Superbe concert, démarré en mid-tempo sur un Gamblin' man envoûtant, puis embrayé sur des chapeaux de roue avec des versions plus rocks et rapides que sur disque, sans doute en partie à cause de l'accident de Gretsch déploré par le Tiger Man, contraint de se contenter d'une Gisbon SG rouge à la Angus Young qui lui aura donné du fil à retordre ("Oh, Lord, I miss my Gretsch. ...Perhaps the songs will sound a little bit more... metal"). Le résultat sur Keep on prayin' est néanmoins fameux. Du coup, le côté expérimental-bidouilleur à la John Spencer a eu tendance à s'escamoter, en se limitant à un bidouillage de gadget à la Onde Martineau.
Les deux choristes puissamment gospel et soul ont une présence intense sur scène, et le groupe forme un ensemble bigarré et nombreux, qui échange sans cesse les rôles. Gonna Love that woman, au terme duquel Paulo Furtado, plongé dans la foule, réussit à se faire rouler une large pelle après maints essais infructueux pour s'immiscer dans les petites affaires d'un couple inattentif ("Don't you need a little bit of love... Oh, you don't need love, I see. Please, s'cuze me, s'cuze me.") et une séance de drague délicate à base de micro à demi avalé, est suivi par un rappel furibond composé d'une reprise de You really got me et d'un Speedfreak raide.
Vraiment, vraiment parfait. Peu de groupes, serait-on prêt à parier, sont capables ainsi de mêler l'énergie la plus explosive, la fantaisie inventive et l'âme la plus anthentique.