Dixon réussit à conserver la sauvagerie intrinsèque du chanteur tout en disciplinant sa musique; il ajoute la souplesse à la puissance, transforme une musique de juke-joint en succès du Top 40 de R & B sans l'édulcorer !" - G. Herzhaft) mais pour une fois je ne suis pas d'accord avec Herzhaft, malgré la guitare géniale de Sumlin sur les enregistrement chess, je préfère la période "incroyablement brute" (op. cit.) à Memphis - et c'est pareil pour Rice Miller (Trumpet / Chess) et un énorme paquet d'autres.

d'façon Sun... ceux de Rufus Thomas tueront tout ce qu'il a pu faire chez Stax, haha