Bien, l'année passée est passée et, il nous faut l'admettre, camarades, notre activité en ces pages n'a pas été des plus - ahem - actives. Pour compenser, je suggère qu'on fasse un petit bilan de nos années 2017 ! Temps forts, coups de coeur et compagnie, c'est parti, sous la forme que vous souhaitez (top, liste, albums, EPs, concerts, films, etc.).
Mes albums de l'année (!!! avertissement : c'est pas
une liste très rock 'n' roll !!!) :-
El Goodo - By Order of the Moose : le retour de mes Gallois préférés avec un disque confectionné à merveille et un petit paquet de chansons inoubliables. Amour total.
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GospelbeacH - Another Summer of Love : groupe de l'écurie Alive (versant pop à la Hacienda) découvert en fin d'année seulement (Shindig ont fait de ce disque leur album de l'année, ça a attiré mon attention), les premières écoutes du disque m'ont fait une très forte impression : tubes émouvants et délicats à la pelle, produit admirablement, c'est du très, très lourd.
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Foxygen - Hang : entreprise à peu près aussi casse-gueule que leur précédent album, pétri de défauts, mais ça me captive toujours autant. Un des très rares groupes de pop contemporains qui font preuve d'ambition et prennnent des risques sans se retrancher dans l'arty et l'abscons.
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The Lemon Twigs - Brothers of Destruction : EP bien rempli, j'adore toujours autant ce groupe. Un peu comme chez Foxygen, le côté schizo du groupe lui donne une dynamique vraiment particulière et me le rend réellement passionnant. Au passage : vus en concert récemment, c'était super (bien, bien barré).
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Doug Tuttle - Peace Potato : album-concept tordu (les chansons sont conçues comme des rêves et s'arrêtent donc abruptement - ce qui rend l'écoute du disque déconcertante quand on est pas raide défoncé), mais - comme d'hab' - d'excellentes chansons et un côté très attachant.
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The Fresh & Onlys - Wolf Lie Down : Tim Cohen s'est apparemment rendu compte que quelque chose clochait dans son royaume, il a donc décidé de remettre Wymond Miles sur le devant de la scène - et ça marche très bien ! En vrai, ceux qui n'aiment pas la version indie des Fresh & Onlys (celle en cours depuis
LSD, en gros) ne seront probablement pas convaincus par ce disque non plus. Les autres se réjouiront d'entendre à nouveau les belles guitares de Miles et plusieurs chansons magnifiques (la première et la dernière, notamment
).
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Kevin Morby - City Music : je commençais à craindre un essoufflement, que dalle, superbe disque à nouveau dans un registre encore un peu différent du précédent. Très impressionné.
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OCS - Memory of a Cut Off Head : ça faisait un moment que je réclamais un disque de pop de la part de Dwyer (fatigué d'entendre toujours les mêmes morceaux, même si je reste admiratif de ce que le mec a mis en place et de son univers complètement frappadingue), il est enfin arrivé et je ne suis pas déçu. Peut-être pas un chef d'oeuvre immortel, mais on trouve quand même plusieurs très belles chansons.
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Samantha Fish - Chills and Fever : pas eu de nouvelles de the GO depuis des lustres, on se rabat sur ce qu'on peut : le seul album produit par Harlow cette année
Très étonnant : Samantha Fish, apparemment guitar héroine de son état (une sorte de Joe Bonamassa au féminin, si j'ai bien tout compris), se retrouve ici à user davantage de sa voix que de sa guitare pour un excellent album de soul 60s. Meilleure production de l'année
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The Norvins - Turnin Around With... : riffs killers, chanteur charismatique et puissant, produit par le Maître : album garage 60s de l'année ?
- Mapache - Mapache : pop californienne acoustique, compos, guitares et harmonies vocales superbes, un disque à ne pas louper pour les amateurs du genre.
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Baby Driver OST : film de l'année, bande-son de l'année.
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Mark Porkchop Holder - Death and the Blues : second album de l'année après un premier longtemps attendu et un peu décevant, celui-ci remplit toutes mes attentes. Varié, puissant, émouvant, Holder perpétue une certaine mythologie blues de manière très convaincante et touchante (cf. sa chanson hommage à James Leg, par exemple).
Les disques que j'ai pas assez écoutés pour les mettre dans mes disques de l'année mais je suis sûr qu'après après avoir pris le temps de les réécouter ils entreront eux aussi dans la catégorie ci-dessus :- Serpent Power - Electric Looneyland : leur premier album reste un de mes favoris de ces dernières années, celui-ci est sorti en toute fin d'année et j'ai pas encore eu le temps de creuser.
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The Baron Four - Silvaticus : écouté le disque une seule fois, je crois, j'en garde un bon souvenir bien qu'indistinct. Surtout : vu le groupe jouer dans un club de cricket à Edimbourg, c'était la folie furieuse (meilleur batteur du monde, notamment) - un des concerts de l'année, bien meilleur que celui du Cosmic Trip y a quelques années qu'était pourtant déjà pas dégueu, j'étais sur le cul.
- Wand - Plum : écouté une ou deux fois. Le groupe a délaissé le heavy pour une pop très polie. Les mecs savent toujours écrire de belles chansons mais j'attends de voir si ça parvient à me toucher ou à me surprendre après plusieurs écoutes.
- A. Savage - Thawing Dawn : j'avais beaucoup aimé les premiers extraits, une écoute complète de l'album m'avait un peu déçu mais j'étais pas très attentif. J'y reviendrai.
- Tennis Club - Tennis Club : petit disque de surf-garage-lo-fi qui brosse le moi de 17 ans dans le sens du poil.
- The Surfing Magazines - The Surfing Magazines : je sais plus comment j'ai entendu parler de ce disque, mais je viens d'écouter un morceau et ça a l'ai très bien.
- Triptides - Afterglow - Low Cut Connie - Dirty Pictures : rock 'n' roll jerry-lee-lewisien ultra basique et effica, poilu et bièreux, idéal pour accompagner une pinte au bar du coin.
Les disques que j'ai pas encore eu le temps d'écouter mais qui j'en suis sûr sont les meilleurs disques de tous les temps aussi :-
39th & the Nortons - The Dreamers : j'ai adoré les derniers albums d'Os Noctambulos et de Jaromil Sabor = j'ai très très hâte d'entendre celui-ci.
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Sapin - Dark is the Night, On is The Party : mes Rennais préférés, dont les disques sont décidément pas faciles à trouver sur Soulseek.
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Timmy's Organism - Eating Colors : pas d'excuse valable pour ne pas encore avoir fait tourner celui-ci en rotation lourde, à part que j'ai pas été d'une humeur punk cette année, ce qui, je le concède, n'est pas du tout une excuse valable.
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The Lupines - Mountain of Love : aucun extrait dispo sur Internet, très peu de monde en parle. La seule info que j'ai réussi à glaner, c'est que le groupe aurait plus ou moins abandonné le garage punk pour un truc plus morriconien
Enorme attente : commandé le disque il y a quelques jours auprès du label Speed Nebraska, je vous en dirai plus dès que j'en saurai plus.
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KiDD - Where are the strange people? : album solo d'une moitié de Dr Cosmo's Tape Lab, curieux de voir ce que ça donne.
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The Len Price 3 - Kentish Longtails : retrouvé cet album plusieurs fois dans des tops de fin d'année ici et là, apparemment c'est très bon.
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Liam Gallagher - As it were : pas écouté le disque en entier mais j'ai surkiffé la version live en studio de For What It's Worth (ainsi que sa tentative complètement foirée de reformer Oasis à Noël
).
- The Peacers - Introducing the Crimsmen-
Sheer Mag - Need to Feel Your Love : lu partout que c'était un des disques indie-rock de l'année. Curieux d'y jeter une oreille, même si
je me méfie (on me le fait pas à moi).
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The Chats - Get This In Ya : écouté seulement Smoko pour l'instant, je m'attends pas à un grand album mais cette chanson là est un des tubes de l'année
- The Schizophonics - Land of the Living : lu les louanges qui leur ont été adressées en ces pages, hâte d'écouter ça aussi !
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Ron Gallo - Heavy Meta : découvert y a pas longtemps, jeté une oreille très très vite fait, ça m'avait l'air tout pété de tubes et porté par un charisme fou - du genre "next big thing". Faudrait que j'écoute plus de 30 secondes de chaque morceau, cela dit.
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R.L. Boyce - Roll and Tumble : Gérard Herzhaft a dit sur fb que c'était le disque de blues de l'année, et moi je fais confiance à Gérard (enfin par sur tout, parce que sur fb il dit aussi que Fillon il est très bien et que les anti Macron devraient fermer leurs grandes gueules - mais bon quand il parle de blues j'écoute).
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Mattiel - Mattiel : clips poseurs et irritants au possible, je pensais pas arriver à passer outre mais je dois bien avouer que les deux/trois chansons que j'ai entendues étaient franchement bien glandées. On verra bien si l'album arrivera à me faire passer outre mes préjugés (je tiens à remarquer que je n'ai toutefois pas honte de mes préjugés, que je les trouve sains, que les riches devraient aller en prison et que cette meuf devrait péter un coup ça lui ferait sûrement du bien).
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Margo Price - All American Made : la sensation country made in Third Man, sympathique comme tout, son disque vaut sûrement le coup (le premier était déjà très bien).
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Kelley Stoltz - Que Aura-
Kadavar - Rough Times : apparemment bien meilleur que leur précédent, les amateurs de stoner se sont mi-touché la zigounette/mi-fait la moue (en mode "putain ça défonce mais ça va pas plaire à tout le monde d'ailleurs maintenant que j'y pense je suis même pas sûr que ça me plaise à moi"), la réception du disque était chelou. En tout cas le disque a l'air intriguant.
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Idles - Brutalism : un des rares disques de punk-rock qui ont plus ou moins fait l'unanimité parmi les tops de fin d'année, apparemment c'est très bien - quelqu'un a écouté ?
- Daniel Romano - Modern Pressure : découvert très récemment son disque précédent que j'aime beaucoup beaucoup, pas encore essayé celui-ci.
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The Black Angels - Death Song : ça fait un moment que ce groupe me passionne plus sur disque, du coup je me suis pas rué sur celui-ci. En revanche, ils m'ont bien impressionné en concert à Glasgow (en compagnie de Paul Macpherson !
) !
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The Black Lips - Satan's Graffiti... : toujours pas réussi à écouter le disque en entier (sûrement trop long, mais pour être honnête j'ai pas vraiment pris le temps), je reste impressionné par le fait que les mecs arrivent à continuer d'évoluer - c'était pas gagné. Reste à savoir si ça reste intéressant.
Ouairf :-
Dan Auerbach - Waiting on a Song : plutôt une bonne surprise tellement j'en avais rien à foutre, y a au moins une ou deux super chansons sur le disque (genre des
chansons, quoi, des vraies, avec une mélodie accrocheuse et tout - sur un disque d'Auerbach !
). J'ai écouté le disque que deux trois fois, il faudra que je me le repasse pour voir si je loupe pas un truc vraiment cool.
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Courtney Barnett & Kurt Vile - Lotta Sea Lice :
(je trouve Kurt Vile incroyablement ennuyeux et surcoté, au passage).
Les disques que j'ai pas écoutés et que j'écouterai sûrement jamais parce qu'ils ont l'air super chiants :-
Pond - The Weather : ça fait un moment que ces mecs ont pas écrit une vraie chanson, je doute que ce disque (sur lequel, apparemment, ils suivent la voie du
Currents de Tame Impala qui me passionnait déjà pas des masses) parvienne à autre chose que m'énerver. Je l'écouterai sûrement pas.
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King Krule - tructructruc : le Grand Corps Malade briton et la nouvelle idole des gens branchés, si j'ai bien suivi, probablement parce qu'il est aussi laid que Thom Yorke et que ses chansons sont au moins aussi chiantes. Ecouté trois morceaux sur Youtube, j'écouterai pas l'album.
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Mac Demarco - tructructruc : pour moi, la plus grosse escroquerie de la décennie. Incompréhension totale.
Label de l'année : Je sais pas, curieux d'avoir votre avis à tous. En matière de pop sixties, je viens de découvrir You Are the Cosmos qui a l'air de faire un super boulot ; en matière de punk, Slovenly a l'air de bien faire le taf aussi. Je crois pas avoir entendu beaucoup d'In The Red, remarquez.
Réédition de l'année : Dion - Kickin' Child :
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Festival de l'année : à défaut d'avoir pu assister à celui de Binic, j'ai fait le Keep it Low à Munich qui m'a décrassé les oreilles de toute cette pop de tapette que je m'enfilais depuis des mois à grands coups de taloches stoner/doom. Brant Bjork, Conan, Mars Red Sky, Stoned Jesus, Mos Generator, Church of Misery...
(au passage... Church of Misery : meilleur groupe de tous les temps)
Déceptions :-
Ty Segall - Ty Segall : malgré de multiples tentatives, j'arrive pas à accrocher. Je trouve le son du disque assez laid, les compos pas très inspirées, les paroles indigentes et les guitares irritantes. En revanche, gros fan du single sorti en mars dernier (Sentimental Goblin), la face B
Black Magick est une de mes chansons de l'année.
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King Gizzard - les 157 disques qu'ils ont sortis cette année : toujours pas réussi à prendre le train en marche. J'arrive pas à écouter leurs morceaux plus d'une minute, je m'ennuie à chaque fois.
- Michael Head - Adios Senior Pussycat : cette année, j'ai découvert la grandeur de Michael Head et j'en suis resté baba pendant plusieurs mois. Par hasard, il a sorti un album quelques mois après ma découverte, qu'il faudra que je réécoute pour être bien sûr, mais quand même : il aurait pu enfiler son dentier avant d'enregistrer. (Plus sérieusement : rien de déshonorant, mais j'ai pas trouvé le disque un peu ennuyeux et pas particulièrement inspiré.)
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The Babe Rainbow - The Babe Rainbow : les premiers extraits que j'ai entendus m'ont fait fantasmer pendant deux minutes mais l'album est chiant et mou à en crever. Réminiscent des heures sombres de l'indie des années 2000 (je suis sûr d'y avoir entendu un morceau au ukulélé).
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Matthew Melton : notre gros champion de l'année qui se vautre dans le ridicule à grands coups de mails promotionnels et conspirationnistes depuis sa "polémique" à deux balles. Je peux plus écouter ses disques sans me sentir vaguement nauséeux - un crève-coeur.
BILAN : j'ai vécu une année un peu chelou, du coup je me méfie de mon impression générale (je soupçonne que celle-ci soit influencée par mes humeurs
). Néanmoins, les tops de fin d'année que j'ai parcourus ont l'air de confirmer ce que je pense : le rock indé a l'air bien essoufflé et de peiner à passionner jusqu'aux plus fidèles. A quelques très rares exceptions près (King Gizzard, Oh Sees... qui d'autre ?), y a plus grand monde qui fait l'unanimité et fait parler de lui, et ça fait un petit moment qu'on n'a plus entendu parler d'un mouvement ou d'une scène qui ravive l'intérêt et les passions des amateurs.
Pour moi, c'est une bonne occasion de me replonger dans des vieilleries, ou de creuser des lubies, comme en témoigne plus ou moins ma liste (en ce moment, donc, c'est la pop beatlesienne/beachboysienne/byrdsienne/bigstarienne
- plein de bons petits disques dans le genre genre qui sortent en ce moment).
J'ai dû oublier quelques trucs importants, je ferai sûrement de l'edit comme un cochon.
Bon, allez, à vous, maintenant !